Aviateurs alliés passés par Comète via les Pyrénées
N° 225 Section A |
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Individu | Nom/Matricule : Raymond James NUTTING Jr. / O-738012
Naissance/Décès : le 10 février 118 au Michigan / le 12 mars 1991 à Piedmont, Californie Adresse : 213 Mountain Avenue, Piedmont, Alameda County, Californie Unité : 100 Bomber Group 350 Bomber Squadron Grade : 2 Lt Fonction : Copilote Zone d'atterrissage : Munster-Bilzen, Limbourg belge | |
Avion | Type : Boeing B-17 F Flying Fortress (Forteresse Volante) N° série : 42-5867 Immatriculation/Nom : LN-O / "Alice From Dallas" Abattu le : 17 août 1943, endommagé par la Flak lors d'une mission sur Regensburg Localisation : Avion écrasé à Langerloo/Wangerode, Pays-Bas |
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Action de Comète | Réception : Interrogatoire : Hébergeurs : DE RUYTER et KREMER, FREROTTE, LELU, MENDIARA Guides nationaux : BORSUT, VANDESANDE, MACINTOSH, DUMONT, HANSSENS, SCHRADER, HOUGET Guide international : BOULARD, DIEU, HANOTTE Durée : 4 mois Passage des Pyrénées : le 13 décembre 1943 |
Informations complémentaires : | MACR 678. Escape & Evasion Report E&E 313 (indisponible). Du même équipage : Bailey (fiche D289) et Quinn (fiche D290). Il est copilote de Roy Claytor (fiche 155A). Il atterrit à 25 mètres de lui, au milieu de plusieurs dizaines de Belges qui le débarrassent de son équipement. Il déclare qu'il reste avec Claytor pendant les trois semaines suivantes (Claytor parle de plusieurs jours) et que le reste de son récit d'évasion est identique. Il doit s'agir d'un lapsus. Claytor et Nutting sont en fait recueillis par Marcel DE BRUYN de Liers qui les conduit chez MICHELEN (de la section de Charles KREMER). Nutting sera ensuite regroupé avec John Burgin (fiche A224) avec qui il franchira la frontière espagnole, et il parle de l'Armée Blanche. En fait, Edmond BORSUT amènera Jim Nutting chez Charles KREMER, et il restera du 21 août au 29 septembre chez eux (Service BAYARD, MNB, FI), au 3 Rue des Prémontrés à Liège, puis jusqu'au 27 octobre chez M. et Mme Marcel DE RUYTER au 52, Quai Orban à Liège toujours. Il revient du 27 octobre au 22 novembre chez les KREMER. Nutting part loger 60 jours chez Paul FREROTTE, un résistant du MNB. Edmond BORSUT l'y a amené et il est remis à Victor VANDESANDE. Victor VANDESANDE l'y reprendra, lui et Burgin. "Charlie" les conduit à une gare à Liège le 23 novembre, les remet à un autre homme, qui les remet à un autre plus loin, jusqu'à rencontrer Jeanne MACINTOSH et Aline DUMON qui les prennent et les guident à Hal chez François HANSSENS. Il passe en France grâce à François BOULARD et Georgette DIEU à Erquennes où il est amené par Henriette HANOTTE (fiche B075). Elle l'amène ensuite à Paris. Il rapporte que le pont de chemin de fer au-dessus de la Meuse à Liège est métallique (observation du 21 août). Il observe des cibles autour de Liège en fin août, septembre, octobre et début novembre. Il rapporte aussi un aérodrome à Aische-en-Refaille, où 2.000 Japonais sont dits séjourner et où 20.000 seraient attendus dans un ultime effort pour une offensive vers le Royaume-Uni (selon une rumeur qui lui est parvenue en novembre). Il observe, le 23 novembre, que le noeud ferroviaire de Bruxelles n'est pas encore réparé. Il observe des Me 109 qui atterrissent à Compiègnes le 26 novembre. Il est logé à Paris dans le groupe de Fernande ONIMUS-PHAL chez Annie LELU au 137 Rue du Général Bizot à Paris XIIe. Elle est la cousine germaine de Gérald SCHRADER, qui lui amène Nutting du 13 Rue Gérando. Elle le reconduira chez les SCHRADER. Le 11 décembre, il arrive à Bordeaux à 05 heures du matin et rejoint Maiorca (fiche A222) et Elliott (fiche A223). Ils se rendent à Dax et suivent leur guide vers des vélos, qu'une femme est occupée à préparer. Burgin et Nutting doivent suivre la femme, les deux autres suivant l'homme, et ils partent vers Bayonne. Hors de la ville, la guide les fait attendre et va chercher un pain. Il commence à pleuvoir à verse et ils sont vite trempés. Rejoints par les autres, ils entrent dans un bois et y cassent la croute : du pain et du miel. Les collines deviennent escarpées et ils doivent parfois marcher en poussant leurs vélos. Il pleut toujours et il fait froid. Après cinq heures, les guides font une seconde halte « pain et miel ». Ils passent le long de nombreux groupes de forçats, encadrés par des soldats allemands. Après une solide montée, ils se laissent aller dans la descente, mais doivent négocier un virage serré, où deux Allemands viennent en sens inverse. Burgin dérape à cet endroit et entre en collision avec ces deux soldats allemands, qui l'aident à se remettre en selle. Le trajet dure 14 heures et la nuit tombe. Ils passent Bayonne et montent une colline. Ils arrivent enfin à destination et sont poussés vers l’étage. Il loge à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA. Après du pain et du lait chaud, ils vont dormir, exténués. Le dimanche 12, ils se lèvent à 05 heures et partent rencontrer leurs guides basques. Ils laissent leurs manteaux, qui risquent d’être trop pesants pour la journée de marche. Après une heure de marche avec le guide en direction des Pyrénées, ils quittent la route et entre dans les broussailles. Juanito BIDEGAIN leur présente Michel ECHEVESTE, qui les emmène vers les montagnes. Le terrain est détrempé, les branches les fouettent, les épines déchirent leurs vêtements et leur peau. La pluie recommence à tomber. Il a encore des pilules de benzédrine, qu'il distribue. Ils marchent tantôt sur le l’herbe, tantôt parmi des rochers. Ils passent un endroit dangereux (probablement la carrière de Pinodiéta). Le guide ne zigzague pas, allant droit devant lui. Les évadés sont bientôt couverts de boue suite à leurs glissades. Ils traversent une route lors d’une descente. Vers 15 heures, ils arrivent à une ferme. Ils y reçoivent encore du pain et du lait. Ils attendent 17 heures pour se remettre en route. Au fond d’une vallée, ils traversent un ruisseau assez important à gué, de l’eau jusqu’à la taille. La pluie se transforme en neige. Vers minuit, ils arrivent à une ferme isolée. Ils y reçoivent du vin. C’est le dernier arrêt avant l’Espagne. Ils grimpent en haut d’une crête et redescendent, suivant un chemin boueux où leur marche est beaucoup plus aisée. Ils voient un petit village au fond de la vallée, les maisons blanches brillent comme des diamants. Le guide va chercher un autre guide (probablement son frère Joseph Marie ECHEVESTE). Ils retraversent la route principale et contournent le village par les champs. Le clocher sonne trois fois. Il est trois heures ce dimanche 13 septembre 43. Ils se laissent dépasser par deux hommes qui les suivent. Ils arrivent dans un canyon étroit et voient une rivière. Les guides leurs disent que l’Espagne est de l’autre côté. La rivière fait dix mètres de largeur. Nutting traverse avec Burgin et ils parviennent de l’autre côté. Après la méandre, la rivière passe sous la grand-route et le passage frontière de Dancharinea. Quand Maiorca et Elliot arrivent, les qutre aviateurs se rendent compte qu’ils sont seuls. Les guides sont partis, au lieu de les aider à contacter les consulats comme convenu. Il est 04hr45 à la montre de Maiorca. C'est le 79e passage de Comète, le premier par Souraïde, avec les seuls guides de Juanito BIDEGAIN (Michel ECHEVESTE et son frère Joseph Marie). Ils frappent à la porte d’une ferme à 200 mètres. Un homme parlant espagnol leur montre une grange à foin, où une couverture pend au mur. Ils se dévêtissent et se roulent à quatre dans la couverture et le foin, sans pouvoir se réchauffer. A 8 heures et demi, le jour se lève et un vieil homme vient prendre leurs vêtements. Il revient une heure plus tard et leur fait signe de s’habiller. Ils le suivent alors dans une large pièce, sorte d’épicerie pleine de choses à vendre. La table est mise pour quatre personnes. Une femme leur sert des œufs et du lard, du café chaud et du pain. Ils reçoivent même une orange. Ils se promènent autour de cette ferme et le vieil homme leur dit alors de le suivre. Ils sont conduits au poste des gardes frontières militaires à 500 mètres de distance. Ils y donnent leurs noms, grade et matricule et d’où ils se sont échappés. Ils sont alors conduits à un endroit qui ressemble à Urdax (un ruisseau traversant le village), dans une auberge. Des maisons blanches, des rues boueuses. Ils prennent leurs repas dans une autre maison, avec deux Français, un Basque, des Espagnols et leurs deux sentinelles : de la soupe, des poix, des pommes de terre et quelques morceaux de viande, un verre de vin et un demi pain. Au matin, ils mangent des œufs et du pain avec du lait. Ils y restent jusqu’au jeudi, jour du bus hebdomadaire. Le mercredi, Elliott peut parler au téléphone avec le consulat de San Sebastian et Maiorca peut signaler leur présence au consul américain de Bilbao. Le jeudi 16 décembre, ils suivent les deux soldats le long d’un chemin en lacet qui rejoint le hameau de Telleria. Le bus est plein et ils vont s’installer sur des bancs de bois avec les deux Français. Ils passent le col de Otxondo et observent des soldats cantonnés et des camps de prisonniers politiques. Ils arrivent à Pampelune et attendent le train d’Irun durant trois heures. Deux petites voitures à voie étroite les emmène à Irun en trois heures de route. Cela fait 7 mois que Nutting ne connaît plus que le black-out, et les lumière le fascinent. Leurs gardes les conduisent au QG de l’armée espagnole. Il est étonné de voir deux officiers allemands en uniforme passer près d’eux, dans un pays neutre. Ils sont alors conduits dans une maison transformée en prison. Nutting arrive à Gibraltar le 31 décembre 1943, et en GB le 04 janvier 1944 D'autres détails à cette page. Merci à Monsieur Jacques Hermans pour ces documentations et détails. |
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