Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète
N° 331 Section D |
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Individu | Nom/Matricule : Charles R. WARREN / 17060226
Naissance/Décès : en 1923 au Kansas / En vie en 2009 Adresse : 545 Lowell Avenue, Kansas City, Kansas, USA Unité : USAAF 95 Bomber Group 335 Bomber Squadron Grade : S/Sgt Fonction : mitrailleur arrière Zone d'atterrissage : Court-St-Etienne |
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Avion | Type : Boeing B-17G-BO Flying Fortress N° série : 42-37756 Immatriculation/Nom : OE-O, "Roarin' Bill" Abattu : par la Flak lors d'une mission sur Eschweiler/Frankfurt le 24 janvier 1944. Localisation : écrasé près de Glabais |
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Action de Comète | Réception : Interrogatoire : Hébergeurs : LEPOINT, BEAUJEAN, CROËN, EVRARD, DEPRIS, CONSTANT, WAUTHIER Guides nationaux : LEPOINT, PÉCRIAUX, NEUVILLE Guide international : Durée : 8 ½ mois Camp : Boussu, Walcourt, Fontenelle |
Informations complémentaires : | MACR 2259. E&E 1886 A bord du même appareil se trouvaient aussi Dave O’Boyle (fiche D271), Howard Gebert (fiche C056), Andrew Torok (fiche C055), et Gerald Dechambre (fiche D272). Le pilote Charles Mowers est tué. Le copilote Gerald Roderick, le radio Carlton Griffin, le mitrailleur de flanc droit Frank Bialas, le mitrailleur ventral Ceber Creech sont prisonniers. Warren ne peut tirer sur les chasseurs qui mettent à mal l'appareil à cause de l'angle fait par la carlingue, les moteurs droits étant éteints. Il est le premier à sauter de l'appareil et le seul qui passe par la trappe de droite, côté où attaquent les chasseurs. Il saute à 9.000 m et ouvre son parachute à 7.700 m. Vers 1.500 m, un des chasseurs vient le mitrailler. Warren flotte au-dessus de Court-Saint-Etienne. Il se rend compte qu'une foule de 150 personnes le regarde. Il craint d'atterrir sur le toit d'un immeuble de plusieurs étages, mais il atterrit dans un champ derrière la villa Demolder. Il pend la tête en bas dans un arbre. Une fille de 13-14 ans, la fille du bourgmestre DEMOLDER, l'aide à s'extraire de son harnais. Elle sera dénoncée plus tard et passera trois jours à Saint-Gilles pour l'avoir aidé. La foule l'entoure et une autre fille, "Jossé" (Joséphine ?) le prend par la main et l'éloigne de la foule. Allant au Sud, ils grimpent une pâture en pente au pas de course, et en chemin, ils rencontrent deux hommes, un fermier et le gardien du cimetière en uniforme. En atterrissant, Warren a interrompu l'enterrement de la mère de Léon et Frédéric Gérard auquel la foule assistait. Warren et la fille continuent à courir jusqu'à un carrefour, d'où l'on voit le cimetière. Devant celui-ci, une ferme entourée d'un mur de 2 mètres. Sur ce mur, une femme, Armande HERTEMANTS-FAUCONNIER, leur fait signe de venir. Charles pousse la fille par dessus le mur et la suit en un bond. Armande FAUCONNIER le conduit à la maison au 16 Rue De Falque à Court-Saint-Etienne et il la suit à l'arrière, dans la cuisine où brûle une étuve. Ses deux assistantes le déshabillent (elles prennent aussi ses disques d'identité) et Warren reçoit des habits d'Albert, le mari d'Armande. Pendant qu'il s'habille, les preuves de son existence sont brûlées. Tous les habits sont environ 8 cm trop courts pour lui, et les souliers sont trop serrants. Un baiser et un geste d'adieu, et il est poussé dans la rue. Warren part vers l'Ouest et atteint le sommet d'une colline en s'éloignant de la ville. Ses souliers l'empêchent de progresser. Il voit alors l'église à 400 mètres et, décidant de s'y reposer, il entre et s'assied, pensant se cacher plus tard dans les arbres par derrière. A ce moment, entre Gustave Lepoint, qui lui demande s'il a vu l'aviateur. Lorsque Warren admet qu'il est cet aviateur, LEPOINT lui fait signe de le suivre et Warren court 200 mètres jusqu'à un camion à plateau, chargé de huit rouleaux de papier. LEPOINT y cache Warren, le recouvre de déchets de papier, jette une bâche sur la cargaison et le camion à gazogène démarre. Ils est imédiatement arrêté à un passage-à-niveau. Warren entend la sonnerie. Un train plein d'Allemands est arrêté et les soldats en descendent pour fouiller la ville. Warren entend les fusils et les baïonettes qui fouillent le papier. LEPOINT proteste qu'il est déjà en retard et le camion repart vers Bruxelles. Touts les 20 minutes, LEPOINT recharge sa chaudière de charbon. Ils n'arrivent à Bruxelles qu'à 5 heures du soir, et comme Warren a froid, il peut alors venir dans la cabine et s'occupe du charbon. Ils arrivent au 99 Chaussée de Ninove à Anderlecht. C'est un café, et LEPOINT a un appartement à l'étage, où il le laisse avec sa femme pour aller délivrer sa marchandise. Il dort chez Auguste et Madeleine LEPOINT. Ne sachant quoi faire de lui, les LEPOINT le laissent la journée dans un bar. Il y reçoit de la monnaie et consomme tranquillement en lisant, des Allemands entrant et sortant sans rien apercevoir. On lui donne un béret pour cacher les cheveux brûlés lors de son saut d'avion. La tenancière vient cependant une fois retourner le livre qu'il tient à l'envers. Un jour, LEPOINT le mène en tram dans un magasin pour des photos d'identité. Il dort les 24 et 25 janvier chez LEPOINT, les 26 et 27 à la taverne. Il va ensuite dormir chez une infirmière les 28, 29 et 30 janvier, 7 pâtés de maisons plus loin. Il passe la nuit du 31 au 1er février dans une petite pièce sur les toits d'un immeuble. Il doit monter 4 ou 5 étages, sortir par une fenêtre et ramper sur les tuiles pour atteindre son "palace". Le 2 février, on lui donne son permis de travail à la taverne, et il prend le train au midi pour Boussu-lez-Walcourt. Il se rend directement chez le résistant Désiré CROËN, chez qui il rencontre Alan Lucas (fiche D332), RAF abattu le 18 novembre. L'infirmière qui l'a logé au 25 Rue des Foulons à Bruxelles est Eugénie BEAUJEAN. Elle avait été recrutée par Antoine d'URSEL sur recommendation du Père VAN OOSTAYEN et allait servir de guide international pour Fernando RADELET sous le pseudo de Luce Dumortier, juste avant son arrestation en juin 43. En janvier 44, elle s'occupe de transport d'armes et d'explosifs avec le groupe G. Warren voit chaque jour deux ou trois "bandits" qui transportent des "objets de marché noir". Ces hommes sont armés de pistolets et revolvers. Ce sont eux qui le guident à la gare du Midi et le font suivre une personne jusque Charleroi : Emile PÉCRIAUX de l'Armée Secrète. Ils y prennent une correspondance pour Walcourt. Warren loge une nuit chez Désiré CROËN et son épouse Jeanne HUART, dont la fille, Marcella, est mariée à Camille Stavaux. La seconde nuit, ils le conduisent dans un bois (le maquis C60 de l'AS) où sont déjà 15 ou 16 hommes. Ils dorment un mois dans des lits superposés dans une cabane faite de ballots de paille avec une plaque de verre comme toiture. Une fois par semaine, ils reçoivent un sac de pommes de terre, leur seule nourriture. Dans cet abri vivent Joe Healey (fiche D002), Norman Michie (fiche D264), Nicolas Michine et Wilfried Renner de la RCAF (Halifax JD453 du 419 Sqn), Alan Lucas, le Russe Serge Pouchkarev, et deux Yougoslaves : Raymond Ademovitch et Félix Azizovitch, des Musulmans bosniaques (prisonniers évadés qui travaillaient dans les mines de charbon locales). Il y a aussi Douglas Roraback (fiche D287), Elmer Gilcrease, Charles Jackson Higgins, tous des Américains et Vincent Eastwood Horn, un Anglais. Ces quatre derniers partiront via la France pour la Suisse, où ils seront internés, lorsque la cabane dut être abandonnée à la demande du propriétaire du terrain. Charles Warren reverra Jack Higgins en Ecosse en novembre 44. Warren restera avec Alan Lucas dans plusieurs refuges. La nuit du 08 février 44, des résistants tuent trois "vieux" gardes allemands qui surveillent la carcasse du B-17 42-39795 "Women's Home Companion" près de Cerfontaine. Les représailles s'ensuivent et ils sont déplacés à Fairoul, plus à l'Est, par Emile PECRIAUX. Ils y demeurent un mois chez un prêtre pensionné qui a servi au Congo Belge, "Ralph", l'Abbé EVRARD âgé d'une soixantaine d'années, et pour lequel Warren ira voler du charbon à la gare, pour son église. Il grimpe dans les tenders et remplit des sacs pendant que les trains ralentissent à Fairoul. Lucas et Warren logent à l'étage chez le vicaire (et peuvent voir l'aérodrome de Florennes de leur chambre) et Maria DARDENNE est leur cuisinière. Renner et Norman Michie sont dans une ferme proche. Après 3 jours chez Désiré CROËN, Walter NEUVILLE et sa sœur Elisabeth conduisent ensuite Warren et Lucas à Boussu, chez Marie DEPRIS pour deux semaines. Ils dorment d'abord deux jours par terre chez elle. Ils sont ensuite déménagés à Fontenelle, un peu plus loin. A Fontenelle, ils logent à deux dans le grenier de la ferme d'Arthur CONSTANT et de son épouse DAVISTER. S'y trouvent aussi la grand-mère, Edith BODSON, et leur fille Maria, 14 ans (qui épousera Marcel Ghesquière après la guerre). Après quelques jours chez Mme WAUTHIER à Beaumont, Warren et Lucas rejoignent le maquis au mois de juin 44. Ils y construisent une nouvelle barraque pour les aviateurs et les deux Bosniaques. Trois parachutages eurent lieu dans la plaine de Falemprise adjacente : 9 tonnes de matériel y sont récupérées. Michie, Renner, Healey, Lucas, warren, Azizovitch, Ademovitch, Pouchkarev et Michine y participent. Warren est libéré avec Joe Healey le 10 septembre 1944. Il se rengage le 28 décembre 1945 à Fort Leavenworth, Kansas, comme T/Sgt dans l'Air Corps et reviendra en Europe, pour retrouver ses helpers. |
Le groupe d'évadés à Walcourt. De gauche à droite :
?, Alan Lucas, Charles Warren, Joe Healey, ?, ?
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© Comète Kinship Belgium