Aviateurs extérieurs à Comète

Nous n'avons pas pu retrouver pour cet aviateur une confirmation du passage via le réseau Comète


N° 003
Section E
IndividuNom/Matricule : William Stanley WOOD / 19065441
Naissance/Décès : le 22 août 1916 en Oklahoma / 23 octobre 1977 à Santa Rosa, Californie
Adresse : Grant County, New Mexico, USA (engagé à San Francisco, Californie)
Unité : USAAF - 8th Air Force Combat Camera Unit
Grade : Sgt ou S/Sgt
Fonction : copilote
Zone d'atterrissage : à 2km au Nord de Saint-Omer, Pas-de-Calais, France

AvionType : Boeing B-17F-BO Flying Fortress
N° série : 42-29530 (de l’USAAF 305 Bomb Group/365 Bomb Squadron)
Immatriculation/Nom : XK-Y / Moonbeam McSwain / BOOM TOWN Jr
Abattu : la nuit du 28-29 mai 1944 en mission "OSRIC 60" - largage d'armes et de matériel pour la résistance sur la Belgique, Abattu par un ME-110 au-dessus de Eichem
Localisation : par la Flak le 27 août 1943 lors de la mission sur le Blockhaus d’Eperlecques/Watten (base de lancement de fusées V-), Pas-de-Calais, France
Forteresse volante B-17
Informations complémentaires : Le Missing Air Crew Report relatif à la perte de cet appareil : MACR 394. Rapport d’évasion E&E 252.
Le Sgt Wood ne fait pas partie du 305 Bomb Group mais y est attaché en tant que photographe.
L’appareil décolle dans la soirée de Chelveston et est touché par la Flak non loin de l’objectif. Le compartiment radio, un des moteurs gauches et une des conduites de carburant sont touchés. Le feu se propage et la décision est prise de quitter l’appareil.
Outre le pilote, le Lt Don Williamson Moore, 3 autres membres de l’équipage perdront la vie : l’opérateur radio Sgt Harold M. Graham (son parachute était en feu et il aurait été tué par la suite) ; le mitrailleur droit Sgt David J. Pearlman et le mitrailleur ventral S/Sgt Joseph F. Kosmicky, Jr (enterré à Colleville-sur-Mer, en Normandie).
Cinq autres seront fait prisonniers : le copilote Lt Robert J. Coffman (d’abord évadé, arrêté 4 jours après le crash) ; le bombardier Lt James W. Meade ; le navigateur Lt David S. Smith ; le mécanicien/mitrailleur dorsal S/Sgt Warren C. Seyfried ; le mitrailleur gauche S/Sgt Trevor W. Falkner.
Seuls William Wood et le mitrailleur arrière S/Sgt James A. King parviendront à s’évader. James King sera évacué via la Bretagne par Shelburne - Opération "Bonaparte" - bateau MGB503 quittant la France pour l’Angleterre dans la nuit du 29 au 30 janvier 1944 - Rapport d’évasion E&E 343.
William Wood atterrit près de l’un des bras en forme de "Y" d’un canal à environ 2 km au Nord de Saint-Omer (Canal de Neufossé ?). Il a une cheville froissée et, tout en repliant son parachute, il aperçoit un groupe de français lui faire signe de se dépêcher, des soldats allemands s’approchant du coin. Un homme lui amène un canot léger, lui donne un verre de cognac et l’enjoint de partir rapidement et de se rendre à la bifurcation du canal puis d’emprunter ensuite l’autre bras du canal. Tandis qu’il rame, Wood entend des coups de feu, voit des traces de balles ricocher sur l’eau devant lui et pense à se rendre. Entendant d’autres coups de feu, et ne semblant pas en être la cible, il décide de continuer à ramer et il apprendra plus tard que des résistants français avaient tué les deux soldats allemands qui l’avaient visé, ajoutant que, la nuit tombée, ils avaient piétiné leurs cadavres pour les enfoncer dans la boue du canal.
La bifurcation atteinte, Wood saute dans le canal, atteint la berge opposée et se cache près d’un arbre. Quelques minutes plus tard, des hommes arrivent dans une plus grande embarcation et le mènent vers un autre côté du canal et une étable où il passe la nuit. Ils lui apportent de quoi manger "ainsi qu’un mélange de cognac, de lait et de café". Ils lui font se déshabiller et lui donnent des vêtements civils, un peu étriqués. Il avait gardé ses belles chaussures "Oxford", mais on lui conseille plus tard de ne plus les porter, la marque "Oxford" dans les talons pouvant le trahir.
Il y a quelques incohérences entre ce qui précède, mentionné par Wood dans son rapport, qui ne cite aucun nom de personne ni de localité), et ce que nous avons pu retrouver dans des archives et souvenirs de témoins locaux de l’époque.
Gaston PLEHIERS explique que Wood est recueilli le 21 août par Mme DEBART, demeurant au Tourniquet à Saint-Omer, et caché ensuite par Marcel GARS.
Marcel GARS (11 rue Alphonse Deneuville à Saint-Omer) renseigne qu’il avait été prévenu le 27 par Mme DEBART-DEGOTTE (Le Tourniquet, Saint-Omer) que Wood, qui avait d’abord été aidé par JORION et son beau-frère (du Marais des Tilques), avait besoin d’aide. GARS déclare qu’il a hébergé cet aviateur 1 jour dans sa hutte de chasse dans les marais de Saint-Omer. Le dernier paragraphe du rapport de Wood confirme la chose, car il écrit que le matin suivant (le 28), "un français et sa femme" viennent le chercher en bateau pour l’amener aux abords de Saint-Omer. La femme précède les deux hommes en entrant dans la ville et, à l’approche d’un gendarme, prend peur, lève les mains en l’air et, comme son mari, déclare à Wood qu’ils ne peuvent plus rien pour lui.
Wood rebrousse chemin et marche tout seul vers le Nord, passant devant un terrain d’exercice où une centaine de soldats allemands ne font pas attention à lui. Arrivé à un cul-de-sac de canaux, il tombe sur un endroit qui à son avis aurait pu être un bordel (sic) bien que la vingtaine de femmes qui s’y trouvent n’aient pas l’air de prostituées. Deux de ces femmes l’emmènent en bateau à travers un dédale de petits canaux jusqu’à une petite mare où elles le cachent dans un cabanon dont il pense qu’il sert de cachette lors de chasses au canard. Il dort là le reste de la journée et la nuit suivante. Il termine en disant que c’est de cet endroit que la suite de son voyage et de son évasion furent organisées.
Le rapport de Marcel GARS précise qu’après la nuit passée par Wood dans son cabanon, il l’a remisà Julien BARTHELEMY de Saint-Omer. Ceci est confirmé dans les mémoires de Gaston PLEHIERS, qui précise que, prévenu par l’Abbé GOURQUIN, curé de la paroisse saint Denis à Saint-Omer, Gaston PLÉHIERS, accompagné de Marcel GARS, André BOUBERT (169 rue de Dunkerque à Saint-Omer) et Julien BARTHELEMY (route de Clairmarais à Saint-Omer) mènent Wood en bateau jusqu’à l’habitation de ce dernier où il passe la nuit.
Le lendemain matin, Arthur GAQUIERE (rue Le Sergent à Saint-Omer) vient y chercher Wood pour le conduire en camionnette (de M. DEWAELE fils) chez Gaston PLÉHIERS, rue Victorien Sardou où il passe deux jours. [Marcel GARS, Gaston PLEHIERS, André BOUBERT et Arthur GAQUIERE seront arrêtés au printemps 1944 et déportés à Amberg, mais ils reviendront d’Allemagne en 1945.]
L’aviateur est ensuite remis entre les mains de MM CHEVALIER et LECOINTE, respectivement directeur du Crédit Lyonnais et tanneur, qui, avec l’aide de Gabriel CONSTANT, de Lumbres (Pas-de-Calais), chauffeur de la camionnette, emmènent Wood le 30 août chez Norbert FILLERIN à Renty-par-Fauquembergues, où il reste jusqu’au 12 Octobre. Gabriel CONSTANT et Norbert FILLERIN ont également été arrêtés par la suite et envoyés en Allemagne.
Renseignements par Philippe Goldstein (nov.2010) : "Norbert FILLERIN  (Pas-de-Calais) fut l'un des membres les plus actifs du réseau Pat O'Leary et fut arrêté en mars 1943 à Paris (trahison de Roger Leneveu). Ce fut ensuite Fresnes, puis Buchernwald, Flossenburg et le Kommando de Hradischko. Il fut libéré le dernier jour : le 08 mai 1945. Après son arrestation, sa femme Marguerite avec l'aide de ses 3 enfants continua les activités d'aide aux Evadés ... WOOD rentre dans ce cas-là,  surtout qu'il n'est pas resté 1 ou 2 nuits, mais 6 semaines chez Mme Fillerin avec d'autres pilotes en fuite d'ailleurs."
Mais Gabriel CONSTANT trouvera la mort au camp de Sachsenhausen.
Le 12 octobre, Wood est transféré à Auxi-le-Château et le 15, lors d’un voyage organisé par le réseau d’évasion "Bordeaux-Loupiac", un groupe de "6 ou 7 aviateurs", dont Wood, est conduit à Amiens par Joseph BECKER d’Auxi-le-Château. Son adjoint pour la région Nord, le journaliste Eugène HEGEDOS ("Antoine"), est l’un des convoyeurs vers Paris. Du voyage en même temps que Wood, PLEHIERS rapporte qu’il y a certainement les aviateurs George Boucher (Ernest George “Brough” BOUCHER – 174 Sqn – Typhoon JP547 – FTR 5 oct 43), Edwin A. Haddock (P/O E A HADDOCK – 135404 - Typhoon - FTR 15 juillet 43 - POW), Graham Kelly (Graham White “Skeets” KELLY), Harold Merlin (Harold R. MERLIN – Sgt - Typhoon JP577 – 175 Sqn – FTR 16 août 43), Leslie Prickett (Leslie Alfred PRICKETT. SpitfireXII EN236 du No. 41 Squadron. FTR 27 août 43) et Eugene Williams (S/Sgt Eugene F. WILLIAMS – 32469422- mitrailleur ventral – 42-29754 – 303rd BG – FTR 27 août 43 – POW Stalag Luft 4).
PLEHIERS dit que Mlle Marie-Rose ZERLING (12 Rue Saint-Ferdinant à Paris XVIIe) les convoie. Les autres aviateurs venaient d’Armentières.
Tous sont remis à Paris à "M. HENRI", responsable Bordeau-Loupiac pour la région parisienne, Rue Boussingault dans le 13e Arrondissement. La plupart se feront arrêter par la suite.
Le n° d’ordre du rapport d’évasion de William Wood indique qu’il a été établi en décembre 1943 à son retour en Angleterre.
William Wood est enterré au Santa Rosa Rural Cemetery à Santa Rosa, California.
Merci à René Lesage et à Chris Coffman (fils du copilote) pour les renseignements qu’ils nous ont communiqués. [ René Lesage : www.histoirehautpays.com ]
PLEHIERS Gaston : Rapport sur mon activité clandestine dans la région de Saint-Omer pendant la guerre 1939-1945, dans Mémoires de guerre du Centre Ouest du Pas-de-Calais, 1991, t.III. Plus tard, Gaston Pléhiers et son équipe fournirent plusieurs aviateurs à Comète, en 1944, ce qui explique que Wood est souvent repris comme aviateur de Comète.

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