Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète
N° 377 Section D |
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Individu | Nom/Matricule : James W. McCURLEY Jr. / O-69x353
Naissance/Décès : le 13 novembre 1916, Maryland / en décembre 1972 Adresse : Owings Mills, Maryland, USA Unité : USAAF 100 Bomber Group 418 Bomber Squadron Grade : 2 Lt Fonction : navigateur Zone d'atterrissage : près de Bacqueville-en-Caux, à 18km au Sud de Dieppe, Seine-Maritime, France | |
Avion | Type : Boeing B-17G-DL Flying Fortress N° série : 42-37748 Immatriculation/Nom : LD-V Abattu : par la Flak le 05 novembre 1943 lors d’une mission sur Gelsenkirchen Localisation : vraisemblablement perdu dans la Manche |
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Action de Comète | Réception : Interrogatoire : Hébergeurs : NOEL, PAYEN, GIRETTE Guides nationaux : LEJEUNE, COUDRE, TROUART, MAGUIN, GIRETTE, DEPLANCHE, ROBERT Guide international : Durée : dix mois Camps : Bruxelles à la libération (Brusselmans) |
Informations complémentaires : | Le Missing Air Crew Report relatif à la perte de cet appareil : MACR 1156. Rapport d’évasion E&E 1070. L’appareil décolle de Thorpe Abbotts à 09h00 et, en route vers l’objectif, est atteint vers 13h00 par des obus de la Flak au-dessus de l’Allemagne. Un moteur est atteint, le système de navigation et les circuits électriques sont endommagés et le pilote, le 2nd Lt Thomas R. Martin, décide de faire demi-tour. Les bombes sont larguées pour éviter une explosion et l’appareil se dirige vers l’Angleterre lorsqu’à l’approche des côtes, la Flak locale le touche, mettant deux moteurs hors d’usage. Le pilote donne l’ordre d’évacuer l’appareil et le navigateur, le 2nd Lt James McCurley (la présente fiche) saute en premier. Lui et le bombardier, le 2nd Lt Joseph P. Murphy (fiche D378) descendront pratiquement côte à côte en parachute avant d’être poussés par les vents vers l’intérieur des terres et de se retrouver au sol au Sud de Dieppe. Ce seront les deux seuls survivants. L’appareil, vraisemblablement tombé dans la Manche, n’a jamais été retrouvé et sont disparus avec lui les huit membres d’équipage dont les noms sont repris sur les Tablettes des Disparus au Cimetière Américain de Cambridge en Angleterre : le pilote, 2nd Lt Thomas R. Martin ; le copilote, 2nd Lt James A. Kennemer ; le mitrailleur dorsal, S/Sgt David M. Davis, Jr ; le mitrailleur droit, Sgt Lloyd B. Arnett ; l’opérateur radio, S/Sgt Donald H. Allwine ; le mitrailleur gauche, Sgt Merritt K. Gillespie ; le mitrailleur ventral Sgt Laverne E. Clarke et le mitrailleur arrière, Sgt Cosmas J. Braun Jr. Après leur atterrissage, Murphy et McCurley se rejoignent et vont se réfugier dans un petit bois où ils se débarrassent de leurs parachutes et combinaisons de vol. Ils se mettent à marcher et, au détour d’un chemin tombent nez à nez avec un soldat allemand à vélo. Les trois hommes se dévisagent, mais l’allemand poursuit sa route sans les inquiéter. Peu après, deux jeunes filles à vélo passent près d’eux, leur jetant un regard furtif. Puis, voyant quelques fermiers dans un champ, ils leur demandent la route pour Paris. Ils la leur indiquent, leur conseillant de ne pas entrer dans le village voisin, plein de soldats allemands. Marchant alors à travers champs, ils rencontrent un fermier (Jean LEJEUNE) et sa fille. Le père renvoie sa fille à la maison et reste caché dans une haie avec les deux hommes jusqu’à l’obscurité. Il les mène chez lui, soigne une blessure au visage de Murphy (frottement du tissu de son parachute à l’ouverture du système) avant que les aviateurs partagent le repas du soir de la famille. Après le repas, le fermier les conduit au village chez un homme plus âgé parlant parfaitement l’anglais puis prend congé. Arrive le fermier Guy NOEL, qui interroge McCurley en français, ce dernier lui répondant en faisant usage de cette langue qu’il avait étudié depuis des années à l’école. NOEL leur signale que son activité est davantage les communications radio que l’aide aux aviateurs, et leur conseille de rester chez lui pendant une semaine, les recherches de patrouilles allemandes devant en principe se calmer d’ici là. Entretemps, il se renseignerait quant aux possibilités de les faire évacuer. Les deux hommes resteront cachés dans sa grange du 5 au 12 novembre. Arrive alors Mr COUDRE, mécanicien et propriétaire d’un garage, qui les conduit en camion près de Berteville chez le fermier PAYEN, sa femme, sa fille Marie-Rose et un parent âgé. Ici aussi, c’est une grange qui leur sert d’abri, et ils ne la quittent qu’à la tombée du jour pour aller manger à la ferme. La fête de Noël approchant et les Payen, qui envisagent une grande fête de famille chez eux, pensent qu’il vaut mieux que les aviateurs changent de cachette. Le 23 décembre, Mr COUDRE et ses deux filles, Huguette et Claudine (les deux filles à vélo dont mention ci-dessus) arrivent en camion pour les mener chez eux à Bertreville. Arrivés là, on leur dit d’enlever leurs chaussures et de ne pas faire de bruit avant de les mener à une chambre au deuxième étage. Le lendemain, grâce à l’anglais passable d’Huguette et le français de McCurley, ils comprennent la raison du silence imposé : deux officiers allemands occupent l’étage du dessous, qui partent le matin à 6 heures pour ne revenir qu’à 6 heures du soir. Le 17 janvier 1944, Robert TROUART, chauffeur à Octeville-sur-Mer, passe les prendre chez les COUDRE, passe avec eux chez l’un de ses amis à Bolbec avant de les conduire à Sanvic, un faubourg du Havre. Ils y rencontrent Georges MAGUIN, chef d’un groupe de Résistance dans la région du Havre. Après une courte conversation, MAGUIN les accompagne à pied jusqu’à la maison de Mlle Madeleine (« Mado ») LAMY, membre de son réseau, au 8 Rue de Belfort à Sanvic, où celle-ci habite avec son père et son frère, l’abbé Maurice LAMY, professeur de mathématiques à l’Ecole St Joseph pour garçons au Havre. [Robert TROUART a été arrêté le 2 avril 1944 par la Gestapo. En route vers Auschwitz, il passe par le camp de Buchenwald, où il apprend le décès de Georges MAGUIN. Lui-même mourra à Buchenwald le 24 août 1944.] Contrairement à son père, « Mado » LAMY parle couramment l’anglais et cela facilite les contacts avec les aviateurs, qui reçoivent à l’occasion la visite de l’Abbé Maurice LAMY, qui se débrouille pour apporter quelque nourriture supplémentaire. Il faut préparer des faux papiers pour les évadés, mais, contrairement à McCurley, Murphy n’avait pas pris le temps de faire des photos en civil en Angleterre. Dès lors, Mado accompagne Murphy au Havre chez une photographe, le prévenant qu’ils devront y jouer le rôle de frère et sœur avec comme explication que le « frère », victime d’un bombardement récent et trop chamboulé par l’expérience que pour pouvoir parler, a besoin de photos d’identité pour son enregistrement dans une institution de soins. L’opération réussit, les faux papiers sont réalisés (Murphy est « officiellement » devenu Joseph Léon LAMAUTE) et, heureusement, il n’aura jamais à les montrer par la suite. Craignant d’être arrêtée elle-même après l’arrestation de Georges MAGUIN quelques semaines auparavant, Mado décide alors de faire bouger les deux hommes. Le soir du 1er avril, les sœurs Madeleine et Geneviève GIRETTE, viennent les chercher pour les conduire chez elles au Havre, où ils restent jusqu’au dimanche de Pâques, le 9 avril 1944. Ce matin-là, Mado passe chez les GIRETTE pour leur présenter une femme, « Yvonne » et son frère (Yvonne DEPLANCHE et Jean-Yves DEPLANCHE, qui viennent d'être recrutés par Jean de BLOMMAERT), de manière à ce qu’ils les reconnaissent plus tard sur le quai de la gare. Mado leur remet des tickets de voyage pour Paris et tous trois se rendent à la gare, où elle les quitte après une brève conversation avec Yvonne et son frère. Murphy et McCulley suivent ceux-ci, montent dans le wagon indiqué où ils sont bientôt rejoints par les deux jeunes gens qui leur donnent à chacun un journal, leur conseillant soit de faire semblant de le lire ou de dormir, pour éviter toute amorce de conversation. Arrivés à Paris, ils suivent leurs guides en métro jusqu’à un dortoir scolaire où ils restent jusqu’au lendemain 10 avril (probablement la cantine scolaire d'Argenteuil, où Charles Biennais, directeur-économe, organise un relai dans l'hospice désaffecté et utilise sa camionnette). Ils sont alors conduits jusqu’à une autre école où on leur présente le préfet, Mr Maurice, qui les mène à pied jusqu’à l’appartement d’une Mademoiselle Geneviève, où habite l’amie de celle-ci, Olympe VASSEUR. [Ils apprendront plus tard que Mr Maurice et sa femme Marguerite, arrêtés le 4 juin 1944, ne reviendront pas de Buchenwald.] Olympe les emmène souvent en promenade dans Paris, de manière à renforcer leurs mollets en prévision des longues marches vers la côte après le Débarquement annoncé. Lors de l’une de ces escapades, deux offciers allemands approchent McCurley et lui demandent l’heure. Grâce à son français, James peut leur répondre, mais on décide qu’il ne portera plus sa montre par la suite. Craignant une surveillance allemande de leur abri, il est décidé de les transférer le 31 mai à l’appartement d’un « Monsieur John » et son fils, cordonniers. Ils y apprennent le Débarquement du 6 juin et le 17 juin ils sont déplacés vers une chambre de bonne dans un appartement du Passage Brady (près de Boulevard Saint-Martin et du Boulevard de Strasbourg) tenu par la mère d’Olympe. Ils y restent jusqu’au 11 août, jour où Olympe vient les chercher pour les mener à une gare. Olympe y engage la conversation avec une dame accompagnée d’un grand gaillard bizarrement accoutré dans des vêtements trop courts pour lui. Ils apprendront plus tard qu’il s’agit d’un aviateur canadien (« Pete ») que la dame avait caché chez elle dans son village où tout le monde était au courant. Après le départ d’Olympe, les trois évadés suivent la dame et celle-ci est bientôt rejointe par un homme qu’elle leur dit de suivre à bord du train. Le trajet est de courte durée car les voies sont endommagées par les bombardements alliés. Le groupe descend du wagon et suit le guide à pied en direction de la Normandie. Ils marchent ainsi pendant quatre jours, guidés par différentes personnes et logeant à divers endroits sur le parcours. Il est ainsi pris en charge par Pierre ROBERT, guide de Marathon. Ils logent ensuite du 15 au 24 août chez un fermier, qui écoute la radio anglaise et les tient au courant de l’avance alliée. La plupart du temps, les évadés restent cachés dans un grenier, n’en descendant qu’à la nuit tombée pour partager le repas de la maisonnée. Un jour, le fermier revient à vélo du village voisin et annonce que des troupes américaines y sont arrivées. Il rassemble alors les dix aviateurs évadés qu’il héberge et les mène au village, pour être finalement embarqués à bord d’ambulances. Murphy et McCurley sont ultérieurement séparés des aviateurs britanniques ou canadiens de leur groupe et ils rejoindront un camion un QG américain. Amenés à Avranches, ils y montent dans un avion de transport qui les ramène en Angleterre où ils sont interrogés du 27 au 29 août. McCurley est questionné en premier et, lorsqu’il sort de la salle d’interview, il est en train de rire. Il explique alors à Murphy que l’interrogateur n’est autre que son beau-frère, duquel il vient d’apprendre qu’il est le récent papa d’un fils, Jimmy McCurley, Jr. Le 30 août, ils rejoignent leur unité à la base de Thorpe Abbotts et le 1er septembre, prennent le train pour Londres avant de s’envoler vers les États-Unis, arrivant à Washington le 2 septembre 1944. |
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© Comète Kinship Belgium