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E&E 299. Avion
[transféré du 546BS (BK-) au 545 BS (JD-) quelques
jours avant la mission] B17F-20-BO Serial 41-24507 "Yankee
Raider" (BK-B ou JD-B) MACR 772. Après avoir
atterri à l'Est de Les Andelys, il est accueilli par les
VALET à Guerny ou Noyers. Le vendredi 10 septembre,
Marlène PERDEREAU, une assistante du maire s'occupant des
cartes de rationnement et qui a perdu son mari en 1940 lui remet
une note écrite. Le 12 septembre, VALET lui donne son
meilleur costume et il va chez Mme PERDEREAU loger 13 jours. Un
officier de cavalerie français vient l'interroger sur son
équipage et lui pose un tas de question. Il possédait
la liste de tous les avions abattus dans le secteur. Ils envoient
un homme marié à une Américaine chez le duc
POZZO de BORGIO. Apparemment, House a passé le test, car
il reçoit toutes sortes de choses. VALET reprend le
nouveau costume et lui en donne un plus usagé. Un soir,
son interrogateur revient et le conduit en voiture à
Saint-Denis-le Ferment, au Nord-Ouest de Gisors, chez un TITAR et
le prend en photo. Un certain VALLOIS le prend à vélo
dans une usine abandonnée près de ... (illisible).
Il reste loger chez lui une semaine et y reçoit des
papiers d'identité. Il y rencontre aussi un autre
Américain, Huntzinger, dont l'avion a été
abattu dans la région, et qui est là depuis deux
jours. On leur annonce qu'ils s'envoleront vers l'Angleterre à
la fin de la pleine lune. Avec VALLOIS, ils prennent le Train
de Amécourt vers Paris et y rencontrent Lucienne BODIN
alias "Marie-Christine", Coiffeuse au 38 Rue des
Petits-Champs à Paris, Suzanne BOSNIERES, une infirmière,
et Marie-Christine BETBEDER-MATIBET, professeur d'Anglais. Il
loge chez Lucienne BODIN jusqu'au 06 octobre et y rencontre
Victor Davies (fiche A 231).
Hutzinger part loger chez Marie BETBEDER. Leur section (de la
ligne Shelburn) semble alors avoir été démantelée
et rencontre des difficultés. House rencontre Witheridge
(fiche A 230) qui lui raconte
d'autres arrestations autour d'eux. Finalement, Lucienne BODIN
reçoit un papier signé "Kaufman" lui
enjoignant de payer 100.000 FF sous peine de se faire dénoncer
à la Gestapo. Devant le chantage, elle les fait tous
quitter sa maison. Ils partent et la retrouvent avec son mari au
coin de la rue. Ils vont loger chez Marie BETBEDER-MATIBET au 7
Place du Port-Royal dans le XIIIe arrondissement. House y demeure
environ 4 semaines. Deux officiers allemands lui demandent un
jour une direction alors qu'il est dehors. Heureusement, le marin
de Lucienne BODIN arrive juste à temps pour répondre
à leurs questions. Lucienne BODIN trouve une autre
filière mais n'a pas tellement confiance dans cet homme.
Elle devait le rejoindre avec Suzanne BOSNIERES, Davies et lui,
mais décide finalement de prendre Huntzinger et Zum.
Huntzinger avait déménagé en province chez
un M. GAYARC. Ils rencontrent alors "Renard" au café
du Pied de Mouton, en face de la gare d"Austerlitz. Davies
avait vu cet homme et le décrit comme un Belge d'une
cinquantaine d'années qui buvait beaucoup. Cette dernière
raison ne plaisait pas à Lucienne BODIN. Il s'agit en fait
de Adolphe MANET, né à Louvain le 19 avril 1911, un
résistant qui a été piégé par
J. Philippet, le chef du soi-disant réseau RIOB à
Bruxelles. Manet travaille alors comme VMann pour la SD et fait
arrêter, entre autres, Pierre Bourriez, alias "Sabot".
Brûlé dans les milieux belges, il travaille à
présent pour la section IV du BdS au boulevard Flandrin à
Paris. Marie BETBEDER va à la place de Lucienne BODIN au
rendez-vous pour le départ vers Toulouse, le dimanche à
07 heures (ce devrait être le 21 novembre 43) et n'en
revient plus. House va au n°9 de la Place du Port-Royal chez
Hélène PEZARD qui a annoncé cette
disparition. Après une nuit là, ils vont chez une
autre amie, Mlle SIX. Ces deux amies devaient aussi être
des professeurs comme Marie BETBEDER. Lucienne BODION et son mari
ont disparu. Whiteridge, Davies et House vont alors chez une
troisième collègue, Madeleine DUFFAUT, de l'autre
côté de Paris pour deux nuits. Le frère de
Marie BETBEDER apprend qu'elle est à Fresnes avec Lucienne
BODIN et Suzanne BOSNIERES. Le mari de Lucienne est à la
prison du Cherche-Midi. Leur logeuse prend contact avec une
professeur nommée "Celarye" (?) et les emmène
retrouver Whiteridge chez Ghislaine DE MURBEC au 2 Avenue du Nord
au Parc de St-Maur. C'était une dame d'environ 70 ans
vivant avec ses deux filles d'une trentaine d'années.
Comme cette Mme "Celarye" avait déjà fait
passer un aviateur auparavant, elle essaye de retrouver son
ancien contact. Un RV d'identification est pris dans le Métro,
mais ils refusent d'y aller à trois. Ils prennent des
photos pour de nouveaux papiers. Comme Davies et Whiteridge
avaient été abattus plus tôt, ils partent
d'abord. House est averti le 18 décembre de son départ
et rencontre un navigateur français dans le Métro.
Ils vont à son appartement et partent le soir à un
pont sur la Seine. Deux femmes et le Sgt Combs (fiche
A 236) l'y attendent. On lui assigne une femme de haute
stature comme guide et on lui rappelle de ne donner que nom,
prénom et matricule s'il est arrêté. La guide
veut lui offrir un repas au restaurant, mais après
l'incident avec Adolphe Manet, il refuse. La femme accepte
d'aller dans un tabac boire quelque chose et manger un sandwich.
Ils prennent un train pour Bordeaux. House ayant des papiers le
disant sourd et muet, il change dans le train pour d'autres
papiers. A Bordeaux, un officier belge (Jean-François
NOTHOMB) les prend vers Dax, qu'ils atteignent à 11hr30.
Là, ils rencontrent un homme qui leur fournit des
bicyclettes et il roulent environ 50 kilomètres. Les Sgt
Ashcraft (fiche A 235) et Whitlow
(fiche A 233) les rejoignent. Combs
ne sait pas rouler à vélo et doit être
poussé. A un moment, il heurte deux soldats allemands qui
roulent en sens inverse. Heureusement, ils l'aident à
repartir. A Bayonne, ils dorment à l'auberge de Larre
tenue par Marthe VILLENAVE épouse MENDIARA au Quartier
Sutar de Anglet. Le lendemain soir, ils partent à vélo
deux par deux. Après avoir traversé la Nive, ils
sont arrêtés par deux gendarmes, mais leur guide les
en débarrasse. Devant eux, l'autre groupe est arrêté
par deux officiers allemands en voiture qui leur demandent le
chemin. House ne comprend pas comment les Allemands n'étaient
pas curieux de leurs groupes passant deux par deux devant eux.
Ils poursuivent ensuite à pied, le guide leur répétant
qu'ils mangeraient dans 45 minutes. Le guide les pousse sans
arrêt. Vers 02 heures et demi, ils passent près d'un
poste allemand. Ils traversent un petit ru qui est la frontière.
Ils dorment le restant de la nuit dans une ferme. Le
lendemain, ils attendent des guides et marchent en montagne une
journée. Ils sont abandonnés dans un abri à
chèvres. Ils sont ensuite conduits dans un autre abri et y
restent deux nuits. La veille de Noël, deux hommes viennent
les chercher et les font descendre à une route. Ils
perdent alors leurs guides. Ils reviennent à la dernière
maison et expliquent qu'ils ont perdu leurs guides. Une heure et
demi plus tard, les guides reviennent tranquillement et ils
reprennent la route. En route, ils rencontrent un taxi. Un des
guides donne à Whitlow un papier avec leurs noms, grades
et matricules, renseignements qu'il a réunis dans la
montagne. Ils atteignent San Sebastian vers 05 heures et demi
du matin à Noël. Ils y restent un jour et une nuit.
Un adjoint de l'attaché militaire de Madrid leur parle et
ils rencontrent Michael Cresswel. Ils signent tous un certificat
de sécurité à l'ambassade. Ils quittent
Madrid le 30 décembre et sont interrogés par les
hommes de Donald Darling à Gibraltar. Il s'agit du 82e
passage de Comète, par Larressore, avec les seuls guides
de Pierre ELHORGA. Il est débriefé le 04 janvier
1944 à Londres.
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