Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète


N° 287
Section D
IndividuNom/Matricule : Douglas Cassius RORABACK / O-732978
Naissance/Décès : le 12 décembre 1920 à Warm Springs, Californie / le 04 janvier 2003 à Pleasanton, Californie
Adresse : Sunol, Califonie
Unité : USAAF 381 Bomber Group 534 Bomber Squadron
Grade : 1 Lt
Fonction : bombardier
Zone d'atterrissage : Gierle, près de Turnhout
Roraback
AvionType : Boeing B-17F-BO Flying Fortress
N° série : 42-30245
Immatriculation/Nom : GD-L / "Lady Luck & Lucky Lady II"
Abattu : par un chasseur allemand lors de la mission du 17 août 1943 sur Schweinfurt
Localisation : écrasé à Oostmalle
Forteresse volante B-17
Action de ComèteRéception : SCHREYEN
Interrogatoire : Résistance à Kontich
Hébergeurs : PIEDFORT, DE COCK, ANDRE, CASSIERS, VERLEYSEN, DE CLERCK, CHATELAIN
Guides nationaux : NEEFS, SCHUTTERS
Guide international :
Durée : un an et 2 semaines
Camps : à Wemmel à la libération
Informations complémentaires : MACR 381, E&E 1894.
Il atterrit dans un arbre à Gierle (Turnhout) et est immédiatement assisté par un fermier qui est citoyen américain (sic ?) : Mr Antoon NEEFS à Gierle. Il y reste une semaine chez son beau-frère Karel PIEDFORT au 7 Veenzijde, du 17 au 22 août, avant d'être transféré par des résistants de la Witte Brigade-Fidelio à Kontich, chez Mr Constant DE COCK, au 33 Groeningenlei. Il y reste avec la promesse d'être évacué, mais beaucoup de membres du groupe sont arrêtés et il semble plus prudent de rester.
Les DE COCK-CRIEK seront arrêtés à leur tour plus tard et déportés (ils travaillaient sans le savoir avec des connections les reliant au traître VAN MUYLEM). Il sera hébergé neuf mois dans cette famille.
Un résistant le conduit à Bruxelles en vélo, et il loge deux semaines chez Mme ANDRE, Rue du Mont Rose à Schaerbeek. Victor SCHUTTERS le convoie également en véhicule de la SNCB dans Bruxelles.
Le 03 mars 44, il est signalé au maquis C60 de Boussu-Walcourt par Charles Warren (fiche D331)
En avril 44, il est amené par la baronne Pauline de SELYS LONGCHAMPS (femme de François de Selys, née Cornet de Ways-Ruart (du 16 Rue Belliard à Bruxelles) et hébergé deux ou trois semaines chez Georges CASSIERS, au 42 Rue Ernest Allard. Il sera remis à Simone SCHREYEN pour Mr de BONTRIDDER. Il loge chez Léon VERLEYSEN au 40 Rue des Béguines à Molenbeek, chez Paul DE CLERCK au 106 Avenue du Karreveld à Molenbeek. Il va enfin chez Herman CHATELAIN au 282 Chaussée de Bruxelles à Wemmel jusqu'à la libération, où il a des contacts avec le Front de l'Indépendance de Wemmel.
Il est présenté au Métropole.
Après avoir pris sa pension de la police du Alameda County en 1974, il est revenu vivre 22 ans en Belgique. Il est enterré au Holy Sepulchre Cemetery à Sunol ou Plesanton, Californie.
Philippe Cassiers, fils de Georges, raconte "Douglas Roraback était largueur de bombes dans une forteresse volante et sachant d'expérience combien ces bombardiers visaient mal, il était terrorisé quand du haut de notre 4e étage il voyait ses confrères viser la gare du Midi à 2 km. Si terrorisé qu'un jour, malgré l'interdiction, il était descendu à la cave (mes parents ne voulaient pas que les autres locataires aperçoivent ce grand gaillard de deux mètres). Ma mère, quand il est remonté, lui a dit "j'espère que vous n'avez pas parlé !" Il a répondu "seulement : je no compris !". Heureusement les locataire n'ont rien révélé.  Il nous racontait qu'en sautant de son avion en détresse, il avait fait d'innonbrables cumulets dans le ciel avant d'ouvrir son parachute, pour arriver plus vite au sol et se cacher.  A force de rester enfermé chez ses logeurs successifs, il devenait neurasthénique." (nov.2010).
Le 27 avril 2015, Philippe Cassiers écrit encore à Brigitte d'Oultremont :
"
Le 13/10/2010, tu as eu l'amabilité de m'envoyer la fiche de Douglas RORABACK, aviateur américain caché par mes parents dans leur appartement à Bruxelles pendant 20 jours en avril-mai 44. Toi qui aimes les anecdotes relatives à ces hébergements, voici ce que j'ai découvert dans le journal intime de ma mère : "Nous prenons pour le cacher un parachutiste américain Douglas Roraback, 2 m de haut et neurasthénique. Bruxelles est sans cesse bombardée. De nos fenêtres, c'est hallucinant. On voit les avions puis les éclats de schrapnels autour,  pui on entend la détonation. Des petits panaches de fumée se forment dans la ville, puis es nuages de poussière, puis seulement le bruit d'orage du bombardement. Des avions tombent en flamme, les parachutistes descendent lentement en gigotant.
Le nôtre, livide et claquant des dents, n'est plus à tenir. Il demande Philippe (+/- 6 ans) pour lui tenir la main. Un jour, ce fut effroyable : nous regardons un bombardement, tout à coup, je ne vois plus Douglas. dans sa chambre, personne. A-t-il des coliques ? Au WC, personne. Où peut-il bien être ? Je suis folle d'inquiétude. Court-il en hurlant dans la rue ? S'est-il pendu ? Pas d'ascenseur. Je dégringole 4 à 4 par l'escalier de service que nous lui avions conseillé et le trouve à la cave avec les autres locataires. Impossible de lui parler.
Je passe comme une folle sans avoir l'air de le connaître. Les gens me disent : "Comme c'est effrayant, n'estce pas ?" Je suis tout-à-fait d'accord.
2 ou 3 fois, il redescend à cause des alertes, toujours par le grang escalier.
Nous le brusquons beaucoup.
Il n'y a ni eau ni gaz ni ascenseur, souvent pas d'électricité. Pas de servante, C'est vraiment trop.
Gaby
(de Lannoy, NDLR) vient nous aider heureusement.
Au milieu de tout ce tohu-bohu, communion solenelle de Françoise. Le soir du jour si mouvementé, je renonce à aller en Brugme
(avenue Brugmann, chez ses beau-parents, NDLR) malgré les instances de Georges parce que j'ai vraiment trop peur de ce que fait Douglas".
"
La mère de Philippe Cassiers, Colette, née Thibaut de Maisières, avait 5 enfants en bas âge à l'époque des faits. Ils ont ensuite hébergé quelques jours un autre aviateur, Walter Berry, Irlandais (D.015)  Celui-ci apparemment était plus calme.


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