Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète
N° 221 Section D |
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Individu | Nom/Matricule : John L. TONEY / 15110064
Naissance/Décès : le 14 février 1919, Preble County, Ohio / 4 Dec. 2011, Anchorage, AK Adresse : Montgomery County, Ohio Unité : USAAF 457th Bomber Group/ 748th Bomber Squadron Grade : Sgt Fonction : mitrailleur gauche Zone d'atterrissage : près de Moerbeke-Waas, Flandre Orientale | |
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Avion | Type : Boeing B-17G-BO Flying Fortress (Forteresse Volante) N° série : 42-38055 Immatriculation/Nom : K / Abattu le : Abattu par des ME-109 et endommagé par la Flak le 27 mai 1944 au retour d’une mission sur Mannheim et Ludwigshafen. Localisation : écrasé à Overslag, Brandstraat, Moerbeke-Waas | ||
Action de Comète | Réception : Frans d’HOOGHE & Willy VAN DAMME, Moerbeke-Waas Interrogatoire : Charles LEEMAN Hébergeurs : DE WINDT à Moerbeke-Waas, Georges & Marie SMETS et VAN KERKHOVE à Aalst, ? à Wavre Guides nationaux : Guide international : Durée : 15 semaines Camps : Libéré d'un camp en Ardennes |
Informations complémentaires : | Le
Missing Air Crew Report relatif à la perte de cet appareil : MACR 5298.
Des moteurs en feu, l’appareil quitte la formation et sur l’ordre de
Birkman tout l’équipage saute au-dessus de Moerbeke. John Toney et cinq
co-équipiers parviendront à s’évader : le pilote, Lt Roger W. BIRKMAN (fiche D262); le navigateur, Lt Michael N. STANKO, capturé par la suite (fiche C072) ; le mécanicien T/Sgt Raymond KOCH (fiche D133) ; le bombardier Lt James M. COCHRAN Jr (fiche D041) et le copilote, Lt Alexander KUCHERENKO (fiche D136). Toney atterrit dans un champ où il aperçut une femme coupant des mauvaises herbes. Après s’être débarrassé de son parachute, il vit que l’un de ses camarades était tombé dans un arbre à proximité. Ayant fait signe à la femme qu’il voulait aller aider l’autre aviateur, elle lui fit comprendre que les Allemands n’étaient pas loin. Un homme (vraisemblablement Frans D’HOOGE) apparut qui lui fit signe de le suivre. Peu de temps après, son guide fut pris à partie par une patrouille allemande. Toney se tapit dans l’herbe, craignant le pire. Il apprit beaucoup plus tard que son guide, malgré un fusil pointé dans les côtes, avait maintenu qu’il ne savait rien d’un quelconque parachutiste. La patrouille s’éloigna et l’homme revint vers John. De peur d’être à nouveau remarqués, ils rampèrent dans les champs sur près d’un kilomètre avant de pouvoir marcher à nouveau normalement. Plus tard, on (vraisemblablement Willy VAN DAMME…) le conduisit chez la famille DE WINDT à Moerbeke, où la maîtresse de maison parlait anglais. On lui prépara à manger ainsi qu’un bain et le lendemain, la fille aînée de la maison partit à vélo reconnaître la route vers une autre cachette. On le mena alors à Sint-Niklaas, au dernier étage d’un immeuble. Un jeune belge se cachait là, pour échapper au travail obligatoire, comme beaucoup de ses compatriotes. Peu après, John fut conduit à Aalst dans la maison de Georges SMETS, directeur d’une usine et chef d’un réseau de résistance dans la région. On lui demanda les noms de ses co-équipiers. A l’époque, Toney ignorait que le copilote habituel de son groupe avait été remplacé le matin même par le Lt Kucherenko. Il ne s’en rendit compte que lorsqu’il rencontra Kucherenko et Birkman chez le marchand de charbon VAN KERKHOVE dans une maison proche de celle des SMETS. C’est chez les VAN KERKHOVE que les aviateurs apprirent le Débarquement en Normandie. Le dimanche suivant, alors que les VAN KERKHOVE avaient quitté leur domicile pendant quelques heures, Kucherenko signala qu’il avait envie de poursuivre sa route vers le sud. Ne sachant pas très bien pourquoi, Toney partit avec lui. Le premier pont qu’ils rencontrèrent (sans doute celui sur la Durme à Elversele) était gardé par de jeunes soldats Allemands. S’étant rendu comte que ceux-ci ne contrôlaient aucun des passants, ils franchirent le pont et poursuivirent leur route. Après des kilomètres d’une marche épuisante, les pieds en sang, on les fit se cacher dans le grenier d’une ferme appartenant à un boucher. Ensuite, on les mena à la maison de ce qu’ils considérèrent comme un « véritable espion » belge, toujours impliqué dans des missions dangereuses. Il revint un jour, la selle de son vélo trouée par une balle allemande alors qu’il avait été aperçu épiant du matériel apparemment secret. L’homme revenait souvent de ses sorties avec des morceaux d’obus, et surtout, avec des informations, qu’il transmettait vers la Suisse. Un jour, un homme arriva de Bruxelles en voiture et conduisit les deux aviateurs en direction de la capitale. Ils passèrent sans problème un contrôle routier, leur chauffeur parlant l’allemand. Arrivés à Bruxelles, ils furent cachés dans la maison d’un militaire belge qui n’y logeait pas, car, ayant été blessé, il fuyait les allemands. (Gaston Matthys sait de Charles LEEMAN u'ils furent conduits directement de Wavre dans les camps) Après quelques jours, des guides accompagnèrent Toney et Kucherenko en train en direction des Ardennes où ils furent cachés dans une cabane en pleine forêt. Quelques jours plus tard, des soldats américains arrivèrent au camp et ils furent libérés. Peu après, Toney ne crut pas ses yeux lorsqu’il vit arriver son frère, présent dans la région avec une unité terrestre et qui avait été avisé de sa présence dans le camp. Amené en camion à Paris avec d’autres aviateurs, Toney rejoignit ensuite son unité en Angleterre, avant d’être rapatrié aux Etats-Unis quelques jours plus tard. En 1953, en 1953, il s'installe avec sa famille à Spenard, en Alaska dans une maison qu'il construit. Il travaille à l'aéroport d'Anchorage pour Pacific Northern Airlines (devenu plus tard Western et puis finalement Delta) pendant 30 ans et aida à la reconstitution de la ville après le tremblement de terre en 1964. John fut un membre de la Trinity Presbyterian Church pendant 57 ans. Merci également à Justine Mallo, la sœur de John Toney, qui nous a communiqué via Marilyn Walton, la photo de son frère ainsi que le texte écrit par John et dont ce qui précède est une traduction résumée. Celle-ci a été complétée par certains éléments figurant sur un un site relatant le sort de l’avion et de son équipage, ainsi que la visite de John Toney et de la fille du pilote Birkman à Moerbeke-Waas en 2004 (photos et vidéo). |
En Ohio chez les Toney peu après la guerre : Toney et Kucherenko avec Georges et Marie Smets
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