Aviateurs alliés passés par Comète via les Pyrénées


N° 090
Section A
IndividuNom/Matricule : Marc Alphonse J. René (?) PIERRE / 933234
Naissance/Décès :Londres, 1917 de parents belges/ ?
Adresse : 88 Red Bridge Lane, Ilford, Sussex, Angleterre
Unité : RAF Bomber Command - 158 Squadron
Grade : Fl Off
Fonction : Bombardier, Bombing leader du 158 Sqn
Zone d'atterrissage : Limbourg hollandais
Marc Pierre sur ses faux papiers Comète
AvionType : English Electric Co. Halifax Mk II
N° série : DT694
Immatriculation/Nom : NP-N
Abattu la : nuit du 14 au 15 février 1943, par un chasseur du 6./NJG1 (Lt Johannes Hager) lors d’une mission sur Cologne
Localisation : écrasé près de Wittem (Limbourg hollandais)
Handley Page Halifax
Action de ComèteRéception :
Interrogatoire :
Hébergeurs : MOBERS, VENKEN, COLLIN, LANQUIN-VANDERLINDEN, GERARD, SPANOGHE, DETAILLE
Guides nationaux : COLLIN, POREYE
Guide international : NOTHOMB
Durée : 7 semaines
Passage des Pyrénées : le 02 avril 1943
Informations complémentaires : Rapport d’évasion SPG 1171 (incomplet)
...Un Belge rencontré dans un café à Lanklaar (Nord de Maasmechelen) lui donne l'adresse de Mr "Spannau" (Il s'agit de Lambert SPANOGHE), au 72 chaussée de Liège à Hasselt. Il est représentant de l'American Imperial Tobacco Company et est connu à Londres de Albert Martins, parachuté en Belgique sous le pseudo de "Mr Wings".
Marcel Pierre arrive le vendredi 19 février 43 chez Lucien COLLIN, étant passé par le centre de rabattage de Jean MOBERS à Maaseik. Curieusement, Marc Pierre a truffé son rapport d'inexactitudes pour ne jamais dévoiler les noms des personnes qui l'avaient aidé. C'est ainsi que l'on lit dans le dossier de Jean MOBERS que Pierre et Mobers avaient fréquenté ensemble l'institut de commerce Scheppers à Malines, avant la guerre et sa naturalisation anglaise. Il est donc parfaitement clair que c'est Jean Mobers qui l'a dirigé vers Lambert SPANOGHE, et que Marc Pierre lui-même savait où aller à Maaseik pour trouver de l'aide. La veuve de Jean Mobers confirme qu'il fut habillé et logé chez eux et qu'il s'est rendu à Hasselt avec feu son mari. (Jean MOBERS a été fusillé le 19 avril 44 à Ludwigsburg, après son arrestation le 23 juin 43).
Il est hébergé à Hasselt chez Mathieu VENKEN au 130 Chaussée de Liège (jusqu'au 21), Lucien COLLIN au 41 Rue du Démer (jusqu'au 26), Rosa LANQUIN-VANDERLINDEN (jusqu'au 04 mars), Géraldine GERARD (une nuit) et Lambert SPANOGHE à Hasselt.
De Hasselt, il retourne aux Pays-Bas par la route qu'il avait prise. Il reprend contact avec le skipper du vapeur de plaisance et arrange avec lui qu'il devienne une maison sûre pour d'autres aviateurs qui tomberaient dans ce coin des Pays-Bas, pour les passer ensuite à Hasselt. Il y retourne et y voit le Sgt Sankey, RAF qui y passe. Il l'y interroge pour établir son identité et laisse des questions techniques à Hasselt (rédigées le 28 février avec Lucien COLLIN), qui furent ensuite distribuées aux Pays-Bas.
Le 01 mars, Clémentine LUCAS, épouse de Lucien COLLIN, va à Bruxelles dans la famille de Marcel Pierre.
Pendant qu'il est à Hasselt, vers le 21 février, un agent Anglais, "Henri de Castille", fut assassiné au Rouge Cloître à Bruxelles. Il serait connu de Londres comme "Antoine" et son vrai nom serait DUCAS. Il aurait dû établir un réseau dans les deux Limbourg. Pierre croit qu'il fut tué à cause de bavardages intempestifs après l'arrestation de "Némo". On trouva son corps dans un étang, et deux cartouches non loin.
Il s'agit en fait de Henri DECAT, parachuté avec André DAVE la nuit du 14 au 15 janvier 43 (mission DREW, qui devait établir une liaison entre la Belgique et les Pays-Bas), affectés à Comète à la demande de Jean GREINDL pour l'identification des aviateurs. Henri Decat fut enterré sous l'identité de Henri Louis Ducastille (son pseudo) sur son acte de décès originel.
Ces gens, à Hasselt, désiraient que Pierre reste travailler avec eux. Des représentants de la résistance disent que 3.000 hommes sont disponibles, mais sans contact avec Londres. Ils désireraient des armes, parachutées au Sud de Asch ou à Zonhoven.
Le 05 mars, jour de l'arrestation de Jean INGELS à Gand, il rencontre Fernando RADELET chez SPANOGHE.
Le 09 mars, Lucien COLLIN note qu'il reçoit la visite de son frère et de son père, qui repartent le lendemain.
Il quitte Hasselt au début mars (pas avant le 10), après être resté deux semaines chez SPANOGHE. Il se rend seul (en fait avec Lucien COLLIN et Robert POREYE) à Bruxelles et loge chez certains de ses amis, non membres de son mouvement (chez le gendarme pensionné Victor DETAILLE, qui connaît Jean-François NOTHOMB). A Bruxelles, il prend contact avec les successeurs de "Némo", et il leur promet de ne pas révéler leurs noms et adresses : Ces personnes pensent que l'arrestation de "Némo" était due à une indiscrétion de Londres. Il fut ainsi la première personne rapatriée par la ligne réorganisée par Fernando RADELET.
Il se rend à Paris avec un guide (Jean-François NOTHOMB), et y reste deux jours.
Il avait été convenu qu'il accompagnerait un Américain déguisé en prêtre (Gilbert WRIGHT - fiche C118), mais celui-ci, guidé par Catherine JANOT, fut arrêté à la gare Montparnasse en partant. Pierre fait donc seul le voyage vers Bayonne en première classe.
Après Bordeaux, il est interrogé à deux reprises pendant dix minutes par un sous-officier allemand et deux soldats. Ils examinèrent sa carte d'identité et fouillèrent ses bagages. Ces soldats firent descendre huit personnes du train. Probablement une recherche de jeunes réfractaires au travail obligatoire. Pierre put bien se débrouiller, mais quelqu'un ne maîtrisant pas le français ne passait pas ce contrôle. Il croit que ce contrôle se fait toujours après Bordeaux, et qu'il vaudrait mieux quitter le train avant cette ville.
De Bayonne, il va à Saint-Jean-de-Luz où des membres de Comète lui indiquent un guide. Il passe les Pyrénées de nuit avec Florentino et Patxi, va en tram à San Sebastian chez Bernardo ARACAMA. Il est pris en voiture jusqu'à l'ambassade à Madrid, et après une nuit fut envoyé à Séville. Il y embarque et arrive à Gibraltar le 16 avril. Il part en avion le 19 et arrive à Hendon le 20 ; il est interrogé ce même 20 avril 1943.

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