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SPG 1444 complet.
Son pilote, le Sqn Ldr RCAF Gordon Ernest Hawkins, est tué à cette date ; son navigateur, le F/Sgt Cyril Eugene Ashworth, décède le 04 septembre suivant. Tous deux sont enterrés à Longuenesse, un faubourg de Saint-Omer. Le mitrailleur ventral, Sgt RCAF C.L. Rice, est prisonnier au Luftlag 3. Partis de Swanton Morley à 15 hr 55, ils sont touchés par la Flak à St-Pol-sur-Ternoise et la radio est détruite. Deux Focke-Wulf les attaquent (tuant probablement le pilote) et Kinsella en abat un. Ils volaient alors à 70 pieds et l'appareil se pose en catastrophe vers 18 hr 15 dans un champ de blé à Campagne-lès-Hesdin. L'appareil prend immédiatement feu et Kinsella en saute avant l'arrêt. Il se dirige vers la carcasse quand il aperçoit des soldats allemands venant dans sa direction. Il s'enfuit vers l'Ouest et se cache dans un bois. A 500 mètres de distance, il est pris sous le feu et riposte de deux coups de revolver. Il monte dans le premier grand arbre qu'il voit. Cinq minutes après que les soldats aient dépassé sa cachette sans le voir, il redescend de son arbre et lâche un pigeon (qu'il avait sur lui) sans message.
Il s'enfuit vers le Nord et marche jusqu'au matin du 17. Il traverse la Canche à la nage, juste devant une ferme : il saigne de la tête blessée par la Flak et est blessé par balles à la main et à la jambe gauches. Il ne peut continuer à marcher. Il se cache dans un abri à 2 Km au Nord de Bourainville. Quand il se réveille à 10 hr 30, un vieil homme est à côté de lui. Il dit : "Anglais". L'homme revient peu après avec une femme âgée qui lui explique à l'aide d'un dictionnaire de rester caché jusqu'à l'arrivée de leur fils, propriétaire de la ferme. Ce fils arive une heure plus tard et il est pansé et lavé avant d'être mis au lit. Il reste dans cette ferme environ 10 jours. Ses hôtes veulent appeler un docteur, mais Kinsella estime que c'est un trop grand risque. Il soigne ses plaies avec ce qu'il pense être un baume contre les brûlures. En fait, il s'agit de son tube de lait condensé. Beaucoup de gens du coin viennent lui apporter du tabac et du cognac. Le 24 août, il est enfin remis à une organisation.
Le fermier de Bourainvile le remet à un ex-capitaine français le 27. Il reçoit des vêtements civils (dungarees, une veste et une casquette) avant d'être conduit chez lui à Campagne-lès-Hesdin dans un chariot bâché. Il y reste deux jours et y reçoit une carte d'identité sans photo. Deux soldats allemands, qui sont également logés chez cet homme, ne peuvent pas parler le français et il leur est présenté comme le cousin de son hôte. Le 29 août, ce capitaine à la retraite le conduit à vélo à Bourainville, où ils prennent un train pour Arras. Un professeur (prisonnier de guerre relâché) vient lui rendre visite durant les 4 nuits de son séjour artésien et le prend en photo. Le lendemain, il présente à Kinsella une vielle dame qui devait le guider en train jusque Bapaume. Mais le 01 septembre au soir, le maire de Bapaume vient le chercher en voiture. Après quelques heures chez lui, une femme belge (Madeleine) dont le mari est en Angleterre et un jeune homme (Jacques) le conduisent chez cette vielle dame, près de la mairie, où il reste deux jours.
Le 03 septembre, il est rejoint par le 2 Lt américain William Marr (Maher, fiche A140). La vieille dame lui fournit d’autres vêtements civils et ils se rendent à la mairie. Le maire les conduit (Maher, la vieille dame et Kinsella) en voiture à Achet-le-Grand. Là, les trois passagers prennent le train vers Paris.
Elle les conduit à une église où un homme leur pose différentes questions pour établir leur identité. Après avoir reçu des tickets, ils suivent alors une femme blonde qui porte un chapeau rouge dans le métro. En en sortant, ils rencontrent un "Robert" qu’ils suivent jusque dans un appartement occupé par une dame âgée, son mari et un fils et une fille avec un bébé. Cet appartement est probablement situé à l’Ouest de Paris. Là, on leur donne d’autres cartes d’identité et on les conduit prendre des photos dans un magasin. Des arrangements avaient été pris pour leur faire quitter Paris, mais un raid de B-17 les empêche de quitter la maison au jour dit.
Maher et Kinsella quittent Paris aux environs du 17 septembre. "Robert" les conduit à un parc où ils rencontrent une femme d’environ 30 ans qui les guide jusque Bordeaux. Ils voyagent en 1e classe et ne sont pas contrôlés durant le trajet. Le 18, arrivés à Bordeaux, ils rencontrent "Franco" à la gare et se rendent avec lui jusque Dax. Trois autres évadés sont également dans ce train : Hodge (fiche A137), Robinson (Archibald Robertson, fiche A139) et un Belge (Philippe de Liedekerke, fiche B053).
De Dax, ils se rendent en vélo à Bayonne, où ils se rendent dans un appartement à la tombée de la nuit. Il loge à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA.
Le 19 septembre, ils vont avec Jean-François NOTHOMB jusque Saint-Jean-de-Luz. Des guides les rejoignent dans un bois et les prennent à travers les Pyrénées. C'est la 57e traversée de Comète et la première par l'itinéraire de Larressore, seuls avec les guides de Pierre ELHORGA : Pierre ETCHEGOYEN, Baptiste et Pierre AGUERE et Jean ELIZONDO.
A cause de la pluie, la traversée prend dix heures. Ils s’arrêtent à une ferme du côté espagnol vers 06 heures le 20 septembre (ce devrait être le 22). Le Belge et Kinsella, étant les deux plus en forme, quittent cette ferme vers 11 heures et vont à San Sebastian par le tram. Après une nuit, Kinsella est envoyé à Madrid le 21 septembre, y reste une semaine et rejoint Gibraltar le 01 octobre.
Kinsella quitte Gibraltar le 04 octobre et débarque à Whitchurch le lendemain. Il est débriefé au MI-9 le 06 avec Hodge.
Kinsella reçut la DSO le 03 décembre 43 et vola dans la RAF jusqu'en 1948. |
