Aviateurs alliés passés par Comète via les Pyrénées


N° 223
Section A
IndividuNom/Matricule : James McPhail ELLIOTT / 134165
Naissance/Décès : le 26 avril 1921
Adresse : 6 Bucklows Gardens, Glasgow SW2, Ecosse
Unité : RAF Bomber Command 57 Squadron
Grade : Fl/Off
Fonction : bombardier - mitrailleur selon son SPG
Zone d'atterrissage : Lille-St-Hubert
James Elliot sur ses faux papiers Comète en 1943
AvionType : Avro Lancaster
N° série : W4822
Immatriculation/Nom : DX-P
Abattu : le 03 novembre 1943 lors d'une mission sur Düsseldorf par des chasseurs de nuit
Localisation : Avion explosé en vol, écrasé à 3½ km au Nord de Hechtel, Limbourg belge
Avro Lancaster
Action de ComèteRéception :
Interrogatoire :
Hébergeurs : SPOOREN, DE BRUYN, VAN TUYKOM, HOCHEPIED, MENDIARA
Guides nationaux : BUSSCHOTS, DAELEMANS, MIROIR, MACA, STASSART, FLACHET, DOUARD, HOUGET
Guide international : DESSON
Durée :
Passage des Pyrénées : le 13 décembre 1943
Informations complémentaires : SPG 1662 (complet).
Il est de l'équipage de Clements (fiche A217). Le Fl/Lt D. West, pilote américain détaché à la RAF, est tué (voir à cette page), et le navigateur Buggey, P/Off, est présumé prisonnier. Sont également tués : l'opérateur radio/mitrailleur Sgt Harry Francis McKernin, le mécanicien Sgt William Frederick Neill et les mitrailleurs le Sgt Francis Patrick Heaton et le Sgt John Edmunds. Confirmation: le P/O N. F. Buggey, navigateur, la jambe brisée lors de son contact avec le sol, a été fait prisonnier - PoW n° 3348 au Stalag Luft 3.
Parti de East Kirby vers 17h20 le 03 novembre, l'appareil n'arrive pas à Düsseldorf et est attaqué par un chasseur. La soute à bombe est touchée et des munitions incendiaires sont allumées. La soute est vidée d'urgence, mais le feu ne peut être combattu. West donne l'ordre de sauter.
Elliott et Clements sont les deux premiers à sauter. Elliott atterrit dans un champ à Lille-St-Hubert. Il enterre son équipement et se sert de sa boussolle d'évasion pour s'éloigner au Sud-Ouest à travers champs. Après 3 ou 4 heures de marche, il se cache dans un bois et le matin du 04 essaye de découvrir dans quel pays il est en écoutant les passants parler. Il attend la nuit avant de se diriger vers une ferme. Le fermier ne parle pas anglais et ne comprend pas "RAF", mais quand il dit "parachutist", il est immédiatement invité à entrer. Sur sa carte, il peut repérer qu'il est près de Eksel, en Limbourg belge. Peu après, le fils du fermier arrive avec quelqu'un parlant l'anglais. Son évasion est organisée.
La mère du jeune parlant anglais est Mme SMETS, une anglaise ayant épousé un Belge, Lilian WOODIWIS. Elle arrive avec deux membres d'un réseau dont l'un est policier, et l'autre, Albert, travaille au bureau du ravitaillement. Une fois que Lilian SMETS est sûre qu'il est bien un Anglais, elle l'envoye loger chez ce Albert jusqu'au 08 novembre, où il reçoit un habit civil. Clements arrive deux jours plus tard. Le 08, ils sont visités par un chef du réseau d'Overpelt. Cet homme lui annoince qu'il a près de 2.000 personnes mobilisables en cas d'invasion. Puisqu'il n'y a pas beaucoup d'Allemands à Overpelt, Clements et lui vont y loger.
La fille de leur logeur s'appelle Alda et le père travaille à une usine. Son frère habite à côté et est cordonnier. Selon Clements, ils s'appellent SPOOREN. Le 15 novembre, ils reçoivent des papiers qui portent des photos d'autres personnes, des tickets de train et sont conduits à la gare. On leur indique de suivre un Belge qui se rend à Anvers. Ils descendent un peu avant la ville et rencontrent un autre guide. Ils sont conduits dans un café, puis dans un grand magasin une demi heure plus tard, pour leurs photos. Leur guide les conduit chez sa sœur, où ils mangent. Le guide revient avec leurs photos. Il est logé chez Virginie DE BRUYN au 37 Keizerstraat à Anvers, amené par Gustave BUSSCHOTS.
A 13h30, ils prennent le train pour Bruxelles avec Marcel DAELEMANS. Ils y rencontrent un homme roux portant lunettes et parlant peu anglais qui leur fait l'impression d'être le chef du réseau. En fait, c'est Elie MIROIR. Ils les guide en tram chez Henri et Marie MACA, Avenue du Val d'Or à Woluwe-Saint-Pierre. Ils avaient déjà tellement d'aviateurs hébergés qu'ils vont chez un voision, "Albert" qui travaille à la police. Il s'agit de Jean Albert VAN TUYKOM époux de Jeanne OTTOY.
Hébergé huit jours chez les VAN TUYKOM à Woluwé-Saint-Pierre, 2 rue Martin Lindekens, il voit partir Clements (resté chez les MACA) le 17 novembre et ne part que le 19, après avoir reçu une nouvelle carte d'identité. Il rencontre Maiorca (fiche A222) à la gare. Il ne sait pas où il passe la frontière, mais il marche du train à une ferme et est guidé en France par un douanier (très probablement Maurice DESSON) et un garçon. Le premier village français est Baisieux, où il dort la nuit dans une maison à l'orée du village.
Le 20 à 04h30 du matin, ils marchent 3 ou 4 Km vers une gare et prennent un tain pour Lille, où ils prennent un autre train pour Paris. Elliott figure sur une liste de Amanda STASSART.
A Paris, il est accueilli par le chef du réseau (Jacques le GRELLE), qui les conduit chez une femme et où ils mangent. Ils sont ensuite guidés chez un docteur. Quelques heures plus tard, une petite blonde appelée "Charmaine" (Germaine FLACHET) prend Maiorca dans un autre endroit et le conduit chez une masseuse. Le lendemain, il est conduit dans un studio d'artiste à Montmartre, qui appartient à une Doris, dont le mari est en camp de concentration en Allemagne. Comme cette Doris a un ami qui travaille pour les Allemands, il ne semble pas sûr de l'y laisser loger. Germaine FLACHET le conduit alors chez une Mme "Barthe", au 11 Rue Descombes, dans le XVIIe. Il s'agit de Odile HOCHEPIED, qui habite au 5e étage à cette adresse. Cette dame lui dit qu'il est le 13e aviateur passant chez elle. Il va manger chez des voisins. Après cinq jours, il va loger chez eux. Ils ont une fille qui s'appelle Fernande et son mari Robert. (Il doit s'agir des parents de Fernande PHAL épouse Robert ONIMUS).
Le 10 décembre, il retrouve Maiorca, et prennent le train de nuit pour Bordeaux. Avant de partir, ils voient encore "le chef du réseau", et une toute petite femme qui leur servira de guide : Marcelle DOUARD. A Bordeaux, un autre guide les prend en charge. Un homme avec une cicatrice sur le nez (Marcel ROGER). On leur dit qu'il a travaillé pour une compagnie cinématographique de Warner Bross (ce doit être une blague).
A Dax, ils font connaissance avec Nutting (fiche A225) et Burgin (fiche A224). Ils rejoignent Bayonne à vélo et dorment à l'auberge Larre, tenue par Marthe MENDIARA-VILLENAVE.
Ils repartent le lendemain et marchent deux heures et demi pour atteindre une petite ferme où ils mangent et attendent le soir. Ils marchent alors encore quatre heures avant de se reposer dans une autre ferme, d'où ils repartent avec un autre guide et en rencontrent un second plus loin. Ils les conduisent tous quatre à une petite ferme près de Dancharia et les quittent là. Ils sont en Espagne.
C'est le 79e passage de Comète, le premier par Souraïde, avec les seuls guides de Juanito BIDEGAIN (Michel Echeveste et son frère Joseph Marie).
Ils se reposent un peu dans l'étable, mais on ne les nourrit pas. Le matin, leurs vêtements sont séchés et ils reçoivent à manger. Ils sont remis à la police locale. Elle prend note de leur identité et leur grade et les dépose à Urdax, où on les loge dans une auberge. Le 16 décembre, ils partent à Irun. Avant de partir, Elliott rencontre deux jeunes Français. Un des deux parle anglais et lui fournit le n° de téléphone du consulat britannique de San Sebastian. A Irun, ils sont emmenés dans un camp de concentration pour Français. Le lendemain, après un interrogatoire, ils sont conduits à l'hôtel Norte. Le 22, un officier de la force aérienne espagnole les conduit à Saragossa, d'où ils repartent pour Madrid via Alhama. Maiorca reste à Alhama, mais Elliott continue vers Madrid. Six jours plus tard, il arrive à Gibraltar, le 31 décembre 43.
Elliott quitte Gibraltar le 1er janvier et arrive à Bristol le 02. Il est interrogé au MI-9 le 03 janvier 44.

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