Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète


N° 082
Section D
IndividuNom/Matricule : Marvin Thomson GOFF /
Naissance/Décès : le 2 novembre 1918 Texas / vit en 2009 au Texas
Adresse : 4709 Texas Avenue, Houston, Texas, USA
Unité : USAAF 448 Bomb Group/ 713 Bomb Squadron
Grade : 2 Lt
Fonction : bombardier
Zone d'atterrissage : près de Soissons, Aisne, France
Marvin Goff
AvionType : Consolidated B-24J-130-CO Liberator
N° série : 42-110087
Immatriculation/Nom : IG- /
Abattu : le 1er avril 1944 lors d’une mission sur Ludwigshafen
Localisation : écrasé près de Coulombs-en-Valois, Seine-et-Marne, France
B 24 Liberator
Action de ComèteRéception :
Interrogatoire :
Hébergeurs :
Guides nationaux :
Guide international :
Durée : 4 mois ½
Camps : Fréteval
Informations complémentaires : Le Missing Air Crew Report relatif à la perte de cet appareil : MACR 3566. Rapport d’évasion du Lt Goff : E&E 999.
Sur le vol de retour après le largage des bombes, l’appareil est attaqué par des chasseurs et encourt une panne de carburant.
Le mitrailleur dorsal/mécanicien T/Sgt William A. Warren est tué. Il est enterré à l’American Cemetery d’Epinal, France.
Les neuf autres membres de l’équipage parviendront à s’évader. Outre le Lt Goff, il y a :le pilote Lt Harrison C. Mellor (E&E 1100) ; le copilote 2nd Lt Douglas J. Eames ; le navigateur 2nd Lt Frank H. Jacobson (E&E 811 – évacué via les Pyrénées) ; l’opérateur radio T/Sgt Francis C. Marx (E&E 813 - évacué via les Pyrénées en juin 1944) ; le mitrailleur ventral S/Sgt Nelson A. Branch (E&E 812 - évacué via les Pyrénées) ; le mitrailleur gauche Sgt Mike Little ; le mitrailleur droit S/Sgt Ira R. Allen (E&E 721 – évacué via la ligne Bourgogne) ; le mitrailleur arrière S/Sgt Walter T. Bressler (E&E 720).
Marvin Goff atterrit vers 14h sur une route pavée à l’orée d’une forêt près d’une localité dont il ignore le nom, supposant que cela devait être près de Soissons. Voici le résumé d’un récit qu’il nous a envoyé :
L’arrière-train endolori dans sa chute (ce qui l’empêchera de s’asseoir pendant plusieurs jours), il enroule son parachute, le dissimule sous un paquet de feuilles puis part en courant. Il marche à travers la forêt jusqu’au crépuscule et dort quelques heures avant de se remettre en marche en direction du Sud. Son kit d’évasion comporte une barre de chocolat concentré, quelques bonbons, un petit sac destiné à récolter de l’eau et des pilules d’atabrine pour la purifier, une petite boussole.
Ne marchant que la nuit, il s’abrite de jour dans l’une ou l’autre maison isolée, évitant les villages et les zones habitées. Il s’adresse à des gens qu’il rencontre, mais, par peur, aucun n’accepte de l’aider. Il passe sa seconde nuit dans une grange, repart le lendemain, pour y revenir le soir, n’ayant toujours trouvé personne acceptant de l’aider.
Le 5 avril à l’aube, il s’approche d’une église de village et frappe à la porte. Un vieillard lui ouvre, l’examine, lui donne un œuf et une pomme de terre avant de lui dire de s’en aller. Goff va se cacher dans des bois proches et mange pour la première fois depuis le début de la mission. Il passe la nuit suivante au milieu d’un champ de glycines. Le 7 avril, il entre dans le village de "Levignon" (NB. : = Lévignen, dans l’Oise) mais n’ose pas y rester trop longtemps et retourne au champ pour y passer la nuit. Le lendemain dans la matinée, il s’adresse à deux bûcherons, qui lui donnent les tartines qu’ils ne terminent pas de manger. Il les avale, buvant du vin à la bouteille, puis le plus âgé des hommes le prend à part et lui dit de retourner vers sa cachette, l’avisant qu’il se méfiait de son compagnon. L’homme s’éloigne à vélo en direction de Lévignen et revient une heure plus tard avec un sac de victuailles, lui faisant comprendre qu’il devait rester caché jusqu’à son retour dans la soirée. Au crépuscule, l’homme revient avec deux vélos et un manteau pour l’aviateur et les deux hommes roulent jusqu’à Lévignen. L’homme frappe à la porte d’une maison et une dame, GENEVIEVE, s’adresse à lui en anglais et le fait entrer. Goff restera 13 jours dans la maison de GENEVIEVE et de son mari GEORGES qui se cachait, recherché par la Gestapo.
Le père de GENEVIEVE, apparemment chef dans la Résistance et parlant assez bien l’anglais, passe prendre son identité pour vérification, brûle son équipement dans l’âtre et lui donne des vêtements civils.
Vers le 21 avril, Goff est mené vers une autre cache de la résistance chez un marchand de vins, puis guidé vers Argenteuil, où il reste une dizaine de jours chez un couple de belges dont le mari ingénieur était forcé par les Allemands de travailler à la construction d’un aérodrome.Début mai, Goff est transféré dans la maison d’un prédicateur à l’Isle-Adam, dans ce qui lui semble être un centre de rassemblement d’aviateurs évadés. Il rencontre William Yanzek (fiche D246) et les deux hommes sont logés dans un appartement au quatrième étage du bâtiment, dont le gérant est propriétaire de la boucherie au rez-de-chaussée. Le boucher ou sa femme leur apportent régulièrement de la nourriture et ils restent là presque deux semaines, avant d’être relogés chez un marchand de charbon dans la même localité, au fond d’une impasse toute proche "de la Seine" [ sic - nous pensons qu’il s’agit de l’Oise...]
Durant leur première nuit là, la RAF bombarde une usine de l’autre côté du fleuve et quelques avions anglais sont abattus [ Il pourrait s’agir du raid sur Chambly dans la nuit du 1er au 2 mai?] Ils apprennent au matin que des aviateurs ont sauté en parachute et sont recherchés par les Allemands. Leur hôte va chercher trois vélos et donne à chaque aviateur un brassard identique au sien, marqué de la Croix Rouge. Au détour d’un boulevard, une limousine noire s’arrête, bloquant la rue et plusieurs soldats allemands en uniforme noir en sortent. Les trois hommes, le marchand de charbon en tête, font demi-tour. La chaîne du vélo de Goff sort de son logement et le français le rejoint, lui donne son propre vélo en disant aux aviateurs d’aller à la maison du prédicateur.
Amenés par la suite dans Paris, ils sont logés dans un meublé inoccupé où ils restent environ une semaine. Un jour, une dame arrive et leur dit de la suivre à bonne distance. Après une heure de marche, ils la rejoignent dans son appartement où ils passent la nuit, deux autres aviateurs s’y trouvant déjà. Le lendemain, les quatre évadés, dont Geno DiBetta (fiche D055) montent dans le métro avec elle. Un officier allemand se tenant à la même barre que Goff et DiBetta s’adresse à eux en français et ils ne le comprennent pas. Heureusement, ayant remarqué que l’Allemand tient une cigarette à la main, DiBetta lui donne du feu et on en reste là. Descendus du métro, les autre hommes suivent la femme jusqu’à une gare où, en compagnie de plusieurs autres aviateurs, ils prennent un train qui les mène à Châteaudun. Là, ils suivent leur guide et rencontrent Virginia d’Albert-Lake. La colonne d’évadés suit une route et s’étire sur près de deux kilomètres, chaque petit groupe de deux ou trois marchant à distance l’un de l’autre. Goff et un autre aviateur sont pris en charge et menés à une belle demeure occupée par deux dames âgées, qui les logent dans une grange où elles leur apportent de la nourriture.
Ils sont ensuite guidés vers une autre ferme où ils rencontrent trois autres aviateurs et dorment dans le grenier d’une grange. Le lendemain, deux hommes arrivent à la ferme : Jean de BLOMMAERT et Lucien BOUSSA avec sa radio. Le jour suivant, Goff et quatre autres évadés se rendent à pied dans la Forêt de Fréteval où ils logent dans un camp. Ils n’y restent pas longtemps, car vu l’arrivée d’autres évadés, il faut construire un deuxième campement, à environ deux heures de marche du premier, que Goff rejoint en compagnie de BLOMMAERT et d’une quarantaine d’autres hommes.
Vers le 10 ou 11 août, Goff accompagne quelques évadés pour observer en surplomb la route qui va de Tours à Châteaudun. La route est encombrée de troupes allemandes en retraite. Quelques jours après, sentant la libération proche, Goff et quatre autres évadés se rendent au village de Fréteval, disent à des clients d’un café qu’ils vont à la rencontre des troupes américaines qui approchent et, n’écoutant pas les conseils de prudence, marchent en direction de Cloyes-sur-le-Loir, où la population les accueille presque comme des libérateurs… Une heure après leur arrivée dans le village, une patrouille américaine entre dans Cloyes et le Lieutenant en charge de la colonne conduit les quatre aviateurs au Camp de Fréteval où il compte les déposer, se proposant d’envoyer des camions le lendemain pour emmener tous les évadés se trouvant dans le camp.
Goff refuse de descendre et lui et trois hommes persuadent le Lieutenant de les ramener vers son bivouac où ils passent finalement la nuit sous bonne garde, leur identité devant encore être vérifiée. A noter que le cinquième évadé ne les avait pas accompagné car il avait rencontré une fille à Cloyes et préférait rester avec elle au village.
Le lendemain, 14 août, tous les hommes du Camp ainsi que Goff et ses compagnons montent à bord de camions qui les conduisent à un champ d’aviation, d’où ils sont rapatriés par groupes en Angleterre à bord de C-47. De retour à sa base à Seething, Goff y rencontre son pilote Mellor, arrivé quelques jours avant lui.

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