Aviateurs alliés passés par Comète via les Pyrénées
N° 194 Section A |
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Individu | Nom/Matricule : Raymond Alphonse George DE PAPE / R-152875 et J-19937
Naissance/Décès : le 18 novembre 1920 / 5 juin 2015 North York, Ontario, Canada Adresse : Swan Lake, Manitoba, Canada Unité : RAF Bomber Command 431 Squadron Grade : Sgt RCAF Fonction : copilote Zone d'atterrissage : Prüm-Schleiden | |
Avion | Type : Handley Page HALIFAX Mk V N° série : LK925 Immatriculation/Nom : SE-R Abattu le : 03/04 octobre 1943, abattu par un chasseur de nuit allemand lors d'une mission sur Kassel Localisation : avion écrasé à Neundorf, près de St-Vith (Prov. de Liège) |
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Action de Comète | Réception : EVA Interrogatoire : Hébergeurs : HANHES ou VAN DER HAEGEN/LAYON, LEROY, McDONNEL, VIGNOBLE et MACA, TOUQUET, MENDIARA-VILLENAVE Guides nationaux : Lily DUMON, PHAL, DE GREEF Guide international : HANOTTE Durée : Passage des Pyrénées : le 15 novembre 1943 |
Informations complémentaires : | SPG 1633 (complet) Il s'agissait de la première sortie de De Pape. Le Fl Lt Main est mitrailleur arrière, le W/Off Reynoldson est pilote, le Fl/Sgt Storey est radio. Ils partent de Tholthorpe le 03 octobre à 18:48 hr. De retour après la cible, l'appareil est endommagé par la Flak. Le pilote fait signe à De Pape de sauter. Il est 22:30 hr et il n'aperçoit aucun autre membre de son équipage. Il atterrit entre Prüm et Schleiden dans une zone fortement boisée et voit un panneau routier indiquant Laroche. Il conserve seulement son casque contre le froid et la pluie, cache le reste et part au Sud-Ouest. Les trois premiers jours, il consomme sa ration de survie, et de l'eau qu'il trouve partout. L'avion se crashe à Neundorf, près de St Vith (Belgique). (détails donnés par T. Cardon) Après des jours durant lesquels il vit de fruits et de légumes provenant de jardins et vergers, il se hasarde à approcher des fermiers le 07 octobre. Aucun des trois qu'il approche n'accepte de l'aider, mais lui confirment qu'il est en Belgique. Le 08 octobre, il traverse Laroche. De Pape parle couramment le flamand et demande à des gens si quelqu'un parle cette langue. On lui indique une ferme et il y est immédiatement aidé, nourri, habillé en civil. Il est alors conduit dans une autre famille où il demeure une semaine, son évasion étant alors arrangée. Il est ainsi hébergé pour une semaine à partir du 09 octobre par Victor HANNES, membre de la Résistance habitant en bordure de Grune (au Sud de Marche-en-Famenne). Des archives, au Canada, disent aussi qu'il fut hébergé à Grune par les familles VAN DER HAEGEN/LAYON pendant six jours, puis mené ensuite vers Nassogne où il séjourne 5 jours dans la maison d'Edmond LEROY. Chez HANNES, il reçoit des faux papiers avec ses photos du kit de survie et reçoit deux fois la visite d'un Français (un Belge francophone ?) qui vient le prendre à un village voisin le 16 (chez Edmond LEROY à Nassogne ?). Pour cette étape, le Français et un Belge lui bandent les yeux. Il y passe une nuit chez un jeune homme et part à travers bois le 17 au matin. Sur une route, un motocycliste l'emmène dans un refuge de réfractaires dans les bois, 15 ou 20 Km plus loin. Le chef de ce maquis est le Capt CHALLIER (CHARLIER ?), un officier belge. De Pape se souvient d'un Henri McDONNEL, ex-prisonnier de guerre belge et de Edmond REMY. Ce camp était entre Marcouray et Marcourt (Entre Hotton, Laroche et Marche). Il y reste deux semaines, puis McDonnel le prend chez lui à 15 Km. Il doit être alors sous la protection du MNB (Mouvement National Belge) organisation de résistance (cfr. fiche D.049, quelques détails au sujet du MNB et d'autres aviateurs aidés par ce mouvement. Le lendemain, ils se rendent par train à Melreux (Hotton). Il y rencontre un gendarme bruxellois qui le guide à la capitale en changeant de train à Marloie, où il se fait contrôler (valise et papiers). A Bruxelles, ils sont attendus par un autre gendarme en uniforme qui l'emmène chez lui. Il reçoit la visite du chef d'un réseau et est guidé de l'autre côté de la ville durant l'après-midi. Il y rencontre "Chetto", qui est Robert De Ghetto (Fiche C025), de l'avion de Horning (fiche A241) et Aline "Lily" DUMON. Après le souper, il est pris en charge par RAYMOND (Raymond VIGNOBLE ?) qui prend des photos et chez qui il loge la nuit. Le lendemain, la femme de "RAYMOND" le conduit chez Henri et Marie MACA, avenue du Val d'Or à Woluwé St Pierre, où il reste quatre jours. Cornelius (fiche A193) logeait de l'autre côté de la rue. Henri MACA demande à De Pape s'il peut se porter garant de Reginald Cornelius, qui volait comme membre d'équipage de remplacement et qui ne connaissait ni ses chefs ni la base d'où il avait décollé. Il est accueilli en soirée chez les VAN TUYKOM à Woluwé-Saint-Pierre, 2 rue Martin Lindekens. De Pape déclare qu'il a rencontré Elie MIROIR, Jacqueline VAN TUYKOM, Mme "Camousel" et trois aviateurs américain dont un De Ghetto et Lepkowsky (fiche C017). Il passe quelques jours par le centre de rassemblement chez Hélène CAMUSEL au 160 Rue Marie-Christine à Laeken. Après quatre jours, il est conduit à la gare par "Lily" DUMON et le reste de son évasion est identique à celle de Cornelius. Il traverse la frontière française dans la voiture d'un docteur en médecine (Dr COLSON de Bavay) avec "Monique" HANOTTE (Henriette HANOTTE-THOME, (fiche B075) et d'un autre guide. Version donnée par Brigitte d'Oultremont : "Monique m’a raconté qu’elle était arrivée de chez elle (Rumes) et lui de Bruxelles, tous deux ont logé à Erquennes chez Georgette Dieu, qui y habitait et voyait plus souvent son ami très proche François Bourlard qui aidait beaucoup "Comète" sur la frontière tandis que Maurice Dieu, son mari était à Mons où il travaillait à la gare. C'était des arrangements entre eux qui fonctionnaient bien et ne regardent personne, dit Monique. Et depuis la maison où ils ont passé la nuit et qui se trouve à 150 m de la frontière, Monique part à pieds et passe la frontière à pieds tandis que Raymond De Pape est dans la voiture du Dr Colson (où il est plus ou moins dissimulé). Le Dr Colson passe rapidement, il est connu pour aller régulièrement chez l’un ou l’autre de ses patients qui l’attendent des deux côtés de la frontière. Un peu plus loin, Monique grimpe dans la voiture du Dr Colson et ils continuent ensemble …". A Paris, il est logé avec Cornelius dans le groupe de Fernande ONIMUS-PHAL du 09 au 13 novembre chez Raoul TOUQUET et Lucienne PRIOUL au 16 Rue Henri Tariel à Issy-les-Moulineaux. Il quitte Paris avec Reginald Cornelius et "Jan", un jeune Néerlandais. A Bordeaux, on leur confie des vélos et Janine DE GREEF les escorte ensuite jusqu'à Bayonne. Il loge d'abord une nuit à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA. C'est le 71e passage de Comète par Larressore, avec les guides de Pierre ETCHEGOYEN. Il reste environ dix jours à Irun, invité de membres de la force aérienne espagnole avant de rejoindre Madrid et Gibraltar par train. Interrogé par le MI-9 le 20 décembre 1943, il a rejoint Lyneham Le 20 décembre, parti la veille de Gibraltar. Rentré au Canada, il reprend du service dans différentes escadrilles (124 Ferry Sqn, 170 Ferry Sqn et finalement 12 Communication Sqn) avant d'être démobilisé le 25 novembre 1945 comme Pilot Officer, J19937. D'autres détails à cette page Une photo reçue de Monsieur Frans Gorissens (Pays-Bas), ainsi que d'autres renseignements au sujet du MNB - cfr. Fiche D.049)
Siroux, forêt ardennaise belge, non loin de La Roche.. Le M.N.B. (Mouvement National Belge) était l'un des principaux réseaux de résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Il fut fondé par Aimé Dandoy, le 17 décembre 1940. Les missions de ce groupe consistaient en la mise au point des filières d'évacuation de pilotes alliés, la presse clandestine, le renseignement, et le sabotage. Le groupe s'organisait sur une base provinciale et sera profondément remanié dans son organisation en janvier 1944 à la suite de la mission Tybalt d'André Wendelen qui visait à structurer l'organisation en vue de la libération. Le Mouvement national belge verra la plupart de ses dirigeants arrêtés en février 1944 et ne pourra finalement pas jouer un rôle aussi important que celui qui lui avait été attribué par le gouvernement belge en exil à Londres. Anne et Raymond De Pape, photo reçue de Henriette (Aka Monique) Hanotte-Thomé (2017), qui lui a fait passer la frontière belgo-française et guidé ensuite jusque Paris... Ils ont gardé des liens proches entre les deux familles.
Deux photos (Collection T. Cardon), du monument situant la chute de l'avion, qui est situé au croisement des "Lieweg" et "zum Weissen Weg" à Neundorf (Belgique).
Memorial sur le lieu de la chute du Halifax LK925 (dans la prairie derrière le memorial) © T. Cardon - rencontré à Hamois lors du WE17-Comète © T. Cardon |
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© Comète Kinship Belgium