Informations complémentaires
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Le rapport de perte d'équipage MACR est le 2357. Rapport d'évasion E&E 729. Il
appartenait au 67th Squadron, mais vola à bord du B-24
WQ-Q / "RAM IT-DAM IT" Serial 42-7635 du 44 BG/68 BS en
tant que photographe lors de la mission du 21 janvier 1944 sur
des sites de V-1 dans le Nord de la France. Dans les Escape &
Evasion Reports (E&E n° 419 & 420) des 2 Lts Warren
C. Tarkington et Louis Feingold (respectivement navigateur et
bombardier à bord du B-17 “Destiny’s Tot -
95th Bomb Group/336th Bomb Squadron, abattu le 31 décembre
1943), il est fait mention de ce que, guidés par M.
GILBERT, Juge de paix, ils sont arrivés à ANNEUIL
dans la maison de ce dernier le 24 janvier 1944. M. GILBERT, le
chef d’une organisation locale, avait été
officier dans l’Armée et s’était
échappé d’Allemagne. Les deux aviateurs
virent arriver Reeves le 21 janvier et tous trois passèrent
par les mains d’un coiffeur…qui se révéla
être leur guide dans Paris par la suite. Le 27 janvier, ils
sont menés à une gare à environ 40 km de là
et prennent le train pour Paris en compagnie de GILBERT et du
coiffeur. Arrivés à Paris, ils prennent un taxi
pour se rendre chez Mme SCHMITT, où ils rencontrent un
certain Olof et le pilote d’un Typhoon anglais. A 17h00 le
même jour, CLAUDETTE, 33-35 ans, qui avait étudié
à Wellesley, vient chercher Neelan Parker (E&E461) et
2nd Lt Edward J. Donaldson (E&E 460) [des équipiers de Camp (fiche
C112) et Cooper (C113)] pour les
conduire dans une autre maison. A 19h00, elle vient chercher
Tarkington et Feingold, le tour de Reeves étant prévu
à 21h00. Tarkington et Feingold apprennent par la suite
que Mme SCHMITT et CLAUDETTE ont été arrêtées,
sans doute trahis par Olof, dont les différentes versions
de son évasion avaient éveillé les soupçons
de ses colocataires aviateurs, qui s’en étaient
ouverts auprès de CLAUDETTE. [Infos ci-dessous en rouge
dans l’article "The Way It Was" par 2Lt Louis
Feingold dans "B-17s Over Berlin", Potomac Books,
Washington, DC – 1990].
Reeves saute de 10.000 pieds et
se blesse au poignet et à la cheville en atterrissant dans un champ
près du petit village de Sommereux. Il court 150 mètres, dépose sa Mae
West et s'enfuit dans la direction opposée se cacher dans un bois. Il
évite une paire de fermes et voit des camions allemands passer pour
aller fouiller la zone. Avec sa combinaison chauffante bleue, il
effraie des garçons qui retournaient le foin. Il leur passe du chewing
gum et ils appellent leur mère, qui le fait rentrer. Il s'y endort pour
la nuit après avoir indiqué qu'il voulait rejoindre Paris, mais reçoit
un papier en anglais disant de suivre les deux hommes qui l'ont
apporté. A partir de là, "son évasion est organisée".
Il reçoit des vêtements et des mauvais souliers et part avec les deux
guides. Ils se rendent chez Victor PATIN (?), qui le prend en photo. Il
est ensuite conduit chez un docteur à 2 km de là. Nous sommes le 23
janvier. Le rapport manuscrit de Reeves est très difficile à lire, mais
il est conduit en voiture vers Beauvais, et il y reste 2 jours,
jusqu'au 25 janvier. Reeves cite le nom de Lucien REVERT au 25 Rue de
"Champortes" (Avenue de Champagne ?), qui est effectivement connu comme
un logeur de Gilbert THIBAULT. Gilbert THIBAULT, un ancien de la ligne
Alsace et de Comète, ne travaille plus avec Jacques LE GRELLE, arrêté.
A Beauvais, un jeune homme lui fait rencontrer Gilbert THIBAULT dans un
dépôt de trains. Ils roulent en voiture jusqu'à une autre localité où
"Gilbert" habite (Auneuil). Reeves y mange et dort et part le lendemain
matin (27 janvier) en train à Paris avec "Claudette" et "Gilbert". Il y
trouve 5 à 6 Américains dont "un enfant du Texas abattu le 30
décembre". Ils suivent Gilbert THIBAULT et "Claudette", Reeves suivant
un jeune homme blond d'environ 22 ans, et se retrouvent tous au 3e
étage d'une maison près d'un hôtel. Un pilote de Typhoon londonien est
également présent.
Le 28 janvier, "Claudette" (Marie-Rose ZERLING, du 12 Rue Saint
Ferdinand Paris XVIIe) le conduit au 08 Rue Jean Maureas, Paris XVIIe,
chez Yvonne DIXIMIER. Apparemment il y reste jusqu'au 12 février, avant
de revenir à Beauvais chez "Maurice LEFEVRE", qui doit être cet
instituteur retraité d'Auneuil et répertorié comme logeur de THIBAULT.
Yvonne DIXIMIER confirme l'arrivée de "Rivees" le 21 janvier chez elle
(ce doit être le 28, Reeves ayant été abattu le 21 janvier). Elle ne
rentre que le 22 chez elle, et Reeves a été accueilli par sa sœur
Marguerite THEAULT et sa fille Françoise BURY. Elle déclare l'avoir
logé jusqu'au 21 février. Après l'arrestation de Marie-Rose ZERLING le
05 février, Yvonne DIXIMIER est coupée de la ligne qu'elle ne connaît
que par elle, et qui ne saurait être Comète (probablement Shelburn ou
François). Reeves, se sentant en danger demande à partir. DIXIMIER le
promène de rue en rue et de cinéma en cinéma pendant plusieurs jours,
du 17 au 20 février, ne rentrant que pour les repas et le conduisant
chaque soir dans un hôtel différent, le disant sourd et muet. Le 21
février, Yvonne DIXIMIER le guide à Beauvais, à la demande de Reeves et
le remet à nouveau entre les mains de Gilbert THIBAULT..
C'est là que Reeves déclare retrouver Marion Knight,
Glenn Camp et Jarvis Cooper à Noailles. Knight confirme qu'une fois
arrivé à Beauvais, lui et deux coéquipiers s'arrêtent à la maison d'un
vétérinaire, s'y séparent, puis poursuit sa route jusqu'à Noailles où
Knight rencontre Glenn Camp et Jarvis Cooper, dont il pense qu'ils
étaient logés chez des gens nommés "Eckert" (confirmé, c'est bien chez
Robert ECKERT et son épouse, fermiers à Noailles). Reeves dit qu'il y
avait encore deux autres aviateurs.
Reeves est alors guidé vers Chaumont-en-Vexin avec Knight et loge avec
lui chez un sous-officier retraité, vétéran de 14-18, sa femme et leurs
deux filles. Après deux nuits passées là, ils partent pour
"Montjevault" (Montjavoult, au Sud de Gisors), où ils sont hébergés par
M. et Mme VERNIER, chez qui Gilbert THIBAULT et un homme de petite
taille viennent vérifier l'identité des deux évadés. Reeves semble dire
qu'ils y restent deux semaines.
Knight et Reeves vont alors à Chaumont, avant de se diriger vers Paris,
rencontrant à Argenteuil un boucher et "Yvonne" (Yvonne DEPLANCHE,
Infirmière de la Croix-Rouge au 1 Rue Ernest Gouin à Paris XVIIe. Avec
Charles BIENNAIS du 6 Avenue Maria puis 31 Boulevard Thiers à
Argenteuil, Seine & Oise, qui est régisseur-économe de la Cantine
locale). Ils sont dans un groupe de huit qui est mené à un vieil
hopital avant qu'Yvonne DEPLANCHE et "Suzanne" (?) les conduisent en
train à Paris, puis en métro, vers l'appartement d'une dame belge au
cinquième étage d'un immeuble où se trouve un aviateur de la RAF,
William Bender. Ils y rencontrent "Jean", 19 ans, grand, cheveux noirs
ainsi qu'un petit Canadien aux cheveux foncés nommé "Yvon", ce dernier
ne pouvant rester longtemps car il est recherché par la Gestapo.
Ce détail n'est pas entièrement vérifié, mais il se pourrait fort bien
que Reeves est alors chez Suzanne BASTIN (originaire de Florenville) au
16 Rue du Chevalier de la Barre à Montmartre. Elle est Belge et c'est
l'adjointe parisienne de Dominique POTIER. Le petit Canadien pourrait
bien être Conrad Lafleur et "Jean" tout simplement Jean de Blommaert.
Voir ce site au sujet du réseau POSSUM.
C'est alors que Reeves rencontre Abraham Teitel et "un Canadian d'un Mosquito nommé Bill" (William Bender).
Reeves et Knight vont alors loger 5 semaines chez Lucienne Yvonne LEROY
alias "Marie-Louise", devenue alors logeuse-agent de liaison de Comète
le 24 mars 44 dans la section "RAFFALOVICH-YARMONKINE" au 41 Rue de
Passy à Paris XVIe. Elle est ravitaillée par Madeleine BODET,
sténo-dactylographe des RAFFALOVICH au 110 Boulevard Haussmann Paris
VIIIe. Reeves y voit une fois Gilbert THIBAULT. Il va parfois se
promener et visite Yvonne DIXIMIER au 8 Rue Jean Moréas, Paris XVIIe.
Il signale une Mme "Chaffy" du 6 Rue Franklin dans le XVIe qui lui rend
visite. Cette dame lui dit de ne pas vouloir aller en Suisse, car elle
connaît des gens là. Reeves est en train de perdre patience. Vera
YARMONKINE épouse d'André RAFFALOVICH vient aussi le voir et tente de
lui expliquer que Gilbert THIBAULT a reçu l'ordre de ne plus évacuer
les aviateurs via l'Espagne. Reeves ne comprend plus rien et s'énerve.
La section Raffalovich est en train de se faire infiltrer par un faux
aviateur nommé Olaf (ou Olof) et ses logeurs risquent de se faire
arrêter à tout moment (Les Raffalovich et Lucienne Leroy seront arrêtés
les 3, 6 et 7 juillet 44).
La photo de Reeves, récupérée sur ses papiers d'identité de Comète,
montre qu'il a suivi cette filière de Paris à Bayonne. Ils quittent
Paris le 5 mai avec Aline DUMONT et Albert ANCIA et chaque groupe perd
un homme (Glenn Camp and Jarvis Cooper) arrêté en cours de route.
Reeves déclare qu'il suit l'homme (ANCIA) avec Glenn Camp. Il précise
que Camp et Cooper portaient leurs "GI's shoes" (bottines de combat
américaines) et qu'ils ont certainement été repérés comme cela.
Il loge à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA. Reeves franchit
avec Teitel, seuls avec un guide au 96e passage de Comète, par
Souraïde, avec les seuls guides de Juanito BIDEGAIN (Michel ECHEVESTE
et son frère Joseph Marie). C'est un passage qui fonctionne de fin 1943
au 6 juin 44.
Reeves ajoute qu'il a été aidé par la Résistance française, a presque
été arrêté à Paris, a été escorté en train vers la frontière espagnole,
a été abandonné par son guide dans les Pyrénées où il faillit mourir
gelé, marcha vers l'Espagne où il fut interné jusqu'à ce qu'un attaché
d'ambassade américain vienne le chercher.
Passage par Gibraltar, où il est débriefé à son arrivée le lundi 06
juin, puis départ en Angleterre par avion où il arrive le 8 juin à
Bristol.
D'autres membres de cet équipage ont été évacués par les lignes Marie-Odile et Bourgogne :
le T/Sgt Archie R. Barlow, mécanicien ; Alvin A. Rosenblatt, le radio ;
Alfred M. Klein, mitrailleur de flanc gauche et Charles Wright "Chick"
Blakley.
Rentré aux Etats-Unis, Ray Reeves est démobilisé le 24 novembre 1944.
Décédé en 2001, il repose au Brookside Memorial Park à Houston, Texas.
Compléments d'infos :
Reeves lui-même indique
qu'il fut recueilli à Paris avec Abraham Teiltel (fiche
A277), Glenn Camp (fiche C112)
et Jarvis Cooper (C113). Passage par
Gibraltar, puis en Angleterre où il rejoint la ZOI (Zone
of the Interior) le 17 juin 1944.
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