| Informations complémentaires : |
Le
Missing Air Crew Report relatif à la perte de cet appareil : MACR 6012.
Escape & Evasion Report # 032. La famille de Fegette a également
fourni quelques renseignements.
L’avion décolle de Molesworth vers
07h30 et avant d’atteindre l’objectif, la formation est attaquée par
une vingtaine de chasseurs allemands. Tous les moteurs sont touchés et
l’appareil perd rapidement de la vitesse. Le pilote, parvenu à poser
l’avion dans un champ boueux, s’extirpe de l’appareil par le hublot
avant, tandis que le reste de l’équipage sort par le compartiment
radio. Une dizaine de civils français s’approchent et leur disent qu’un
aérodrome allemand se trouve à environ 5km de là. Les hommes se
dirigent dans la direction opposée. Fegette et Whitman (fiche A095)
partent ensemble, se cachent dans un bois pour le restant de la journée
et, le soir venu, se dissimulent dans une grange où ils restent
jusqu’au lendemain, le 14 décembre.
A la nuit tombée, ils se mettent
en route et rencontrent un couple dont l’homme les aide à cacher leur
équipement et leur donne quelques vêtements. Les deux hommes retournent
dans la forêt où ils restent jusqu’au lendemain le 15. Affamés, ils se
nourrissent de betteraves qu’ils trouvent entassées au bord du bois
avant de repartir à travers champs. Fegette aperçoit un vieillard
(Maurice PLOURAY) qui s’approche d’eux en maugréant et lorsqu’il est
tout près, Fegette tente d’expliquer par signes leur situation. L’homme
s’en va vers sa maison et en revient avec sa petite-fille qui parle
très bien anglais. Depuis ce moment, ils sont pris en charge par la
Résistance.
Le nom d'Yvonne GAULT est mentionné dans "Their Deeds of Valor" par Don Lassetter, au Chapitre V.
Fegette
et Whitman sont en fait entre les mains du réseau Brandy de Monique
BERTIN "Mme Spiquel/Spickel, Mme Tourneur, Monique" et sont remis au
centre de rabattage de Charles MARCOT en Seine et Oise, qui les fait
parvenir à Paris, vraisemblablement par les frères PENEZ, médecins de
Montfermeil (en Seine et Oise). Ils sont guidés par Jean Perichard, de Montfermeil. Fegette et Whitman sont également
recensés comme ayant été logés par Léon FOUARD au 111 Avenue des
Sciences à Montfermeuil en Seine et Oise.
Fegette indique dans un
récit que lui et Whitman sont alors menés dans un appartement au 2ème
étage d’un immeuble en face de l’ Hopital Américain à Paris (au
Boulevard Victor Hugo) et dont le propriétaire («Romine Desmajure »
Romain Demasure ?) était père de huit enfants en âge d’école. Il s'agit
peut-être de Philippe Demasure, qui introduit ainsi par trahison
Jacques Désoubrie dans l'organisation de BERTIN, puis à Comète dès
avril 43, devenant Jean Masson sur ses faux papiers.
Convoyés par
Catherine JANOT et Bernard COURTENAY MAYERS, Fegette et Whitman logent
un mois au 03 Avenue de l'Observatoire (en face du QG de la Luftwaffe)
dans le VIe arrondissement chez Mme Brigitte MICHEL veuve AUQUIER.
Après
un certain temps, les deux hommes quittent Paris pour la
Seine-et-Marne. Ils sont abrités par Paul et Marie (« Mimi ») PICHARD,
au château du Breuil à Voinsles, quelques kilomètres à l'Est de
Rozay-en-Brie (Seine-et-Marne) où ils restent environ deux mois. C’est
là que des photos sont prises pour leurs faux documents, Fegette étant
identitifé comme marin sur les siens.
Au château de Breuil, des
Allemands logeaient dans l'autre aile du château. Lors de son
débriefing à l'ambassade américaine de Madrid, l'équivalent du MI-9
(MI-X) lui posa tellement de questions précises sur les gens qui
l'avaient aidé en France que Fegette croit encore aujourd'hui qu'un
espion nazi s'y était infiltré.
Après leur séjour au château, ils
retournent à Paris et sont logés chez le Dr André BOHN et son épouse
MArguerite NAGEOTTE au 116 boulevard Raspail (VIe) du 20 mars au 19
avril 43. BOHN ne signale que Fegette, mais ce dernier dit avoir été
logé avec Cowe, qui sera évadé par la ligne Brandy.
Dans son récit
(inachevé) Fegette écrit qu’après avoir quitté le château, Whitman et
lui ont été menés au 2ème étage d’un appartement où vivait une vieille
dame grecque (probablement Anastasie KARAYANIDES au 33 Avenue Victor
Emmanuel à Paris) et où on leur annonça que leur voyage de Paris vers
Bordeaux se réaliserait endéans la quinzaine. Il poursuit en disant
qu’un soir, la nourriture venant à manquer, il avait demandé à la dame
grecque de l’accompagner à l’Hopital Américain où il se disait certain
de trouver de quoi manger. Il mentionne une alerte aérienne cette
nuit-là et dit avoir appris par la suite que l’objectif de la RAF,
survolant Paris, était l’usine Skoda de Pilsen en Tchécoslovaquie. Par
recoupement, la date de ce raid se situe dans la nuit du 16 au 17 avril
1943.
Le mardi 27 avril 1943, un Belge (Jean-François NOTHOMB) amène à une maison, d'où l'on voit la Seine, Curry (fiche A093).
Après le souper, "Franco" guide les trois aviateurs en gare
d'Austerlitz où ils embarquent dans l'express de Bordeaux. Il n'y eut
pas de contrôle dans ce train.
Le 28 à midi, ils vont dans un café en face de la gare où une femme amène Wilby (fiche A092).
Vers 15 heures et demi, les quatre aviateurs et "Franco" vont à Dax.
Ils y dorment dans un hôtel. Le 29, ils se rendent à Bayonne en passant
un contrôle. Ils y retrouvent la femme qui avait amené Wilby à
Bordeaux, ainsi que sa fille (Elvire et Jeanine DE GREEF). Les gens de
l'hôtel savent qu'ils sont britanniques (anglo-saxons).
Après 18
heures, ils partent pour Saint-Jean-de-Luz. Ils passent le contrôle
allemand. Au soir, "Franco" les conduit chez les deux femmes (à Anglet
?). Le 30 à 22 heures, ils quittent deux-par-deux la maison pour le
pont à Saint-Jean-de-Luz, où "Franco" et un autre homme les attendent.
Des hommes, postés le long du chemin leur indiquent la direction. Ils
arrivent à une ferme. Le passage des Pyrénées prend dix heures.
Le
1er mai, ils s'arrêtent à une ferme, et Franco va chercher un taxi. Ils
le prennent dans un village et vont loger deux jours à San Sebastian
chez le chauffeur, Bernardo ARACAMA. Un Américain les prend en voiture
jusque Miranda. Là ils montent dans une camionette de l'ambassade de
Madrid.
Fegette serait rentré en GB le 1er juin 1943.
Une page web montre une partie de l'équipage du 303 Bomber Group
avec quelques détails. Grâce à son fils, Gerald Lee Fegette, nous
pouvons identifier son père comme l'homme du milieu, à l'avant. Le
copilote Jack Williams (fiche A084) et le navigateur Gilbert Showalter (fiche A085) seront également aidés par Comète vers l’Espagne.
Aidés
par d’autres filières, deux autres membres de l'équipage rejoindront
aussi l'Espagne: les mitrailleurs Norman P. Therrien et Frederick A.
Hartung. Trois autres seront fait prisonniers : le pilote Paul F.
Flickinger Jr, le bombardier Beverly R. Polk Jr et le mitrailleur
arrière Kenneth J. Kurtenbach.
Après son évasion lors de cette
troisième mission avec le Lt Flickenger (mission #6, 12 décembre 1942),
Lee Fegette retourne à la base de Molesworth et effectue encore 26
missions du 7 octobre 1944 au 14 avril 1945, date à laquelle il achève
son "tour".
Iva Lee Fegette est accroupi au centre.
William A. Whitman est accroupi, la main sur le genoux, premier à gauche
(Merci à Tera Rush, la petite-fille de William A. Whitman, pour la photo)
 
Aviateurs aidés par Perichard
Jean Perichard,
Montfermeil
(Merci à Claude Zylbersztejn)
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