Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète
N° 032 Section D |
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Individu | Nom/Matricule : Edward Alexander "Red" CAMPBELL / J-225414
Naissance/Décès : en août 1924 au Canada / Adresse : 250, Queensway Avenue, Humber Bay, Toronto, Canada Unité : RAF Bomber Command 514 Squadron Grade : Fl/Lt RCAF Fonction : pilote Zone d'atterrissage : près de Saint-Cloud-en-Dunois, Eure-et-Loir, France | |
Avion | Type : Armstrong Whitworth Lancaster MkII N° série : LL692 Immatriculation/Nom : A2-C Abattu : la nuit du 28 au 29 juillet 1944, abattu par un chasseur (du 2./NJG 2 ? Lt Johannes Strassner ?) lors d'une mission sur Stuttgart Localisation : écrasé près de Saint-Cloud-en-Dunois (Eure-et-Loir) près de Chateaudun | |
Action de Comète | Réception : Interrogatoire : Hébergeurs : Guides nationaux : Guide international : Durée : 6 semaines Camps : Fréteval |
Informations complémentaires : | Les
membres de son équipage : le copilote F/O Robert Roy GIFFIN (trouvé mort de
ses blessures à l'atterrissage de son parachute et enterré le 29 juillet 1944 à St Cloud en Dunois F-28200 - Merci à Michel Leroueil pour ses renseignements 08juin2011 -), le navigateur, Sgt Earl F. "Judy"
GARLAND (blessé, prisonnier), le mécanicien, Sgt W. A. "Jock" DONALDSON
(fiche D059), le mitrailleur dorsal, Sgt Earl R. "Jonesy" JONES (fiche D124), le bombardier, F/O Jack E. "Chappie" CHAPMAN (fiche D035), le radio, Sgt A. R. "Ben" LYONS (fiche D149), le mitrailleur arrière Sgt Sam A. HARVEY (fiche D103) L’appareil ayant été touché à plusieurs reprises par des tirs de chasseurs allemands, deux de ses moteurs en feu, Campbell donne l’ordre de sauter. Lorsqu’il quitte lui-même l’avion, le déplacement d’air emporte ses bottes de vol. Il doit batailler ferme pour trouver le moyen d’ouvrir son parachute, mal endossé vu les difficultés à se mouvoir dans l’avion en vrille. Lorsque la panoplie s’ouvre, le choc entraîne des blessures à ses mains glissant trop rapidement le long des lanières et ses chevilles s’entrechoquent dans un craquement sourd. Il atterrit dans un champ de blé à environ 300 m de l’endroit où son avion venait de s’écraser. Devant une maison proche, il s’adresse à trois femmes en chemise de nuit, réveillées par l’explosion, mais n’obtient pas de réaction. Un attroupement se forme et on le conduit à une maison voisine où un couple âgé les fait entrer dans la cuisine, puis commence à le questionner. Pendant ce difficile dialogue, Campbell ne parlant que peu le français, le bruit d’une motocyclette se fait entendre. Vite, on le cache dans une pièce voisine, avant l’arrivée d’un officier allemand suivi de son pilote. L’officier questionne le maître de maison, qui déclare n’avoir vu personne et penser que tous les occupants de l’avion ont péri dans le crash. Les allemands s’en vont et Campbell peut sortir de sa cachette. On lui donne du vin, il offre des cigarettes… et ils entendent à nouveau la motocyclette à l’extérieur. Le fermier le cache dans une étable jouxtant la maison/ferme et le recouvre de menue paille. Les allemands, déterminés, fouillent l’étable, se plantent devant le caisson dans lequel Campbell est dissimulé. Il s’attend à ce qu’une fourche le transperce et pense que son sort est scellé. Cependant, perturbés par la présence de chevaux nerveux dans l’étable, les Allemands abandonnent soudain leurs fouilles et retournent vers la cuisine, qu’ils finissent par quitter après avoir longtemps interrogé le couple de fermiers. Ceux-ci poursuivent alors leur propre interrogatoire, de Campbell, jusqu’à l’arrivée d’une jeune femme qui s’adresse à lui en anglais et qui lui demande quel type de bombes son appareil transportait. Il en comprend les raisons lorsque la jeune fille lui explique que trois jeunes hommes du village avaient été grièvement blessés – l’un d’entre eux était même devenu aveugle - suite à l’explosion tardive d’une bombe d’un avion tombé la veille non loin de là. Par la suite, le fermier le fait se cacher dans une remise proche, l’installe dans un char à bœufs où il le recouvre de gerbes de blé, lui disant de ne bouger de là sous aucun prétexte. De sa cachette, Campbell entend le vrombissement des bombardiers de son Groupe en retour de mission. Deux heures se passent. Le fermier revient le chercher, l’invitant à le suivre vers une autre maison. Ils marchent dans un champ et le fermier se dirige vers une meule de foin… d’où sort son radio, Ben Lyons (Fiche D149). Les deux aviateurs sont alors amenés à la maison d’un "Arthur", qui s’y trouve avec sa femme et deux jeunes hommes que Campbell et Lyons prennent d’abord pour leurs enfants. En fait, il s’agit de deux aviateurs descendus la nuit précédente, un Anglais et un Canadien. Ces derniers passent la nuit dans la maison, tandis que Campbell et Lyons, faute de place, logent dans une meule de foin. Dans la matinée, tandis qu’ils prennent un repas, une bombe de leur avion explose, faisant trembler la maison. Le système de retardement "9 heures" avait fonctionné. La maison, se trouvant au bord d’une route, il arrivait souvent que des soldats allemands s’y arrêtent pour acheter des œufs ou s’abreuver en eau. Les fermiers s’arrangent toujours pour avertir les aviateurs, qui ont alors plus ou moins de temps pour aller se cacher. Un jour, le fermier prend Campbell à part pour lui apprendre que son copilote, le Lt Giffin, était mort de ses blessures quelques heures après le crash de l’avion. Peu de jours après, le fermier amène à son domicile deux autres membres de son équipage, Donaldson (fiche D059) et Jones (fiche D124). Ce dernier avait été touché dans l’avion en perdition et portait des éclats d’obus dans les jambes et sous les bras. Deux jours plus tard, suite au risque grandissant de voir les allemands finalement les trouver et passer tout le monde par les armes, la fermière fait comprendre qu’elle ne pouvait plus héberger tous ces aviateurs. La veille de leur départ, une activité plus grande autour de la maison ainsi que des visites de civils inconnus, font comprendre aux quatre hommes que quelque chose se prépare. Le 31 juillet, vers midi, vêtus d’effets civils, ils se mettent en route à pied avec un guide en direction d’un camp dans une forêt. Se déplaçant par paires, Campbell accompagne Jones, tandis que Donaldson marche avec Lyons. Comme les blessures de Jones le font boiter, on lui donne un vélo. Les instructions étant qu’ils ne parlent à personne, ne fassent aucun signe à qui que ce soit en cours de route, ils ne répondent pas au discret signe de la main que leur fait leur mitrailleur Sam Harvey (fiche D103) en les dépassant sur la route, assis entre deux hommes sur une charrette tirée par un cheval. En chemin, ils doivent se cacher à l’approche d’une limousine noire emportant des officiers allemands vraisemblablement en retraite accélérée. Chacun ayant depuis longtemps bu sa propre bouteille de vin reçue de la femme d’Arthur, ils sont assoiffés après ces heures de marche et s’arrêtent près d’un champ. Ils pensent trouver de l’eau dans un baquet destiné aux moutons, mais découvrent un liquide recouvert de mousse verdâtre. Ils écrèment la mousse pour plonger une bouteille dans l’ « eau », y mettent quatre tablettes d’halizone (quatre fois la dose normale pour la quantité), secouent le mélange pendant vingt secondes (au lieu de "laisser reposer 20 minutes") et se partagent immédiatement le breuvage. Dans l’espoir de pouvoir bientôt également se sustenter, ils s’arrêtent à une ferme où une femme leur donne de la viande et du fromage. Les sabots, trop petits, que Mme Arthur lui avait donnés, commencent à meurtrir les pieds de Campbell et la femme lui présente des chaussures en ersatz de caoutchouc, dont les semelles sont déjà craquelées. Il les enfile, et le groupe poursuit sa route. Les pieds en sang, Campbell est obligé de marcher sur le sol plus tendre des bas-côtés de la route. Dans la soirée, après une marche d’environ 35 km, la petite troupe arrive au camp où ils retrouvent leur bombardier Chapman (D035). Après deux semaines dans le camp, ils y sont libérés le 14 août par des troupes américaines. Campbell rentrera en Angleterre et est rapatrié à la mi-octobre 1944 vers l’Ontario. Voir aussi ce site. |
Tombe R.R. GIFFIN
L'équipage de Campbell avec Earl Jones en médaillon,
et devant (de gauche à droite) : Sam Harvey et Earl Garland
derrière : Jock Donaldson, Alex Campbell, Jack Chapman et Ben
Lyons
Debout
de gauche à droite : 1. Eacott G. Allen, 2. ?, 3. Commandant Pierre
Benedictus, French Air Mission, 4. American military representative, 5.
Bill Bender, 6. Joe Forman, 7. Jerry Musgrove, 8. ?
Devant de gauche
à droite : 1. ?, 2. ?, 3. Jack Bester, 4. ?, 5. Bill Brayley, 6. Norm
Binnie, 7. Sam Dunseith, 8. Harwood Max Harrell, 9. Alex Campbell, 10.
?, 11. ?
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