Aviateurs alliés passés par Comète via les Pyrénées


N° 016
Section A
IndividuNom/Matricule : James Atterby McCAIRNS / 754718 & 125754
Naissance/Décès : Niagara Falls, New York, USA le 21 septembre 1919 / Finningley, 1948
Adresse : 20 Chapelgate, Retford, Nottinghamshire, GB
Unité : 616 Sqn RAF, Fighter Command (Chasse)
Grade : Fl Sgt
Fonction : Pilote
Zone d'atterrissage : aux environs de Gravelines (Pas-de-Calais)
McCairns sur ses faux papiers Comète en 1942James A. McCairns en 1944
AvionType : Vickers Armstrong Supermarine Spitfire Mk IIA      "D" (Donald)
N° série : P8500
Immatriculation/Nom : YQ-D P8500
Abattu le : 01 juillet 1941 aux environs de Gravelines (Pas-de-Calais)
Localisation : parallèle à la plage
SpitfireLysander
Action de ComèteRéception : Frédéric DE JONGH
Interrogatoire : Francorchamps et Verviers (SCOHIER)
Hébergeurs : GODEFROID, CALENS, SCOHIER, LEMAIRE, LHEUREUX, SCHELLINK, MICHELLI, LEMAIRE, ARACAMA
Guides nationaux : CALENS, SCOHIER,Yvonne DUPONT et Jean LHEUREUX-DURIEUX, DELVIGNE, MORELLE
Guide international : Nadine (Andrée) DUMONT, Charles MORELLE, Andrée DE JONGH
Durée : 3 mois
Passage des Pyrénées : 30 mars 1942
Informations complémentaires : Rapport d'évasion SPG 717
Il se pose sur le sable, parallèle à la plage en atterrissage forcé. Blessé à la jambe et n'ayant pu ouvrir son habitacle, il fut arrêté par deux soldats allemands.
Il est envoyé au Stalag IX-C à Bad Sulza, près de Jena, en plein centre de l'Allemagne. Immediatement, il décida de s'échapper. Ses deux premières tentatives furent un échec. Il s'associa alors avec un Belge PoW, Lucien Charlier dont la connaissance locale et les contacts avec la Résistance aidèrent au succès de l'évasion de McC. Par chemin de fer, ils s'avancèrent de 400 km vers l'ouest le premier jour. Le second jour, McC se trompa de gare d'arrêt et ils se perdirent. McC retrouva son chemin, arriva en Belgique par St Vith et tomba sur "Comète".
Il s'était évadé du camp de Bad Sulza en Thuringe avec un ami le 20 novembre et espéraient voler un avion dans la région de Weimar, mais furent recapturés. Deuxième tentative d'évasion du Stalag IXc, et encore cette fois repris.
Troisième tentative le 22 janvier 1942, couronnée de succès, ce qui lui valut sa Military Medal et une promotion : Il traverse l'Allemagne pour arriver en Belgique. Il atteint Francorchamps le 25 janvier. Il va à l'Hôtel Moderne et montre au propriétaire Mr PORNSON une note en français de Lucien CHARLIER, qu'il ne reconnaît pas et le renvoie à l'assistance publique, chez M. BODET qui l'aide. Là, Mr Arthur GODEFROID lui explique que la belle-fille de PORNSON est allemande et que sa femme ira faire diversion le lendemain, en expliquant qu'il était un ouvrier flamand perdu, la personne de référence dans le mot de Lucien Charlier a la réputation d'être un collaborateur.
Mr CALENS, propriétaire d'un autre hôtel vient l'identifier ; Il avait perdu un oeil en 14-18 et avait été soigné par la duchesse de Portland à l'abbaye de Welbeck, près de chez McCairns. Un garagiste (Jean) qui fait partie du réseau OCTAVE (évasion de prisonniers de guerre français) le met en contact avec Mr DELANNION de Spa, qui parle parfaitement anglais. Ils vont à pied à son café à Spa, où McCairns dort la nuit du 27 au 28, juste en face de la Feldgendarmerie. Son épouse est anglaise.
Le 28, il se rend avec CALENS à Verviers, où on lui présente Jean SCOHIER, un chef de Résistance. Il s'agit de  l'agent ARA Jean SCOHIER de la misson CONJUGAL, celui-ci ayant été parachuté à Purnode le 04 septembre 1941. Il avait vainement essayé de racheter la liberté de Emile TROMME, alias "Cesarevitch". Il fut arrêté le 14 février 1942 sur dénonciation, avec son amie Yvonne DUPONT, qui l'aide beaucoup et recevra la Medal of Freedom. Elle sera relâchée.
SCOHIER lui donne des vêtements et le guide à Bruxelles le lendemain (29 janvier) dans son flat où il reste cinq jours, avec son père et Yvonne DUPONT. SCOHIER le sort même dans des night-clubs, dont "le Coq d'Or", où il boit du champagne et où les seuls autres clients sont des officiers allemands. De là, il est conduit par Yvonne DUPONT chez Mr et Mme Jean LHEUREUX-DURIEUX à Tervuren, le directeur du laboratoire colonial, où il est "chouchouté comme un enfant" (selon ses propres termes) pendant trois semaines. L'arrestation de Jean SCOHIER n'a pas de répercussions, mais il est déplacé à Landelies (Charleroi), près de l'abbaye d'Aulne, chez la soeur de Mme LHEUREUX. Après 10 jours, il revient pour une nuit à Tervueren. Il passe une autre nuit à Bruxelles et est conduit chez le Dr SCHELLINK, au 202 rue de la Loi. Il y reste 10 jours.
Henri MICHELLI organise son évasion : Albert DELVIGNE, du réseau Luc, l'emmène chez Henri MICHELLI, qui est justement en compagnie de Frédéric DE JONGH. Ils lui demandent quel est le n° du formulaire pour demander un congé, qui est le Form 295. On le conduit alors le 20 chez un pilote belge, où il en rencontre un autre pilote et Frédéric DE JONGH (the postman's father). Mme VANDENBROECK-LEMAIRE le loge cinq jours dit-il dans son rapport ; du 23 mars au 03 avril au 1025 Chaussée d'Alsemberg à Uccle selon Céline LEMAIRE.
Le lendemain, Mme DE JONGH et Suzanne WITTEK-DE JONGH sont arrêtées par la GFP (en fait, c'est la Gestapo) qui vient arrêter Frédéric DE JONGH chez lui à Schaarbeek (il a rejoint la clandestinité et vient d'apprendre que son "agent", Victor Demets, est en fait un VMann de la SiPo et les a infiltré durant 9 mois. Demets avait fait arrêter Arnold Deppé le 19 août 41).
Aussitôt après leur relaxation, Andrée-Nadine DUMONT téléphone à MICHELLI lui demandant de préparer le "colis" et de lui amener devant le musée à la Porte de Hal. C'est son premier aviateur qu'elle guidera jusque Paris.
Il part de Bruxelles en gare du Nord le 25 mars 1942 à minuit, en compagnie de "Didi" ("a girl of 18, called Didi", ici Nadine Dumont, de Paul Burniat (fiche B016) et de "Manu" Geerts (fiche B015).
A Valenciennes, ils sont rejoints par Charles MORELLE. Ils arrivent à Paris le 26 à 08 heures, vont à un café-hôtel tenu par un belge, près de la gare du Nord, et repartent pour Bayonne à 22 heures. McCairns a les papiers d'un ouvrier belge qui se rend, avec un laisser-passer, à l'aérodrome de Parme.
A Bayonne, "the postman" (Dédée De JONGH) et Mme De Graves (Elvire DEGREEF, "Tante Go") montent et fournissent des tickets pour La Négresse (quartier d'Anglet). Un contrôle allemand les fait descendre plus loin, à La Négresse, le 27 mars à 10 heures.
Tante Go passe avec un des Belges. McCairns passe ensuite et montre sa carte, qu'il avait "usée". Le second Belge avait une carte identique. Le "postman"  (Dédée) intervient alors et discute vingt minutes avec le gendarme, ignorant que les pilotes sont en possession d'un laisser-passer, et qu'ils ont reçu l'instruction de ne pas le montrer. Ils vont passer une nuit chez Elvire DEGREEF.
Le lendemain, ils prennent le bus vers Saint-Jean-de-Luz et rejoignent la cabane du guide  "FLORENTINO" (Maison Thomás-Enea, chez Françoise HALZUET épouse IRASTORZA).
Ils passent la Bidassoa le 30 mars à 02 heures avec  Dédée DE JONGH, un guide (FLORENTINO) et Charles MORELLE (qui va voir sa soeur Elvire, qui s'est cassé le pieds, à San Sebastian), et vont se reposer dans une ferme (Sarobe probablement). Ils vont en tram à San Sebastian, dans un flat (Bernardo ARACAMA) où McC rencontre elvire MORELLE. Burniat et Geerts partent le lendemain pour Bilbao. McCairns y est amené deux jours plus tard et y rencontre le Wing Commander VINCER, qui vient le prendre à Madrid. Le samedi de Pâques (04 avril 1942), il y part en voiture et y reste jusqu'au 20. Il reste encore à Gibralter du 21 au 29 et s'envole en Hudson pour Hendon, où il atterrit le 30 avril. Son idée fixe alors : piloter un Lysander et venir sauver des Résistants et aviateurs.
Rentré en Angleterre, il devient officier de réserve et continue à voler au sein de la 161e escadrille, dans le peloton de Lysanders qui viennent déposer clandestinement de nuit des agents et en reprendre d'autres.
On peut lire dans la London Gazette du vendredi 16 avril 1943 : "Flying Officer James Atterby McCAIRNS, M.M.(125754), Royal Air Force Volunteer Reserve, No. 161 Squadron. This officer has completed many sorties, most of them of a hazardous nature. He is a courageous and determined pilot, who has set an example worthy of the highest praise." C'est un des 50 pilotes décorés de la DFC avec deux barres.
Hugh Verity en parle dans les différentes éditions de son livre "Nous atterrissions de nuit". Voir aussi ce lien pour d'autres détails.
Par la suite, il vola au sein du 3 Sqn et du 56 Sqn sur Tempests. Retourné au 616 Sqn après le conflit, il se tua en 1948 à Finningley dans un accident à l'entraînement lorsque son Mosquito perdit de sa puissance hydraulique. McCairns est enterré au cimetière de Retford, Nottinghamshire, où il habitait depuis que, tout jeune, il avait émigré vers l'Angleterre avec ses parents.
Merci à M. Gianni De Re, neveu de Mme Yvonne Dupont de nous avoir communiqué l'action de sa tante pour le réseau Comète, par l'intermédiaire de Jean Scohier qu'elle connaissait bien.
Mme Yvonne Dupont recevra la Medal of Freedom pour ses actes dans la résistance (pas seulement "Comète").
Le ménage Lheureux-Durieux sera arrêté pour hébergement d'aviateurs, elle aboutit à Ravensbrück et en revient en mai 1945.


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