Autres personnes passées par Comète via les Pyrénées
N° 003 Section B |
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Individu | Nom : Gérard Marie Alphonse Emile WAUCQUEZ
Naissance/Décès : Ixelles, le 19 juin 1908 / ? Adresse : Rue Montoyer 65 à Bruxelles Activité en mai 40 : Industriel en contact avec le gouvernement belge à Vichy Rôle : liaison, secours aux réfugiés belges en France, ligne de courrier vers Bilbao Pseudonymes/Noms de guerre : Zone d'activité : De Bruxelles à Bilbao | |
Unité ou réseau rejoint | Genre : Renseignement et liaison Tutelle : Sûreté de l'Etat et SIS Mission/Unité : mission BALDRICK Pseudonymes/Noms de guerre : Brichamart Parachuté : la nuit du 28 février au 1er mars 1942, vers 22 heures Localisation : à Marchiennes (entre Douai et Valenciennes, Nord, France) | |
Action de Comète | Réception/Interrogatoire : -
Hébergeurs : - Guides nationaux : - Guide international : - Durée : Passage des Pyrénées : le 10 décembre 1941 |
Informations complémentaires : | Dossier Archives Notariales Défense 003.269.945 En juillet 1940, Gérard Waucquez remet au vicomte Davignon, ambassadeur à Berlin, un message du gouvernement pour le roi, au sujet des conditions de reddition de l'armée belge en France. A la demande de Mr Galopin, gouverneur de la Société Générale de Belgique, il organise une colonne de secours et de rapatriement des réfugiés belges en France. Le 10 août, il remet la réponse de Berlin au gouvernement à Vichy, sur la route de Montpellier. Le général Denis décide alors de laisser à chacun le choix de rentrer ou rester. Le 02 septembre, la princesse Marie de Ligne lui demande de veiller à l'évasion du capitaine Woolton, petit-fils du Maréchal Douglas Haig. Il gagne Paris en bus le 14 septembre 1940 et Bayonne en train, puis Saint-Jean-de-Luz en vélo. Un réfugié belge, Mr Willems, le met en rapport avec Mr Arajama, chef de contrebandiers espagnols républicains réfugiés, qui lui fournit un guide. Il traverse la Bidassoa à la nage et parvient en Espagne. Arajama le conduit chez le consul de Grande-Bretagne à Bilbao, Mr Dean, ex-officier de la Royal Navy et consul à Marseille. Les ministres Pierlot et Spaak sont en résidence surveillée en Espagne et ils lui confient un texte pour les ministres Gutt et De Vleeschouwer déjà à Londres. Il remet également des renseignements sur les concentrations navales allemandes à Anvers, Terneuze, Flessingue, Ostende et Dunkerke. Il remet encore d'autres plans sur la fabrication de munitions et de tourelles blindées. Il arrête avec le consul les principes d'une ligne de passage de courrier de Belgique. Le 25 septembre 1940, il est de retour en Belgique. Le 14 octobre, le sous-officier Delain amène le premier courrier en escortant le capitaine Woolton jusque Bilbao. De l'hiver 1940 au printemps 1941, la liaison du courrier fonctionne régulièrement avec l'Espagne. Le baron Robert Goffinet lui remet un tas de renseignements divers, ainsi que des fonds pour aider l'hébergement clandestin de soldats anglais. Le 10 mai 1941, pour fêter l'anniversaire de l'invasion, Goffinet l'invite à manger chez lui avec le pilote Walburton (ou Warburton ?) de la RAF et James Cromar du 1st Highlander (fiche A001). Goffinet remet à chacun cinq guinées d'or. Il rencontre Andrée De JONGH et Arnold DEPPE avant juillet 1941 via Henriette VAN BELLE, qui était chargée de faire parvenir son courier en Angleterre via Lisbonne. Ils cherchent à établir une ligne pour faire passer des aviateurs ou des militaires du Corps Expéditionnaire n'ayant pu rejoindre Dunkerke. Le 19 août 1941, Waucquez assiste au premier départ de Andrée DE JONGH avec James Cromar sur un quai de la gare du Midi. Arnold Deppé escorte le Cdt de Moerloose, un aviateur belge, et un capitaine d'infanterie d'Etterbeek, rue Aviateur Thieffry (En fait, il s'agit du Cdt d'aviation Victor Benoidt (fiche C001), époux de Léonie De Moerloose, et de Jean Baudot (fiche C002) de la Rue Ramscapelle à Etterbeek. Ils sont encore accompagnés de Julien Roovers (fiche C107) et de Marcel Grandjean (fiche C108), deux officiers du Génie). Il est accosté par un individu bizarre (Il doit s'agir de Victor Demets, un rexiste devenu agent de la SiPo, puis de la GFP et enfin de l'Abwehrstelle, qui avait infiltré le groupe de Deppé depuis la fin 1940. La SiPo voulait capturer Andrée DE JONGH, mais Demets n'a parlé qu'à Deppé dans le hall en provoquant ainsi une surveillance de ce groupe, qui est arrêté à Lille). Il reconduit Mme Benoidt chez elle, et elle lui annoncera le lendemain l'arrestation à Lille de son mari et de ses compagnons. "Dédée" ne peut plus paraître en Belgique et reste à Valenciennes chez les MORELLE. Waucquez fera la liaison entre son père et elle. Puisqu'il faut des passeports pour voyager au delà de la Somme, Mr De Kinder, le beau-frère du ministre Pierlot lui fournit son passeport renouvelable tous les mois et la société de Gérard Waucquez en imprime 40 chaque mois sur ses presses. La couleur change tous les mois. Les clichés sont réalisés par Mr Pierrard, père d'un de ses employés, et le dessinateur Vandervelde imitera les signatures et les cachets des mairies de Saint-Jean-de-Thirose et de Saint-Jean-Pied-de-Port ainsi que les "salvo conducto" pour circuler librement en Espagne. Ce matériel est remis chaque mois à Frédéric De Jongh. Le 10 novembre, le baron Goffinet lui demande de trouver "quelqu'un de sûr" pour atteindre le gouvernement belge à Londres. Le roi peut être déporté à tout moment, le prince Charles peut-il gagner le Congo ou l'Angleterre ? Le 14 novembre, Gérard Waucquez se porte volontaire. Le 30 novembre, il va à Valenciennes vérifier chez les Morelle et rentre à Bruxelles. Le 05 décembre, le baron Goffinet lui remet un message personnel su papier "pelure", ainsi qu'un blaireau de rasage contenant 40 pages microfilmées. Le 06 décembre à six heures du matin, Frédéric De Jongh lui confie Newton, Carroll et Birk. Waucquez fera le "voyage" avec Larry Birk (fiche A003), Howard Carroll (fiche A008), qu'il amène à la gare, et Jack Newton (fiche A009). Il leur remet à chacun deux guinées de la part de Goffinet. Il les guide par Mons jusque Quiévrain. Les Morelle et Andrée De Jongh escorteront chacun un pilote pour passer la frontière. Le groupe prend le train jusque Amiens et y passe une nuit. Ils traversent la Somme en barque, non loin du mémorial australien de 14-18. Ils prennent ensuite le train à Amiens. Ils arrivent à Paris le matin et prennent le train de 21 heures pour Bordeaux. De là, ils se rendent à Biarritz en un jour, Anglet, Saint-Jean-de-Luz (il leur faudra deux jours pour ce tronçon). Le 09 décembre, après être passés chez les DE GREEF, ils gagnent les Pyrénées à la nuit tombante. Le guide est en tête, suivi des trois pilotes. Leur première tentative de passer la Bidassoa la veille avait été infructueuse, les eaux du torrent étant trop hautes. La nuit suivante, ils passent plus au Sud et traversent sur une passerelle, à proximité d'une cabane de douane espagnole. Ils se rendent alors à pied à Irun et se cachent dans un château d'eau pendant que Dédée va à San Sebastian. Ils s'y rendent par train, et les aviateurs ne se rendent pas directement au consulat britannique, surveillé par des gardes civils espagnols. Le 10, ils arrivent à Bilbao et "Dédée" regagne Bayonne. Le 12 décembre, le consul Dean le met en contact avec Mr Lizzarituri, du consulat de Belgique à San Sebastian. Le 13, le consul belge l'accompagne en voiture puis en train à Montforte (Monforte de Lemos ?), d'où il gagne la frontière portugaise en taxi. Il passe en Portugal avec la complicité de deux douaniers portugais déguisés en bergers. Ils le conduisent chez le consul belge à Bragance le lendemain. Le 14 décembre, le consul de Bragance le conduit en voiture à Porto, d'où il prend le train pour Lisbonne. Il y est hébergé par l'ambassadeur de Grande Bretagne jusqu'au 24 au soir. Il y devient un matelot britannique, rescapé du "Sunderland" qui a coulé au large des Açores. Le 25 décembre, il rencontre le représentant à Lisbonne du gouvernement belge à Londres, Mr Motte, et Frédéric Dumon, délégué de la Sûreté de l'Etat à Lisbonne. Le 28, il quitte Cintra en avion avec Frédéric Dumon et débarquent à Bristol à 15 heures. A 20 heures, Fernand Lepage, administrateur de la Sûreté et le capitaine Nicodème, son aide de camp, les accueillent à Victoria Station. Lepage l'emmène en voiture à Woking, dans l'Essex, où les Pierlot les attendent avec le ministre Gutt. La conversation se prolonge tard dans la nuit. Le 1er janvier 1942, l'administrateur Lepage le présente au major Page, du War Office. Il lui remet le blaireau et son contenu : les horaires des convois ferroviaires allemands de la Pologne à L'Espagne pour trois mois. Ces documents avaient été volés en gare du Nord et remis en place la même nuit. Le 02 janvier, le papier pelure est remis au directeur de la banque belge à Londres : Mr Donnet. Tout le capital anglais de Goffinet est disponible au profit de la Royal Air Force. Le 03 janvier, sous le nom de "Brichamart", il rentre aux FBGB et rejoint les Commandos britanniques. En février, il suit l'entraînement de parachutiste. En janvier, il voit fréquemment le major Page, les capitaines Langley et Conway et Mr Blackwood qui lui enseigne le chiffrement et les codes. C'est à la résidence de Spaak, dans Charles Street, qu'il accepte de retourner en Belgique. Sont présents : Pierlot, Spaak, Gutt, De Vleeschouwer, Lepage et Etienne Tayman, chef de cabinet de Pierlot. La mission sera baptisée "Baldrick". Le départ est fixé à la prochaine lune, les radios signalent 24 à 40 cm de neige sur toute la Belgique. Cette mission "BALDRICK" est une mission d'Etat, consistant à communiquer la réponse du gouvernement belge de Londres à certaines personnalités. "Baldrick" doit ensuite communiquer par radio un rapport au sujet de chacun. En outre, il doit remettre des cristaux et des instructions au réseau CLARENCE pour leurs communications radio avec Londres. En ce qui concerne "Comète", "Baldrick" doit communiquer les suggestions de Londres et signaler qu'un poste leur sera livré prochainement pour coordonner l'action, et est chargé de moyens financiers à mettre régulièrement à a disposition du service. Baldrick doit encore prévenir William Ugeux de l'arrivée d'une radio et lui transmettre des instructions de coordination. Il doit aussi mettre des fonds à la disposition de la presse clandestine (Libre Belgique, Voix des Belges et De Vrijschutter). Il doit enfin demander à André De Staercke (fiche B018) de rejoindre le gouvernement à Londres, ainsi qu'à Fernand Spaak (fiche B019), le fils du ministre des Affaires Etrangères, et arranger leur évasion. Le major Page désigne le sergent Roll Bender (il s'agit de l'agent belge René Bruaux, qui apporte del'argent pour les réseaux LUC et ZERO et pour "La Libre Belgique". Il fera une seconde mission plus tard) pour l'escorter. Waucquez déclare être arrivé en Belgique le 03 mars 1942 (c'est en fait le dimanche 1er mars qu'il part de Ringway). De Reims, le pilote remonte au Nord ; par la trappe de sol, Waucquez voit Hirson, l'étang de Virelles, les tirs de traçantes depuis Maubeuge. Ils devaient sauter entre Orchies et Saint-Amand-les-Eaux, au bois de Samain en forme de "U" mais atterrissent vers 22 heures au milieu d'une ferme le long de la Scarpe, à Marchiennes. Les fours à pain de la famille LEBLEU servent à brûler l'équipement de saut. Roll Bender et Waucquez se reposent et vont ensuite prendre un train pour Lille à Orchies, le 02 au matin. Ils gagnent Tourcoing en tram et vont chez les demoiselles BERUDIER (fleuristes qui disparaîtront en camp de concentration). Le 03, au soir, un tram leur fait rejoindre Tournai où ils prennent le train vers Bruxelles. Le 04 mars, il rejoint Bruxelles. Son poste émetteur ira dans le coffre de la banque Solvay, porté par Mr de Radigues. Il fait part au baron Goffinet des décisions du gouvernement en cas de menaces sur la dynastie. Il remet les notes aux différentes personnes : Achille Van Acker, le cardinal Van Roey, le général Gérard, les colonels Adam et Bégault, les procureurs généraux Hayoit de Termicourt et Dallemagne, maître Braffort, les ministres Devèze et Tchoffen, le sénateur de la Barre d'Erquelinnes, messieurs Luc Boël, Galopin, Bemelmans, Pierre d'Ydewalle, Pierre Rieland et monseigneur van Zuylen. Le 10 mars, Waucquez rejoint le maquis des Vosges et du Jura, celui du colonel Dombrosky et du major Moors. Les notes, sur papier pelure, une fois lues par leurs destinataires sont enfermées dans un bocal de confiture, enfoui sous un arbuste du parc du Cinquantenaire, du côté de l'avenue de Tervuren. Le 06 mai 1942, Gérard Waucquez est arrêté à la rue Stévin à Bruxelles. La maison de Madame ROBERTS était devenue un centre de l'organisation, des réunions y étaient tenues, et un émetteur radio y était installé, manipulé par des opérateurs qui avaient été parachutés sur la Belgique, les agents ARA Marcel LEFEVRE et Joseph VAN HOOF (joueur de football du F.C.Malines). Madame Roberts mit Lefèvre en rapport avec Henri Michelli, car il devait rejoindre l'Angleterre. Heureusement pour lui, Frédéric De Jongh, le père de "Dédée" qui se cachait dans cette maison, était parti pour Paris six jours plus tôt. Il sera accusé de trafic de devises et condamné à trois mois de prison. Son père remet à Jean GREINDL 20.000 FB pour la ligne et 320.000 FB (pour sa libération). Alerté par Londres, le colonel Drummond, attaché militaire à l'ambassade de Grande-Bretagne à Madrid câble en clair : "faisons nécessaire pour libération waucquez via d'ursel berne". Un plan d'évasion est organisé par Maître Roberts Jones, qui achète deux SS Wallonie de la GFP de Valenciennes. Mais un jeune opérateur radio est pris et a décodé des messages. Les deux SS passent à la torture et aux aveux. Robert Roberts Jones sera fusillé. Ces SS rapportent les faits à Waucquez lors de leur transfert en Allemagne. Il est déporté à Essen et condamné à mort comme ennemi du Grand Reich. Il est transféré en forteresse à Veckta (Westphalie) le 14 août, puis à la prison de Kaisem (Bavière). Il devait être exécuté par 12 minutes de chambre à gaz sur ordre de Kaltenbrunner, mais un bombardement détruit toutes les usines de gaz de Munich et de la région. Dachau est libéré par les Américains en avril 1945 et Gérard Waucquez rentre à Liège le 13 mai. Le bocal de confiture et les notes sont déterrés par le sous-officier de Carabiniers qui l'avait caché en 1942. Ces notes furent remise au Roi Léopold III en juin 1950, au château de Prégny à Genève. |
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