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E&E 224 et MACR 378 Au retour
de la mission, la formation est attaquée par une nuée de chasseurs
allemands. L'appareil, piloté par le Lt Lorin C. Disbrow, est touché
et, avec trois moteurs endommagés, il perd rapidement de l'altitude. Le
pilote donne l'ordre d'évacuer alors que l'appareil survole l'Est de la
Belgique. Le pilote et six autres hommes sont fait prisonniers. Outre
Walters, trois autres parviendront à s'évader: le T/Sgt Thomas R.
Moore, le S/Sgt William P. Kiniklis et le T/Sgt Otto F. Bruzewski. Ces
deux derniers atteindront l'Espagne via Paris, aidés par la ligne
Bourgogne-Pyrénées. Moore, lui, caché longtemps en France, sera évacué
avec 13 autres aviateurs et seize français à bord du "Breizh-Izel",
parti le 22 janvier 1944 vers 03h00 du matin du port de Tréboul
(Finistère) à destination de Falmouth, Cornouailles, Angleterre, qu'ils
atteindront le lendemain 23 vers 13h00. Joseph Walters atterrit dans
un pommier derrière la caisserie d'Albert TILKIN dont le fils,
résistant, dégage l'aviateur en coupant les lanières de son parachute.
Mené à la maison des Tilkin jouxtant la caisserie, on lui donne du
péquet pour calmer la douleur dans son bras cassé et ses multiples
contusions. On annonce l'arrivée d'une patrouille allemande et on le
cache dans une armoire. Les soldats s'en vont sans l'avoir découvert.
Alors qu'il est escorté par les deux TILKIN, un ouvrier de l'usine les
prend en photo (voir ci-dessous). Par crainte d'une découverte par les
Allemands, l'appareil sera détruit par la suite... mais les négatifs
seront conservés et développés après la Libération. Le cliché figure en
bonne place au Mighty Eighth Air Force Museum à Savannah, Georgie. On
demande à Walters s'il veut se rendre et devant sa réponse négative, on
brûle son parachute et on le fait se cacher dans un grenier, le
recouvrant de cageots. A la nuit tombée, on l'emmène dans une maison
proche et, en vue de faciliter sa compréhension des instructions à lui
donner quant aux phases suivantes de son évasion, le père TILKIN,
sachant que la fille de son ami DARDENNE suit des cours d'anglais,
demande si elle pourrait venir. C'est ainsi que Janine DARDENNE, 18
ans, accompagnée de sa maman, fait la connaissance de son aviateur. Il
lui donne une barre de chocolat, du chewing-gum et un bouton
"boussole". (Elle sera malade comme un chien après avoir mangé trop
rapidement le chocolat et décidera d'enterrer le bouton à boussole au
pied d'un arbre en face de chez elle). Elle explique à Walters que le
lendemain à 05h00 un camion viendra le prendre, qu'il devra porter des
vêtements d'ouvrier de la construction, qu'on lui donnera une pelle et
une pioche et qu'il devra s'asseoir à l'arrière du camion avec de
véritables ouvriers, conduits à leur travail comme chaque matin dans ce
véhicule. Walters demande à la jeune fille si elle sera là le lendemain
pour le voir partir. Janine répond oui, sa maman répond non... Voir le
récit de Janine (DARDENNE) ADAMS à cette page. Resté
un temps sur un chantier en compagnie des autres ouvriers, Walters est
amené chez un médecin qui soigne ses blessures et l'héberge le temps
que son évasion soit organisée (ce médecin sera arrêté et exécuté plus
tard). Par la suite, Walters se retrouve avec Kenneth Fahncke (fiche A153),
et ils sont menés tous les deux par un MICHELEMS du service Bayard, et,
via les KREMER du 3 rue des Prémontrés à Liège, logés 20 jours (du 20
août au 03 septembre) chez Paul FREROTTE, un résistant du MNB. Ils sont
ensuite remis à Victor VANDESANDE, puis guidés à Bruxelles. Là,
Walters est pris en charge par "Michou" DUMONT et est hébergé cinq
semaines chez les PIRART au 8 Rue des Tournesols à Anderlecht de
septembre à octobre. Florentine PIRART-DE WIT le conduit à la gare pour
son départ. Il est escorté de Belgique en France jusque Paris et passe la frontière avec Henriette HANOTTE (fiche B075) Il figure sur une liste d'Amanda STASSART, jusque Paris. Voici
le récit de Walters : Le vendredi 01 octobre, un étudiant français les
guide dans le train de Paris à Bordeaux et ils y arrivent le samedi 02
au matin. Le guide les quitte et un autre les prend immédiatement en
charge. Une demi-heure plus tard, ils sont dans le train pour Dax avec
des tickets pour Saint-Jean-de-Luz. Ils reçoivent des bicyclettes à la
gare et vont à Bayonne. Ils s'arrêtent avant la ville et passent la
nuit au premier étage d'une auberge (Chez Marthe MENDIARA née
VILLENAVE) oùviennent beaucoup d'Allemands. Vers 17 heures, ils partent
à vélo et grimpent vers les montagnes. On leur reprend les vélos et ils
poursuivent à pied vers les Pyrénées dans l'obscurité. Walters est
guidé à la frontière espagnole par le groupe de Pierre ETCHEGOYEN,
Pierre et Baptiste Aguerre et Jean Elizondo. C'est la 60e traversée de
Comète. Son groupe passe par Larressore avec "Franco" (Jean-François
NOTHOMB) et "Max" (Marcel ROGER). Outre Walters, ce groupe comprend
Bennett (fiche A151), Hooker (fiche A154) et Aquino (fiche A150).
Le matin du 04 (?) octobre, ils arrivent en Espagne et se reposent un
peu dans une ferme avant de repartir pour se rendre à la police de
Séville (?). Le poste de police n'est qu'à quelques centaines de mètres
des barrières où des gardes allemands patrouillent le territoire
français (c'est donc à Dancharinea). Sous escorte espagnole, ils sont
conduits le lendemain à Elizondo et grimpent à bord d'un "train du 14e
siècle" pour se rendre à Irun. Après deux jours en prison, ils sont
remis au consul américain et vont à l'hôtel del Norte jusqu'au 06
novembre. De là, ils se rendent à San Sebastian et y dorment une nuit.
Après un dur et long trajet dans un véhicule de reconnaissance
américain, ils sont à Madrid. Tôt le 09, ils descendent du train qui
les emmène de Madrid dans une petite ville proche de Gibraltar (La
Linea). Un major les fait passer la frontière, et le 19, ils décollent
de Gibraltar, atterrissant à Bristol le lendemain. Le 24 décembre,
Walters quitte Londres pour Prestwick. Bennett ne part qu'une semaine
plus tard. Pour prévenir la Résistance belge que Walters est arrivé
sain et sauf en Angleterre, un message est envoyé sur les ondes de la
BBC : "The rabbit is back in the hutch" ("Le lapin est de retour dans
son clapier.") Sa traductrice de Boirs, Janine (DARDENNE) ADAMS, a
épousé en 1945 feu Versie Adams, un soldat américain et est partie
habiter aux états-Unis en 1946. Elle vit à Brookhaven, Mississippi et
reste en contact avec "son" aviateur, Joseph James Walters, dont elle a
pu retrouver la trace à la fin des années 1990. |