Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète


N° 314
Section D
IndividuNom/Matricule : Jean Léon Jules Ghislain CROQUET / 159234
Naissance/Décès : Le 28 février 1918 à Henripont (Braine-le-Comte), Belgique / le 20 décembre 1953 à Yaclungo (Congo Belge)
Adresse : Belgique
Unité : RAF Fighter Command 349 (Belgian) Squadron
Grade : P/Off
Fonction : pilote
Zone d'atterrissage : Osmoy-Saint-Valéry (Seine Maritime), France
                                                                                                                                  croq
Croquet en 44                  Croquet en 45                   
AvionType : Vickers Supermarine Spitfire Mk V B
N° série : AB175
Immatriculation/Nom : GE-E
Abattu : par la Flak dans l’après-midi du 11 février 1944 lors de la mission Ramrod 545 sur la France
Localisation : posé sur le ventre au hameau de Epinay à Osmoy-Saint-Valéry (Seine Maritime) à 25 Km au SE de Dieppe vers 15h20
Spitfire
Action de ComèteRéception :
Interrogatoire :
Hébergeurs :
Guides nationaux :
Guide international :
Durée : 6 mois
Camps : Fréteval
Informations complémentaires : Rapport d’évasion en dossier 3349/363.
Jean Croquet est volontaire à l’Ecole de Pilotage (74e promotion à Wevelgem) en août 1936 et reçoit son brevet de pilotage dans l'Aéronautique militaire belge en 1937. Il se trouve le 10 mai 1940 au 5/III/1 (5e escadrille du 1er régiment du IIIe groupe Aéronautique) basé à Gossoncourt comme pilote de Fairey-Fox (Rolls-Royce) qui se rend au terrain de guerre de Jeneffe, au profit de la position fortifiée de Liège. Le 15 mai passe en France avec son unité et rentre le 20 août en Belgique occupée. Dès le mois d’octobre il décide de gagner l’Angleterre et doit attendre le 19 mars 1941 pour quitter le sol belge. Arrêté à Marseille le 19 avril il est emprisonné au camp de Septfonds (Tarn-et-Garonne). Il s’en évade en juin, franchit seul les Pyrénées par l'Est, traverse l'Espagne et le Portugal. Il rejoint Gibraltar en fin 1941. Jean Croquet arrive en Ecosse (Greenock) le 09 janvier 1942 sur le S.S. Batory.
Après entraînement sur spitfire, il rejoint le 616 Squadron de la RAF (où il obtient 2 victoires), puis est muté le 12 juin 1943 au 349 (Belgian) Squadron, l'une des deux unités belges de chasse de la RAF.
Le 11 février 1944, le moteur de son Spitfire est touché par un obus de Flak lors de la mission Ramrod 545. Il est en couverture de vol de 12 Mosquitos qui attaquent des rampes de V1 à Fréval près de la Manche en Seine Maritime. N’osant retraverser la Manche, il pose son appareil sur le ventre vers 15h20 dans un champ à 25 kms au SE de Dieppe. L’arrière du fuselage est tordu, les ailes arrachées. Le choc est tel qu’il demeure "sonné" pendant 30 minutes dans l’épave qui, heureusement, ne prend pas feu. Un voisin s’approche et l’extrait de son habitacle, pour le conduire dans un abri reculé où il dormira pendant deux journées pour récupérer. Pour son Unité, trois jours après, il est déclaré "missing".
Les Allemands quadrillant le secteur, il va passer de place en place pour arriver finalement à Paris dans un continuel cache-cache. … Fils d'agriculteur, il avouera, bien plus tard, que sur la route il s'est surtout nourri de betteraves.
Deux mois de cachette et de misère à Paris, il apprend la nouvelle du débarquement allié sur les plages de Normandie et en est profondément ému. Il est conduit le 10 juin par "Petit Pierre" vers la forêt de Freteval : Le P/O Croquet se trouve dans un bloc à appartements à Paris en compagnie de Larry Clay (fiche D039) lorsqu' y arrive le 10 juin 1944 Charles Martin (fiche D154). Le lendemain, les trois hommes sont conduits à la gare d’Austerlitz où ils sont rejoints par Stuart Barr (fiche D010) et Robert Sidders (fiche D202).
Deux guides, PIERRE et ROBERT, leur disent qu’ils vont les mener à Châteaudun via Dourdan. De la gare de Dourdan, le groupe doit rejoindre à pied le camp de Fréteval où ils arrivent le 14 juin. Sur place, sa mission ne sera pas de tout repos. Jean Croquet sert souvent d’interprète entre Lucien BOUSSA et le Fl/Lt Berry (fiche D015) dans ses contacts avec les évadés, qui seront libérés le 13 août par des troupes américaines.
Jean Croquet accompagne les chefs de camps Walter Berry (Bellande) et Gino di Betta (Richeray) auprès des résistants. Ce 13 août par exemple, alors que l'on craint une descente de soldats allemands stationnés à Cloyes-sur-le-Loir tout proche, pour vérifier l'importance du danger. Berry se rend finalement compte qu'il s'agit en fait de deux camions de l'organisation TODT évacuant des ouvriers civils et qui avaient traversé Cloyes.
Avec l'accord du Colonel Lucien Boussa, belge comme lui et qui le connaissait depuis longtemps, Jean de Blommaert le nomme, dans sa feuille de route "organisation à partir du 20 juin" "Officier de liaison entre les deux camps". Son rôle est donc déterminant pour la circulation des bonnes informations et de l'approvisionnement aux deux extrémités de la forêt.
A la libération des camps, Croquet est interviewé le 16 août par les Services de Renseignement et il reprend du service dans la 349e escadrille de septembre 1944 à fin 1946. Il sera donc "returned from missing". Il continera le combat et accomplira encore 120 missions de guerre.
A l'issue de celle-ci, sa famille ne saura rien des risques encourus pour lui et pour les autres des inévitables allées et venues qu'il aura faites dans la forêt de Freteval ... il avait "dû juste se cacher dans une forêt au sud-ouest de Paris" avec de nombreux autres aviateurs abattus. Mais sa famille savait qu'il vait gardé une dette immense vis-à-vis des résistants qui l'avaient aidé, lui et les autres aviateurs.
En décembre 1946, il épouse à Londres Gladys Amos (une Anglaise), décédée en 1991. Dès 1947, il fera partie de la première équipe des pilotes de la Sobelair, qu’il quittera bientôt pour l’Institut cartographique du Congo Belge. Il est décédé aux commandes d'un bimoteur De Havilland Dove au Congo Belge, en service pour l’Institut cartographique, en atterrissant d’urgence dans la brousse par manque de carburant.
Depuis sa mort accidentelle (20 décembre 1953), la place de l’église de son village natal (Henripont) porte le nom : place Aviateur Jean Croquet. Il était le petit-fils de Jules Croquet et fils de Paulin Croquet, bourgmestres successifs de Henripont, et sans interruption de 1898 à 1943.
Merci à monsieur l'abbé Christian Croquet, doyen de Belœil, son neveu, pour ses informations. La photo de gauche a été prise peu après son retour en Angleterre.
Merci à son neveu l'Abbé Christian Croquet pour tous ces renseignements aimablement envoyés, surtout à l'occasion de la cérémonie du souvenir à Villebout/Freteval les 28-29 juin 2014 organisée avec beaucoup d'efforts, d'intérêt et de disponibilité par la mairie de Villebout et le propriétaire de la forêt, le Vicomte Ghislain de Beaudignies.


Retour à la liste des personnes évacuées

© Comète Kinship Belgium