| Informations complémentaires : |
Rapport d’évasion SPG 1210 (incomplet)
... Mr LEBAS, un technicien de Radio-Paris, le loge du 10 au 11 février et le conduit chez Mr et Mme FROT, rue de la Porte d'Issy à Issy-les-Moulineaux. Il loge dans leur appartement du 11 au 19 février. Un Mr Jean TABLETEAU (?), qui se dit premier aviateur français à avoir volé au-dessus de la tour Eiffel en 1910 [il semble que le premier pilote à avoir contourné/survolé la Tour Eiffel est le Comte Charles de Lambert le 18 septembre 1909] vient le voir et l'emmène.
Ils rencontrent une femme qui les conduit près de Notre-Dame, chez Mr et Mme WAELES au 11 Rue de Sommerard à Paris Ve (des anciens logeurs de la ligne Pat O'Leary). Le 20 février, la guide l'emmène prendre des photos. Il reste chez les WAELES 3 ou 4 semaines.
Tous les lundi, un parent dont la discrétion était douteuse vient loger et il passe ces nuits dans un séminaire, au 21 rue d'Assas (RP jésuite Michel RIQUET) : deux neveux du Père RIQUET (Paul et Claude HARTVEC) l'y hébergent dans leurs chambres.
Le premier lundi, la femme le prend dans un appartement à l'Avenue d'Orléans, occupé par Mr LEVEC (Levêque ?), chef de l'organisation. Il y rencontre un sergent écossais. Il y reçoit une carte d'identité et la femme le conduit au séminaire. La même femme lui change sa carte le second samedi et prend le restant de ses photos, lui disant que "Jean" le prendrait lundi ou mardi pour l'Espagne. Il ne vient pas.
Il insiste pour aller voir le samedi avec Mme WAELES à l'Avenue d'Orléans, et trouve la porte au premier étage scellée. Il reste au séminaire ce soir et Paul HARTVEC lui dit qu'il a entendu parler d'un prêtre (son oncle, en fait) qui connaissait une filière.
Le mercredi, "Mr ROBERT" (Robert AYLE), Mme JANOT et Mme RAOUL-DUVAL viennent le voir. Il loge trois jours chez Mme Christiane RAOUL-DUVAL, en face du QG de la Luftwaffe au Louvre (43 Rue du Faubourg Saint Honoré).
Il reste ensuite deux jours chez Mme "St Beurffe" (Simone VAVASSEUR épouse du notaire Pierre SAINTE-BEUVE au 45 Rue Ampère, Paris XVIIe) où Mme JANOT le conduit et où "Mr Robert" lui procure une carte d'identité.
Mme JANOT le prend chez elle au 11 Avenue d'Eylau (près de la place du Trocadéro, dans le XVIIe). Il y reste cinq jours. Un aviateur prénommé Frank (Franck Evans, fiche C117, qui a été arrêté plus tard) et qui avait été abattu en Hollande s'y trouvait. Il quitta Paris deux semaines avant lui.
Selon Catherine JANOT, Curry a aussi été logé par lga POPOVITCH.
Il déclare que cette Mme JANOT serait maintenant dans la clandestinité. Trois semaines avant son départ, un aviateur américain de la RAF (Gilbert Wright fiche C118) qui y avait été hébergé avait été arrêté, déguisé en prêtre, à la gare Montparnasse. La rumeur est que les Allemands cherchaient un de leurs déserteurs dans le même déguisement (on sait à présent que Catherine JANOT est déjà filée par la SiPo-SD du 36 Quai des Orfèvres - bureau de Hermann Genzel), et qu'un voisin aurait averti la Gestapo que beaucoup de jeunes gens visitaient l'appartement de Mme JANOT. Elle confirme être venue chez les de LAROMIGUIERE pour les prévenir de ne plus venir chez elle.
"Mr Robert" prend Curry de cet appartement et le conduit chez Paul de LAROMIGUIERE et son épouse Claude MONESTIER, au 85 avenue Paul Doumer. Il y reste un mois (du 05 au 20 mars selon Mme), recevant des visites de Mlle DUFONNEY et ELISABETH, de la filière. Elles amenèrent LEVEC (LEVEQUE ?) qui lui dit que sa fille avait vu les Allemands emporter sa femme de leur maison de l'Avenue d'Orléans. Ils ne savaient pas ce qui était arrivé à l'Ecossais.
Juste avant Pâques, "Robert" le mène chez Mme DEON, au 28 rue Scheffer, dans le même quartier. Noémie HANY-LEFEBVRE est en instance de divorce, et loge Curry du 21 au 17 avril.
Le mardi avant Pâques (27 avril 1943), un Belge (Jean-François NOTHOMB) vient vérifier ses papiers. Ce soir, il l'emmène dans une maison d'où l'on voit la Seine, et où Fegette (fiche A094) et Whitman (fiche A095) étaient déjà. Après le souper, "Franco" les prend en gare de Montparnasse où ils embarquent dans l'express de Nantes pour prendre celui de Bordeaux. Il n'y eut pas de contrôle dans ce train. Le 28 à midi, ils vont dans un café en face de la gare où une femme amène Wilby (fiche A092). Vers 15 heures et demi, les quatre aviateurs et "Franco" vont à Dax. Ils y dorment dans un hôtel.
Le 29, ils se rendent à Bayonne en passant un contrôle. Ils y retrouvent la femme qui avait amené Wilby à Bordeaux, ainsi que sa fille (Elvire et Jeanine DE GREEF). Les gens de l'hôtel savent qu'ils sont Britanniques. Après 18 heures, ils partent pour Saint-Jean-de-Luz. Ils passent le contrôle allemand. Au soir, "Franco" les conduit chez les deux femmes (à Anglet ?). Le 30 à 22 heures, ils quittent deux-par-deux la maison pour le pont à Saint-Jean-de-Luz, où "Franco" et un autre homme les attendent. Des hommes, postés le long du chemin leur indiquent la direction. Ils arrivent à une ferme. Le passage des Pyrénées prend dix heures avec "Franco", Florentino et Pat (Francisco GARAYAR dit "Patxi").
Le 1er mai, ils s'arrêtent à une ferme, et "Franco" va chercher un taxi. Ils le prennent dans un village et vont loger deux jours à San Sebastian chez le chauffeur, Bernardo ARACAMA. Un Américain les prend en voiture jusque Miranda. Là ils montent dans une camionette de l'ambassade de Madrid. Après trois jours, Curry est envoyé à Gibraltar et y arrive le 09.
Il est interrogé en Angleterre le 22 mai 1943.
A la fin d'avril, il avait rencontré à Paris les Sgt Allen et Bradley du 35ème Squadron, que l'organisation recherchait. [Il s’agit de William George Allen – 903697, copilote et de David Ronald Bradley – 1377851, opérateur radio/mécanicien, tous deux à bord du Halifax W7873 abattu par la Flak au retour d’une mission sur Pilsen dans la nuit du 16 au 17 avril 1943. Ils parvinrent à Gibraltar via Andorre et rentrèrent à Hendon en Angleterre le 22 juin 1943. SPG 1251 et 1252. William Allen est mort le 31 mars 1944. Il avait 32 ans.] C’est également à Paris que Curry rencontra un soldat évadé de Pologne et qui était dans la même filière.
De retour dans son unité le 1er juillet 1943, John Curry fut tué le 25 juillet 1943 près d’Ostende à bord du Spitfire Vb AR609 "C" du 165 Squadron. Son corps ne fut jamais retrouvé et son nom figure sur le panel 136 au Runnymede Memorial (voir CWG). |
