Autres personnes passées par Comète via les Pyrénées


N° 063
Section B
IndividuNom : Comte antoine d'URSEL
Naissance/Décès : 23 janvier 1896 à 1000 Bruxelles / 24 décembre 1943 à 64700 Biriatou, Aquitaine, France (noyé dans la rivière Bidassoa)
Adresse : Le Moisnil, Namur Belgiuqe
Activité en mai 40 : entré dans le réseau de résistance "Clarence"
Rôle :
Pseudonymes/Noms de guerre :  Jacques CARTIER  c/o  Comète
Zone d'activité :
ant
Unité ou réseau rejoint                                                                                                    Première croix installée par la famille
                                                                                                    le long de la Bidassoa et qui fut
                                                                                                    emportée lors d'une crue de la rivière.

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Action de ComèteAgent du réseau :  Chef pour la Belgique de février à juin/juillet  1943
Hébergeurs :
Guides nationaux :
Guide international :
Durée :
Passage des Pyrénées : 1 novembre et le 24 décembre 1943



Informations complémentaires : Marié le 17 mars 1920 à 546080 Singapour, Malaisie, avec Jeanne Thibault, française de Champagne-Ardenne, qui meurt le 9 janvier 1923 en lui laissant trois enfants. Il se remarie en 1929 avec une belge, Marguerite de la Barre d'Erquelinnes, dont il a 4 enfants. La plus jeune, Claudine, naît en 1940.
Extrait du discours de son petit-fils le Comte Benoît d'Ursel, lors de l'inauguration du monument à Biriatou, le long du chemin surplombant la rivière Bidassoa, le 16 avril 2016 :
Il est né le 23 janvier 1896, aîné d’une famille de 8 enfants. En août 1914 il s’est engagé comme volontaire dans la cavalerie au 2ème Guides. Blessé très grièvement en 1917 lors d’une chute à cheval qui lui vaut 14 fractures du bassin, on lui prédit qu’il ne pourra plus jamais marcher…
Après la guerre il part à Sumatra où il va travailler dans une plantation. Il se marie en 1920 avec Jeanne Thibault, l’infirmière qui l’a soignée en 1917. Elle décède en 1924 lors de l’accouchement de leur troisième enfant.
Remarqué pour ses compétences, un groupe financier français  lui demande de créer une nouvelle plantation en Indochine. Après quelques années il décide de travailler pour son compte. Il voyage alors en Asie à la recherche du meilleur site pour y créer une plantation d’hévéa de 25.000 hectares, et arrête son choix sur Memot, au Cambodge.  La société est créée en 1927 grâce à l’appui d’un financier français.
Le 8 avril 1929 il se remarie avec Margueritte de la Barre d’Erquelinnes, ma grand-mère, que j’appelle Granny. Ils auront quatre enfants, Didier –mon père-, Géry, Baudouin, Claudine qui se rajoutent aux trois enfants du premier mariage, Monique, Molly et Serge. Ce dernier, à l’âge de 18 ans a finalement réussi à s’engager à la RAF après avoir été plusieurs fois arrêté lors de son voyage vers Londres.
En mars 1939 ils acquièrent la propriété du Moisnil, près de Namur, en Belgique.
Il travaille sur la plantation jusqu’en mai 1940. Pendant cette période lui et son épouse rentrent de temps en temps en Belgique. Lors de sa dernière venue il pressent que la guerre pourrait éclater. Il convient alors avec son épouse, qui doit rester en Belgique, que si tel était le cas il se retrouveraient en France à St Chamant, en Auvergne, chez  les beaux-parents de Robert, le frère aîné de son épouse.
Le 12 mai 1940 le Moisnil est bombardé par l’aviation allemande en même temps que la ville de Namur. Une aile du bâtiment est totalement détruite par un incendie.
Granny s’enfuit avec les enfants pour gagner St Chamant, les routes sont encombrées et après dix jours, lors de leur arrivée, elle est toute surprise d’être accueillie par mon grand-père qui avait pu arriver du Cambodge en avion en trois jours!
Grand-père, soucieux de vouloir servir son pays, s’engage dans un réseau de renseignement appelé Clarence et deviendra  le bras droit de son fondateur, Monsieur Dewé.
Ils se réinstallent au Moisnil en novembre 1940.
En février 1943 les alliés demandent à Monsieur Dewé de laisser mon grand-père passer chez Comète Belgique afin de reconstituer et développer le réseau qui avait été considérablement affaibli suite à des rafles de la Gestapo.
En juin 1943 il échappe de justesse à la Gestapo qui se présente en même temps aux trois endroits où il réside,  par contre deux membres de la famille seront emprisonnés à cette occasion qui viennent se rajouter à quatre autres déjà détenus.
Il transmet sa charge à Monsieur Yvon Michiels et part se réfugier au château de Pitet, à Fallais, chez Stanislas de Pret Roose de Calesberg où il continue de travailler dans la clandestinité.
Conscient du nombre croissant de résistants qui sont en danger et de jeunes belges qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne, il pense qu’il faut créer un deuxième réseau d’évacuation qui leur serait dédié. Il a le projet d’aller à Londres pour demander au gouvernement belge en exil de payer pour chaque personne, tout comme les anglais paie pour chaque pilote allié sauvé par la ligne Comète.
En décembre il quitte Paris via le réseau Comète.  La nuit du 23 au 24 décembre il décède, noyé dans la Bidassoa… mais vous connaissez tous les détails de cette triste fin.
Je voudrais terminer en citant quelques lignes écrites par Jean-François Nothomb : « Comète était composé de femmes et d’hommes de toutes les conditions sociales, non-croyants et croyants, pauvres et riches, roturiers et nobles, tous unis par cet esprit de la Ligne que j’ai à peine évoqué, qui leur donnait une certaine qualité d’âme, difficile à définir, mais qui vous saisissait tout entier. (…) J’ai compris, et mieux de jour en jour, que la vraie noblesse est celle du cœur ».

Le monument inauguré le 16 avril 2016 à Biriatou comprend deux stèles des deux noyés de "Comète" dans la Bidassoa :
La stèle du Comte Antoine d'Ursel, Agent Comète, qui avait été installée en 1973 par sa femme et sa famille dans les collines surplombant la rivière "loin d'une possible crue qui aurait pu emporter une seconde fois la croix dédiée par sa famille à Antoine d'Ursel.
La stèle de l'aviateur Jim Burch, américain, qui fut fabriquée en 2016 après une souscription organisée par "Les Amis de Comète", l'Association de Comète-Sud qui organisa toute l'installation et cette cérémonie de l'inauguration des deux stèles qui fut une réelle réunion familiale autour du réseau Comète, très recueillie et pleine d'émotion.


        ste             dur1     dur2                               
     La seconde stèle encore à la marbrerie - novembre 1973            Montée et fixation dans la colline au-dessus de la Bidassoa        
                                                        
                                                                                
                      boc 
Cécile de Bock, petite-fille d'Antoine d'Ursel, jette une petite croix du souvenir à l'eau, devant l'emplacement de la stèle,
perchée dans la colline (sous les arbres au-dessus du coin plus dégagé).  - septembre 2014 -


                                            

          avr          ber
            La famille d'Ursel autour du nouveau monument                                            Le drapeau Comète avec tout le Comité de
               les deux stèles A. d'Ursel et  J. BURCH                                                  l'association Comète-Sud  "Les Amis de Comète"
                            Le 16 avril 2016 à Biriatou                                                                A l'inauguration du monument le16 avril 2016







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