Aviateurs alliés passés par Comète via les Pyrénées
N° 071 Section A |
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Individu | Nom/Matricule : Lorne Edward KROPF / J7931
Naissance/Décès : Né le 19 août 1918 à KitchenerCanada / Décédé en juillet 1966 à Kitchener-Waterloo, Canada Adresse : 4 Pioneer Street, Kitchener, Ontario, Canada (puis chemin Normandy, 288 à Waterloo, Kitchener, Canada) Unité : RAF Bomber Command 405 Squadron RCAF Grade : P/Off Fonction : opérateur radio Zone d'atterrissage : Près de l'aéroport de Maubeuge (Avesnois, Nord France) | |
Avion | Type : Handley page Halifax Mk. II N° série : W7770 Immatriculation/Nom : LQ-E Abattu la : nuit du 16 au 17 septembre 1942, par un chasseur allemand lors d’une mission sur Essen Localisation : écrasé à l'est de l'aéroport de Maubeuge (Avesnois, France), à Elesmes |
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Action de Comète | Réception : Zéro Interrogatoire : Hébergeurs : BURNIAT, BUY et MARECHAL, AYLE et BARBIER, LAPEYRE, SAN VICENTE, ARACAMA Guides nationaux : MARECHAL, MORELLE et NOTHOMB Guide international : d'OULTREMONT, NOTHOMB, DE JONGH Durée : 5 semaines Passage des Pyrénées : le 20 octobre 1942 |
Informations complémentaires : | Rapport d’évasion SPG 950 (incomplet). L'avion décolla de la base RAF de Topcliffe, Yorshire, UK, à 20:52 hrs, pour une mission au-dessus de Essen (Allemagne). A peu près 15 minutes avant d'atteindre Essen, un pare-flamme du moteur intérieur bâbord prend feu et plus tard, au cours du raid/bombardement, l'alimentation en oxygène tombe en panne. En dépit de ces difficultés, une attaque eu lieu et le retour à la base commença. Puis, un chasseur de nuit les attaqua, mettant le feu à l'aile gauche du bombardier. Incapable de combattre le feu, l'équipage ne purent pas empêcher le Halifax de s'écraser près de Maubeuge (Nord, France) où ceux qui y moururent sont enterrés dans le cimetière au centre de Maubeuge. L'équipage : Le Pilote, Fl/Sgt William F. Murray R/92114 RCAF (20 ans) - tué. Le Fl/Eng. Sgt. Ronald Ernest Hayward Barnicoat, 570205 RAFVR (22 ans), PoW No. 43097 - Camp Stalag Luft Heydekrug (L6). Il passa un moment dans un hôpital (?) à St Gilles à Bruxelles pour recevoir des soins. Air/Bmr. Sgt. William Seaman Grant , R/84623 RCAF (27 ans) - tué. Le Navigateur Sgt. Charles Andrew Paton, R/93472 RCAF (22 ans) - tué. W/Op/Air/Gnr, P/O. Lorne Edward Kropf J/7931 (27 ans) - Evadé. Air/Gnr, Fl/Sgt. Joseph G. Saint-Louis R/54325 RCAF (20 ans) - tué. Air/Gnr, Fl/Sgt. 'Bert' Charles Albert Kitson R/101804 RCAF (20 ans) - tué. Le Halifax W7770 fut intercepté et abattu par le Oblt. Hubert Rauh, du 5./NGJ4, à 00:37 hrs. Ce pilote était déjà un as de l'aviation à cette époque (31 victoires pendant la guerre). Il mourut en 2005 à l'âge de 92 ans. Compte-rendu par L. Kropf et trad. texte Toronto Paper : A environ 21 heures, le 16 septembre 1942, Lorne et son équipage quitta pour Essen dans un Bombardier Halifax avec les réservoirs pleins. Lorsqu'ils atteignent leur cible, ils la bombardent : Le bombardier lâche un kiss de mort à Hitler et l'avion passa ensuite à travers la flak en prenant sa route de retour pour la Grande-Bretagne. Ils se trouvaient à une altitude de croisière de 16.000 pieds, chaque membre d'équipage à son occupation lorsqu'un German fighter surgit. FO Lorne Kropf of Kitchener s'occupe de sa radio. "J'ai entendu des impacts de balles dans l'avion, mais je n'avais aucune idée de l'importance de l'impact quand j'ai entendu le pilote nous ordonner de sauter de l'avion. Sur l'intercom, j'entendis l'ingénieur de vol demander : "devons-nous vraiemnt sauter ?" Et le pilote dire "Oui tout le côté tribord de l'avion est en feu". L'avion était touché et l'équipage reçut l'ordre de sauter, mais le sas de sortie était encombré. L'avion explosa et Lorne et un autre membre de l'équipage furent poussés dehors, libres. Il commença à tomber et parvint à tirer la corde de son parachute (un mouvement de réflexe naturel) mais il ne se souvient pas le faisant. Il vit l'avion en flamme sous lui et un autre parachute descendant vers le sol. Le moment d'après, il réalisa qu'il avait atterri, assez durement dans un champ. Il avait seulement une égratignure ou deux au front. Il pouvait voir les flammes de l'avion illuminant le ciel et il vit qu'il était trop tard pour aider qui que ce soit. "Le mécanicien de bord BARNICOAT se trouvait entre moi et l'avion. Je ne voulais pas essayer de le rejoindre par peur d'être vu. Peut-être est-ce une bonne idée de n'avoir pas essayé car il fut fait prisonnier. Le reste de l'équipage est mort.". Il trouva un endroit où se cacher et s'endormit dans son parachute jusqu'au petit jour. Il cacha son parachute au coin d'une clôture et remarqua un fermier travaillant dans un champ voisin. Par des signes et à l'aide de sa carte, qui faisait partie de son kit de survie, il put faire comprendre qu'il voulait savoir où il était. Il se cacha toute la journée replié dans un tas de grains. Le fermier lui apporta à manger et lui donna des vêtements qu'il mit par-dessus son uniforme. Quand le fermier lui apporta quelques nourritures vers midi, il apprit que cinq hommes de son équipage avaient été tués et le sixième (dont il avait vu le parachute) souffrait d'un bras cassé et fut fait prisonnier. A son arrivée en Grande-Bretagne plus tard, il apprit que l'autre seul survivant était BARNICOAT, le mécanicien de bord. A la nuit tombée, LORNE commença à marcher direction Sud, vers Paris, il contourna Maubeuge, ce 18 septembre, puis se cacha dans un buisson pour la journée. Il rencontra un autre fermier dans son champ, celui-ci l'emmena chez lui et l'hébergea pour la nuit. Le 19 septembre, le fermier emmena Lorne, assis sur sa bicyclette, chez un ami. John et sa femme emmenèrent Lorne en train jusque Charleroi (aucun ne parlait anglais), où il resta pour la nuit avec des parents de John. Le dimanche 20 septembre, Lorne quitta Charleroi pour Bruxelles avec John et sa femme. il fut amené chez le beau-père de John où il passa la nuit. Ces hôtes lui donnèrent des vêtements civils et le débarrassa de ce qui restait de son uniforme. Ce lundi 21, un homme "de la Résistance ou mouvement clandestin" arriva et informa Lorne que les allemands avaient découvert son parachute et le recherchaient. John le savait mais ne parlant pas l'anglais n'avait pas pu le dire. Ce nouvel ami emmena Lorne à une pharmacie où il resta dans une petite pièce à l'arrière pendant à peu près une semaine. Les repas lui étaient amenés, il était enfermé la nuit, il lut des livres (en anglais bien sûr), mais la plupart du temps il ignorait ce qui se passait en dehors. De la pharmacie, Lorne fut emmené chez un Belge, Monsieur Buy, le dimanche 27 sep. Mme Cléopatra Buy était une danseuse de ballet Russe-Polonaise. M. Buy l'avait rencontrée pendant la révolution en Russie. Cléo avait été heurtée par un taxi et était alitée pendant les neuf jours que Lorne resta chez eux. Elle dut rester allongée sur l'estomac pendant six mois. Et quand enfin elle put s'étendre sur le dos, elle fut sérieusement malade d'abord. Tout ça fut raconté à Lorne par des parents et amis qui parlaient l'anglais qui venaient la voir pendant qu'il se trouvait là. Cléo faisait toute la cuisine sur une plaque chaude installée à côté de son lit. Quand son mari était au travail, Lorne et Cléo utilisait le dictionnaire anglais-français constamment pour s'aider à préparer la nourriture et la cuire. Le lundi 5 octobre, Lorne fut emmené par une femme (n'a jamais donné son nom) dans une cathédrale. C'était un échange d'un mouvement clandestin à un autre. Une jeune fille l'attendait à la cathédrale et l'amena à Elsie (probablement sa mère). La jeune fille parlait anglais mais la discrétion urgeait et ils attendirent avant de continuer à parler. Elsie était une britannique mariée à un belge et Lorne resta avec eux pendant deux jours. C'est là qu'il appris le "lien brisé" (une autre personne avait payé le suprême sacrifice) dans la "chaîne clandestine" qui devait le mener vers la Suisse. Ils quittèrent Bruxelles par le train le mercredi 7, en passant par Lille. Lorne avait reçu une fausse carte d'identité (Jean Laurent, électricien) et et un visa fabriqué pour voyagé jusque Paris. Le train était assez bondé et Lorne resta debout dans le corridor à fumer. Tandis qu'il regardait par la fenêtre, il réalisa que quelqu'un lui parlait en français. Regardant autour de lui, il réalisa que c'était le contrôleur et il se dit qu'il devait vouloir voir son ticket, et il le lui tendit. Pas un mot ne fut prononcé. A un village-frontière avant d'atteindre Lille, le train stoppa pour la vérification douanière. Les deux officiers de douanes belges et françaises firent leurs vérifications d'usage. Parallèlement les gardes de la sécurité allemande vérifiaient aussi les passeports et cartes d'identité. Cependant, vu le nombre de personnes dans le train, seulement une partie fut vérifiée et Lorne eut la chance de passer sans se faire questionner. Le type en face de lui fut emmené dehors pour être questionné. Lorne demanda à son compagnon de voyage plus tard ce qui lui serait arrivé s'il avait été appelé à sortir - il haussa juste les épaules. LORNE resta chez Elisabeth à Paris pendant neuf jours. Elisabeth et sa mère, les Barbier partageaient un appartement. Un homme arriva plusieurs jours plus tard et l'emmena visiter la ville de Paris pendant deux après-midi. On apprit que les allemands étaient en train de vérifier les passeports des gens dans la rue et que quiconque ne pouvait pas prouver son emploi était tout profit pour l'effort de guerre et il était envoyé en Allemagne. Ceci coupa court à toute balade touristique et Lorne resta à l'intérieur pour le reste de son séjour. Le samedi 17 octobre, Lorne quitta Paris avec sa carte d'identité le désignant comme un "poissonnier" tout comme ils se dirigeaient vers le village marin de St Jean de Luz. Voyager de l'intérieur de la France vers la côte était interdit sans un visa, mais voyager d'une ville à l'autre dans la "zône interdite" sans un visa était permis. C'est pourquoi, les tickets d'origine indiquaient "de Paris à Bayonne". S'ils avaient quitté le train à Bayonne, les visas auraient été nécessaires. Le réseau au lieu de ça avait arrangé que deux personnes montent dans le train à Bayonne avec des tickets pour tous les quatre qui indiquaient " de Bayonne à St Jean de Luz". Donc, quand ils arrivaient à St Jean de Luz, le dimanche 18 octobre, il apparraissait aux autorités qu'ils avaient voyagé uniquement depuis Bayonne, et comme ces deux villes se trouvaient dans la "zône interdite", aucun visa n'était nécessaire. Ce dimanche 18, ils s'enivrèrent et dormirent bien. Le lundi, Lorne et les compagnons avec qui il voyage sont drilés à fond pour le voyage qui va suivre à pieds à travers les Pyrénées jusqu'à San Sebastian, en Espagne. Ils seront guidés par des contrebandiers transportant leur contrebande et ceci nécessitait la traversée de la frontière France-Espagne et éviter les gardes-frontière espagnols. Ils quittèrent à 21 H, pour la marche à travers les Pyrénées. Ils étaient équipés de chaussures en cordes, pantalons et chemises de toile (les tenues de ville étaient dans leurs sacs à dos) et commencèrent leur marche suivant un chemin de contrebandiers à travers les montagnes : un contrebandier pour diriger et un guide parlant anglais, quatre évadés : un russe évadé d'Allemagne, un anglais qui avait sauté en parachute, un irlandais prisonnier depuis 1940 et échappé d'un camp de concentration, et Lorne. A environ 5H, ils atteignirent une vieille auberge dans la province espagnole. Ils attendirent là jusqu'à ce qu'une voiture vienne les chercher et les emmènent à San Sebastian. Ils furent emmenés dans une maison particulière où ils reçurent un petit déjeuner et se mirent au lit. Ils dormirent jusqu'au soir du 20 octobre, reçurent un repas et rencontrèrent un représentant local de l'Ambassade britannique. On leur dit qu'une voiture viendrait les prendre le lendemain après-midi, ils dormirent jusqu'au lendemain. Une voiture de l'Ambassade les prit jusqu'à Madrid, où ils arrivèrent vers 9 H du soir. Le 21, suivant la Loi Internationale, ils auraient dû avoir été internés, mais comme les Autorités espagnoles ignoraient tout de leur présence et pour les empêcher de l'apprendre, ils furent confinés dans les domaines de l'Ambassade. Lorne resta là quatre jours et le dimanche soir, le 25 octobre, il quitta Madrid par le train et arriva à Gibraltar le lundi midi et fit rapport à la Base de la Royal Air Force où il était libre d'envoyer tout message. Lorne envoya un telegramme à Soph. (sa tante) pour lui signaler son arrivée en sécurité. J.S. Westman, P.O. de la R.C.A., Ottawa, lui envoya aussi une lettre. Lorne quitta Gibraltar le 31 octobre 1942 à 11H30 du soir par avion et fut de retour en Grande-Bretagne à Portreath à environ 7 H du matin, le 1er novembre 1942. Il resta en Grande-Bretagne environ un mois et retourna chez lui pour un congé de 30 jours. Il s'entraîna pour devenir pilote pendant plusieurs mois au Canada (son rêve et ce qu'il voulait faire quand il y entra - informé que ses qualifications académiques étaient insuffisantes) et retourna en Grande-Bretagne rejoindre le 432 Squadron (Cougar) et accomplit un certain nombre d'opérations, reçut la D.F.C. à Buckingham Palace du Roi George VI, se porta volontaire pour le Pacifique et retourna chez lui en congé. LA GUERRE ETAIT FINIE ! (Extrait du site ""aircrewremembered.com/murray" Voir cette Page. (405 Squadron Halifax II 7770) Merci à Bernard FEUTRY. __________________________________ __________ ... la nuit du 20/21 septembre, il loge chez le beau-père d'un ex-officier de cavalerie belge (Jean). C'est un agent d'assurance et son fils, Albert ADRIEN, un ancien policier militaire français, est un couturier qui possède deux magasins à Bruxelles. Le 21, il amène un agent belge de Renseignement et conduit Kropf dans une pharmacie (Mme BURNIAT, 68 Rue du Méridien) où il est questionné sur son identité. Il reçoit alors une carte d'identité et loge jusqu'au 27 dans une autre pharmacie de BURNIAT. Il loge ensuite chez le lieutenant BUY jusqu'au 05 octobre, Avenue Gribeaumont à Woluwé-Saint-Lambert. Une femme (Mme Christiane BURNIAT du 123 venue Eugène Demolder, agente des réseaux Marc et Clarence) le conduit à une église (St Joseph, Square Frère-Orban à Bruxelles) pour rencontrer Elsie MARECHAL. Il reste chez elle et ses parents deux jours. Un rapport de "Charlotte" (William UGEUX) du réseau Zéro en date du 08 novembre 42 explique que cet aviateur a été remis par Zéro au service Dédé. Il part en train à Paris le 07 octobre avec deux guides, et évite un contrôle à Lille. Il s'agit d'Edouard d'Oultremont ou "Antoine" (fiche B027) et Jean-François NOTHOMB qui vient de rejoindre Comète. Ils arrivent à Paris vers 17 heures. Il loge dans l'appartement au dessus de celui de "Mr Paul" (F. DE JONGH) à la rue de Babylone dans le VIIème (chez Robert AYLE). Le 08, il déménage chez Mme BARBIER, rue Vaneau (tout près), et y reste jusqu'au 17. Le 17 octobre, ils prennent le train de nuit en première classe à la gare d'Austerlitz. Ils est accompagné de deux guides (Elvire MORELLE et Jean-François NOTHOMB, qui fait son premier voyage), de Joyce (fiche A070), de Stadnik (fiche A072) et de Mellor (fiche A069). "Bee" JOHNSON (fiche B037) et Elvire DE GREEF les rejoignent à Bayonne pour leur donner des tickets jusque Saint-Jean-de-Luz. Ils dorment la nuit du 18 au 19 chez les LAPEYRE (fiche B035). Kropf signe en date du 19 le livre de Ambrosio SAN VICENTE et y reçoivent des vêtements et des chaussures de montagne. Ils apprennent qu'en cas de capture par les douaniers français, ils peuvent communiquer avec une femme habitant en face des cellules pour être aider à sortir de geôle. Le 19 au soir, Mellor, Kropf, Stadnik et Joyce partent pour la frontière avec Florentino et "Bee" JOHNSON, NOTHOMB et DE JONGH. Le 20, ils arrivent à un hôtel hors de San Sebastian (auberge de Oyarzun) et sont conduits de là chez un garagiste (Bernardo ARACAMA). Le 21, ils se rendent à Madrid dans la voiture consulaire de Bilbao. Ils partent pour Gibraltar le 25 et y arrivent sain et sauf le 26 octobre (tél. envoyé à sa tante Soph Betzner). Il est interrogé le 02 novembre 1942. Il sera plus tard décoré de la Distinguished Flying Cross pour son service au Canada durant la seconde guerre mondiale. |
Sgt Ronald Barnicoat who spent the remainder of the war in PoW
Tous ces documents nous sont parvenus grâce à Bernard FEUTRY.
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