Aviateurs alliés passés par Comète via les Pyrénées


N° 119
Section A
IndividuNom/Matricule : Kenneth digory WINDSOR / R106450
Naissance/Décès : 3 janvier 1920 La Rivière, Manitoba, Cnda / 1er février 2008, Winnipeg, Cnda
Adresse : Larivière, Manitoba, Canada
Unité : RAF Fighter Command 403 Squadron
Grade : Sgt RCAF
Fonction : pilote
Zone d'atterrissage : +/- 2 km Nielles-lès-Bléquin, SO Lumbres, région de Wicquinghem , Pas-de-Calais (Nord)
Windsor sur ses faux papiers Comète en 1943
AvionType : Spitfire Supermarine Mk IXb
N° série : BS383
Immatriculation/Nom :
Abattu le : par un chasseur Fw190 à hauteur d’Auxi-le-Château, le 20 juin 1943 en escorte de la mission Circus 313 sur l’aérodrome de Poix-du-Nord, à l’Est de Cambrai, France
Localisation : Nielles-lès-Bléquin, SO St Omer, Pas-de-Calais, France
Spitfire
Action de ComèteRéception :
Interrogatoire :
Hébergeurs : FILLERIN, DIDIER, ROUTY, HABERKORN, ARRIEUMERLOU, ARACAMA
Guides nationaux : D'HALLENDRE, THERIER, le GRELLE
Guide international :
Durée : 7 semaines
Passage des Pyrénées : le 11 août 1943
Informations complémentaires : Rapport d'évasion SPG 3314/1367.
Le Spitfire décolle de Kenley vers 12H27. Près d'une demi-heure plus tard, alors qu'il vole à 8000 m, il est attaqué au-dessus de la cible par un chasseur Fw190, qui le poursuit vers le Nord. Il semble qu'il ait été abattu au Nord de Hesdin par l'Hptm. Wilhem-F. Galland du Stab II./JG 26. Le Spitfire est touché et Windsor est atteint par un de ses débris, perd momentanément connaissance et reprend ses esprits alros qu'il se trouve à une altitude d'environ 4600 m. L'alimentation en carburant est coupée et un début d'incendie se déclare. Il décide de mettre le cap au Nord en vue de retourner à sa base. Dix minutes plus tard, son moteur coupe net et il abandonne son avion à environ 4600 m. Au cours de sa descente en parachute, il aperçoit son Spitfire qui s'écrase et explose.
Windsor se tord la cheville droite en atterrissant. Il enterre son parachute et sa Mae West et rampe vers le Sud sur près de 2 km. Près d'un bois, il entend des voix parlant anglais et semblant être à sa recherche. Il décide de jouer la prudence et ne les contacte pas. Il va se reposer dans un autre bois et enlève les badges de son uniforme, les conservant dans une poche. Chaussé de souliers ordinaires, il marche jusqu'à environ 23 heures et atteint le village de Ledinghem où il rampe dans l'étable d'une ferme où il s'endort.
Au matin du 21 juin, Windsor, qui ne parle pas français, approche un fermier et lui montre ses ailes de la RAF. L'homme lui serre les mains, lui donne de quoi se nourrir ainsi que quelques vêtements civils. Vers 10 H du matin, il se remet en route en direction du Sud. Il marche toute la journée et arrive vers 21H au village de Bourthes où il passe la nuità nouveau dans une étable.
Le lendemain, 22 juin, il s'arrête à une ferme pour y demander à boire. On lui donne de quoi se désaltérer, mais les gens lui paraissant peu amicaux, il poursuit son chemin. Il arrive dans la soirée à Bimont où il montre ses ailes RAF à un fermier, HAJARDEZ, environ 45 ans, qui lui donne à manger et chez qui il passe la nuit. Le lendemain, 23 juin, Hajardez le mène à la maison du maire de Wicquinghem, Gaston PEROY, environ 50 ans, qui lui donne à manger ainsi que d'autres vêtements civils. Durant son séjour chez PEROY, Windsor y voit Robert BARCKLEY (fiche A 117).
Windsor reste loger chez PEROY jusqu'au 27 juin, jour où Lucien PEROY, le fils du Maire, environ 20 ans, et frère de Michel PEROY, le guide jusqu'à la maison de Norbert et Marguerite FILLERIN à Renty, où il retrouve Barckley.
Pendant son séjour chez Fillerin, Windsor est pris en photo puis reçoit de nouveaux documents d'identité, faux. Son évasion est dès lors organisée, de même que celle de Bob Barckley avec lequel il reste jusqu'au 21 juillet.
Il semble qu’il ait été abattu au Nord de Hesdin par l’Hptm. Wilhem-F. Galland du Stab II./JG 26.
Windsor rencontre Bob Barckley (fiche A117) d’abord dans le village français de Wicquinghem, Pas-de-Calais (Nord) puis par après, le 27 juin, dans la maison de Norbert FILLERIN à Renty.
Ils sont pris en charge par Eugène D'HALLENDRE de Lille.
Ils arrivent tous deux à Paris le 21 juillet et sont séparés.
Eugène d'Hallendre, né en 1898, cheminot à la SNCF, venait d'être arrêté, le 20 juillet 1943, sur dénonciation, en même temps que son épouse Lucienne, leur fils Edgar l'étant un peu plus tard. Eugène D'HALLENDRE a été fusillé par les nazis à Bondues le 27 décembre 1943. Edgar , né en 1922, figure comme sa mère Lucienne, née BUYSSE en 1899, sur la liste des Déportés français. Ils ont survécu au conflit.
Rosine THERIER confirme avoir convoyé Windsor et Barckley de chez M. DIDIER à Arras jusque Paris et les y avoir remis à Jacques le GRELLE. Emile DIDIER et son épouse Madeleine CARON habitent au 22 Rue de Bapaume à Arras, Ils décèdent tous deux en camps en Allemagne : Emile, né en 1889 mourra au camp de Gross-Rosen le 15 janvier 1945. Son épouse Madeleine, née en 1892, disparaîtra au camp de Ravensbrück en février 1945.
Windsor reste jusqu’au 1er août au 16, rue Royer-Collard, Paris VIe, chez un ex-pilote de 55 ans, Mr ROUTY et sa nièce Jeanne, 30 ans, qui parle parfaitement l'anglais. . Il loge ensuite chez un médecin, le Dr HABERKORN au 6 Avenue du Parc à Vanves.
... Le dimanche 08 août, il va dans le métro avec "FRANCO" et y rencontre Thomas Slack (fiche A122). Il y attendent et finissent par attirer l'attention.
"Franco" prend finalement Slack et Windsor dans une gare où ils prennent le train de 22 heures pour Bordeaux. Dans le train, ils reçoivent une nouvelle carte d'identité. A Bordeaux, ils prennent le train pour Dax. Ils y rencontrent Hunt (fiche A120) et Aguiar (fiche A121), deux américains qui ont voyagé en même temps, avec Franco qui ne les avait pas mis au courant. Ils louent des bicyclettes à Dax et atteignent vers 18 heures la sortie de Bayonne, où ils se rendent dans un café (le « Café Pierre ») où ils passent la nuit. C'est chez Pierre ARRIEUMERLOU au 12 Quai Augustin Chaho, le long de la Nive.
Le 10, ils roulent jusque Saint-Jean-de-Luz où ils arrivent vers 19 heures et laissent les vélos à la gare. Un guide les conduit à pied de Saint-Jean-de-Luz à Ciboure, où le pont sur la Nivelle est gardé par une sentinelle allemande. Ils passent sans encombre de l’autre côté et mangent dans des fourrés hors de Ciboure où ils rencontrent deux autres guides basques (Florentino et ?) et un Français. le premier guide les quitte là.
Il s'agit du 50ème passage de Comète. Ils traversent les Pyrénées entre Biriatou et Irun vers 03 heures le 11 seuls avec le guide. Ils vont à une ferme et y mangent. Ils prennent le tram pour San Sebastian et logent trois nuits dans un garage chez Bernardo ARACAMA, au no. 7, 5e étage à gauche, Calle Aguirre, quartier de Miramon, à San Sebastian..
Le 14, une voiture consulaire prend Windsor, les deux Américains et Slack à Madrid. Ils y restent jusqu'au 18. Le vice-Consul de Séville les prend alors et ils arrivent à la mer le 19. Ils y embarquent le 20 sur le "Borgholm", un vaisseau norvégien, et y sont cachés sous l'arbre de l'hélice. Le 20, le vaisseau part pour Gibraltar, qu'il atteint le 21.
Il quitte Gibraltar en avion le 23 août (vraisemblablement avec Slack, Hunt et Aguiar) et arrive à Whitchurch en Grande-Bretagne le lendemain.
Il est interrogé par le MI9 ce même 24 août 1943.

mot de remerciement à Anglet chez les De Greef
Mot de remerciement laissé à Anglet le mardi 10 août 1943 (carnet Jeanine De Greef).


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