Aviateurs alliés passés par Comète via les Pyrénées
N° 167 Section A |
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Individu | Nom/Matricule : Robert D. MUIR / 32142309
Naissance/Décès : 14 juillet 1921 Etat de New York / 18 mai 2006 à Webster, Etat de New York Adresse : 231 Rand Street, Rochester, Monroe County, Etat de New York, USA Unité : USAAF 92d Bomber Group 407 Bomber Squadron Grade : Sgt Fonction : mitrailleur flanc gauche Zone d'atterrissage : près de Saint-Soupplets, Seine-et-Marne | |
Avion | Type : Boeing B-17F-BO Flying Fortress (Forteresse Volante) N° série : 42-29725 Immatriculation/Nom : PY-U / "Hi-Lo Jack" Abattu : par des chasseurs du JG26 le 03 septembre 1943 lors d’une mission sur sur les aérodromes de St André-de-l’Eure et Romilly-sur-Seine Localisation : écrasé près de Trilbardou, entre Claye-Souilly et Meaux à l’Est de Paris | |
Action de Comète | Réception : Interrogatoire : Hébergeurs : MENDIARA Guides nationaux : DE GREEF Guide international : Durée : 8 semaines Passage des Pyrénées : le 20 octobre 1943 |
Informations complémentaires : | Le Missing Air Crew Report relatif à la perte de cet appareil : MACR 659. Rapport d’évasion : E&E 217. L’avion décolle à 06h30 de la base d’Alconbury. Une modification dans le positionnement des avions dans la formation voit le 42-29725 rétrograder en queue de l’escadrille et devenir une proie plus facile pour une dizaine de chasseurs Me109 qui l’attaquent à l’approche de Paris. Les tourelles dorsale et ventrale sont touchées, trois des moteurs sont mis hors d’état et le pilote, le Lt Ralph Bruce, met le dernier en drapeau juste avant qu’il ne prenne feu. L’aile gauche est gravement endommagée et le Lt Bruce donne l’ordre d’évacuer. Le sort de l’équipage : 3 prisonniers, les mitrailleurs T/Sgt Simeon K. McGuire, Sgt Milton Seldin et Sgt Regis L. McDonnell ; 7 évadés dont Muir (la présente fiche), le pilote Bruce (E&E 224), le copilote Lt Sebron A. McQueen (E&E 250), le navigateur F/O David G. Prosser (E&E 269), le bombardier Lt Bertram R. Theiss (E&E 218), le mécanicien/mitrailleur Sgt Hedley E. Cassidy (E&E 249) et l’opérateur radio Mike Fleszar (fiche A166). A environ 7.000m d’altitude, le radio Fleszar est le premier à sauter de la partie arrière de l’avion, suivi de Robert Muir, blessé au postérieur par un éclat d’obus. Durant sa descente, Muir voit un chasseur allemand tournoyer près de lui et le pilote lui faire signe, avant de s’éloigner. Il atterrit dans un champ près de Saint-Soupplets. Des gens l’observent pendant qu’il dissimule son parachute dans une meule de foin. Il croit apercevoir son mitrailleur de queue à quelques dizaines de mètres, entouré de gens et au moment où il s’apprête à l’appeler, il voit un soldat allemand déboucher de l’arrière d’une autre meule. Bientôt, d’autres soldats arrivent et fouillent systématiquement toutes les meules, mais ne découvrent pas Muir, bien caché. Un quart d’heure environ après le départ des soldats, Muir part en direction du Nord, que des gens semblaient lui avoir recommandé plutôt que le Sud. Il traverse des champs, coupe deux routes et s’engage dans une forêt dense où il se repose et en profite pour utiliser de la soie de son parachute pour panser sa plaie à la fesse. Il se remet alors en route et vers 15h00, arrivé à la lisière de la forêt, il décide de se cacher pour la nuit dans des herbes hautes à l’abri de peupliers. Il se réveille en début de soirée et aperçoit un couple âgé occupé à recouvrir une meule à proximité d’un village. Il attend que l’homme soit seul avant de l’approcher et lui fait comprendre qu’il a faim et soif. L’homme lui donne du café de son thermos avant que la femme revienne avec le maigre souper du couple, qui ne le partage pas avec l’aviateur. Ne croyant pas totalement les assertions de l’homme quant à l’absence d’allemands dans le village, Muir contourne celui-ci et frappe à une maison. Ayant déclaré à la famille qu’il est un aviateur américain, on le pousse à l’intérieur et on le nourrit. Ayant décidé de partir, Muir s’y prépare lorsqu’une dame âgée lui dit qu’il ferait mieux d’attendre et de rester où il est. Dix minutes plus tard, quelqu’un arrive, parlant anglais et muni de cartes et de dictionnaires. Lorsqu’il répond que son but est d’atteindre l’Angleterre, on lui dit qu’il est en de bonnes mains et qu’une organisation va s’occuper de lui. Quelques jours après, il est rejoint par son co-équipier Fleszar. Selon le rapport du F/O Kellow (fiche A165), qui monte dans un train à Paris avec le Sgt Catley (fiche A168) et une guide, deux Américains sont dans le même train. Nous pensons qu’il s’agit de Robert Muir et Mike Fleszar. Les aviateurs ne sont pas contrôlés et un homme (probablement Jean-François NOTHOMB) les prend à Bordeaux jusque Dax où tout le groupe, sauf un des Américains, pédale jusque Bayonne guidé par Jean-François NOTHOMB et Jeannine DE GREEF. L'Américain qui ne sait pas rouler à vélo, les rejoint en train à leur hôtel. Le 23 octobre, après s’être arrêté chez Elvire de Greef à Anglet (en fait l'auberge Larre de Jeanne Marthe MENDIARA), le groupe quitte la France avec deux guides, rejoints par un troisième au tiers du trajet. C'est le 64e passage de Comète, par Larressore, via les guides de Pierre ELHORGA. Mike Fleszar était mal en point physiquement et dut être porté par un des guides. Kellow prétend que le passage est réalisé le 24, mais la comptabilité de Comète indique le 20 octobre 43. On les avait prévenu dès en France qu'ils pourraient se rendre à la police espagnole, en disant qu'ils étaient des aviateurs alliés échappés des Allemands et ils se rendent dans un petit village (Urdax ?). On leur confisque leur canifs, on leur demande leur argent (ils n'en ont pas) et ils sont conduits à un hôtel. L'après-midi, ils sont conduits dans un autre village, où on leur demande leurs nom, prénom, adresse et métier en temps de paix. lls sont conduits le lendemain en bus à Irun, où ils sont photographiés et où l’on prend leurs empreintes digitales. Leur identité est encore contrôlée à un poste frontière (Dancharinea ?). Ils sont conduits avec quatre Français à la Villa Casablanca, un camp de concentration pour Français à Irun. Ils n'y passent qu'une nuit et sont conduits dans un hôtel en ville où ils restent 3 semaines. Le second jour, ils ont la visite du consul anglais de San Sebastian. Catley, Dix et Kellow sont emmenés à Lecumberri par la force aérienne espagnole. Nous ignorons si le parcours de Muir et Fleszar après le passage des Pyrénées est exactement le même que celui de Kellow et des autres, mais les deux Américains rejoindront l’Angleterre en novembre et seront rapatriés aux Etats-Unis en décembre 1943. Merci à Tom THEISS, fils du bombardier, pour ses renseignements et la photo de l’équipage. |
Photo d’une partie du crew lors de la mission, avec Muir accroupi à l’extrême gauche.
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© Comète Kinship Belgium