Aviateurs alliés rassemblés en camps de Comète


N° 029
Section D
IndividuNom/Matricule : Terence "Terry" Frank BOLTER / 156606
Naissance/Décès : le 22 décembre 1922 à Londres / vit encore
Adresse : 21 Fursby Avenue, Finchley, London N3
Unité : RAF Bomber Command 77 Squadron
Grade : P/Off
Fonction : bombardier
Zone d'atterrissage : vers Somme-Leuze
Terry BolterBolter sur ses papierts EVA
AvionType : Handley Page Halifax Mk II
N° série : LL125
Immatriculation/Nom : KN-K
Abattu : la nuit du 20 au 21 décembre 1943 lors d'une mission sur Frankfurt par l'Oblt Heusler du IV/NJG1
Localisation : écrasé entre Fronville et Melreux, 6 Km à l'Est de Baillonville (Namur)
Handley Page Halifax
Action de ComèteRéception : EVA
Interrogatoire : EVA
Hébergeurs : Camille Marchal, BIENFAIT, d'ALBERT-LAKE
Guides nationaux : Camille Marchal
Guide international : NYS, BOLLE, BECQUEVORT, Hugo-le-Fraudeur
Durée : 6 mois
Camp : retour en Angleterre via l'Espagne
Informations complémentaires : SPG 1954 (sans App C). Il est de l'équipage de Frank Shaw (fiche C100), qui sera arrêté.
L'appareil est abattu au retour de mission vers la frontière belgo-allemande. Bolter a perdu une de ses bottes fourrées lors de sa chute et il ne peut progresser beaucoup. Il dort trois heures sous un abri après avoir vu des soldats allemands qui le cherchaient quelques kilomètres plus à l'Ouest, là où leur appareil s'est écrasé. Le lendemain (21 décembre), il entend des gens parler en français, langue qu'il comprend. Puisqu'il est en Belgique ou en France, il préfère demander de l'aide que de s'embarquer dans un train vers l'Ouest. Vers 17 hr 30, un fermier arrive à vélo, qu'il accoste. Il lui demande de la nourriture et des souliers. Quand le fermier revient, il le suit pendant deux heures de marche et arrive à Somme-Leuze.
Son évasion est alors organisée. Il est interrogé par un certain BARDOT du réseau Vic. Le réseau Zéro le fait ensuite évacuer sur Bruxelles.
Il arrive à EVA via Mme FRANÇOIS-DUMON. Hébergé par Yvonne BIENFAIT à Schaerbeek du 02 au 03 mai 44, il part ce jour pour Paris avec Henri NYS, Jacques BOLLE et Félix BECQUEVORT.
Après avoir été hébergé par les d'ALBERT-LAKE à Paris, il arrive à Saint-Jean-de-Luz, où personne de Comète n'est au rendez-vous. Il traversera l'Espagne et parviendra à Gibraltar. Il fut rapatrié en avion à Whitchurch (Bristol) la nuit du 24/25 juin 44. Il a publié un récit de son évasion "Escape from Enemy-Occupied Europe".
Merci à Diana Morgan pour sa photo.


Extraits de la  revue « Flammes et Tisons » 18 déc. 2003 – de la Famenne, par André Collard

Attaqué par le puissant avion de chasse allemand, Messerschmitt BF 103, le Halifax est abattu en flamme dans les bois de Fronville (Hotton), à proximité de l’ancien vivier.
Un seul survivant dans la catastrophe : Terry BOLTER qui saute en parachute et est recueillit par des patriotes belges et parvient à regagner la Grande-Bretagne, aidé par  la résistance et par la filière « Comète ».
Les autres six membres de l’équipage sont morts dans l’appareil qui s’est écrasé. Ils ont été inhumés dans le cimetière britannique de Hotton.
D’après le récit de l’aviateur britannique :
Après avoir enterré son parachute, Bolter se réfugie sous un hangar où il s’endort.
Le 21 décembre, le matin donc de la nuit de sa chute, l’aviateur s’approche en fin d’après-midi de la route de Melreux-Grand Han. Passant par là à vélo, Camille MARCHAL, époux de Orpha Antoine, entend un appel provenant d’un buisson. Il s’arrête et voit un homme surgir, à l’uniforme défraichi et chaussé d’une seule botte. Il ne comprend pas les paroles de l’inconnu mais, sachant qu’un bombardier s’est abattu la nuit dernière à Fronville, il comprend très vite qu’il s’agit d’un aviateur échappé de cet avion.
Camille Marchal, qui fait partie de la Résistance n’hésite pas. Il retourne d’abord chez son père à Melreux pour en ramener une paire de chaussures. Puis, chargeant l’aviateur sur le cadre de sa bicyclette, Marchal et Bolter se rendent à Somme-Leuze, l’anglais marchant derrière la bicyclette pour la traversée du village.
Au château Stasse dont les habitants connaissent l’anglais, l’aviateur leur raconte qui il est et les circonstances du drame. Il passe quelques jours chez Camille Marchal en attendant son rapatriement.
Après la guerre, Terry Bolter reviendra à plusieurs reprises chez les Marchal et séjournera à l’hôtel à Durbuy.
Terry raconte encore : Le jour de Noël 1943, il se trouve à Namur chez des résistants avec lesquels il partage le repas du réveillon.
Le 4 janvier, accompagné d’un guide, l’aviateur se rend en train à Bruxelles. Il passera un certain temps chez un résistant très actif nommé Adrian qui « vit avec sa femme Lulu, sa petite-fille et sa belle-mère ».
A la fin du mois de mai 1944,  il apprend qu’avec des aviateurs américains, il va être dirigé en train vers le sud de la France.
Arrêt à Paris, accueil dans une famille, chez un chef de la « ligne Comète », dont l’épouse, Virginia, sera arrêtée par les allemands après le départ de Terry Bolter alors qu’elle conduit des aviateurs américains vers les bois de Freteval (cfr. Mission Marathon, qui regroupe des aviateurs en campements dans les forêts dans l’attente de leur libération après le D-Day). Elle sera envoyée en camps de concentration à Ravensbrück dont elle survivra.
L’aviateur séjournera encore à Bordeaux, toujours sous la protection de résistants, ensuite à Bayonne. Dans cette ville, un rendez-vous est prévu avec un prêtre, dans une église où Terry doit s’agenouiller.
Le prêtre lui demande : - Que puis-je faire pour vous, mon fils ?
- Je voudrais traverser la frontière si cela ne vous fait rien, mon Père.
Deux heures plus tard, l’anglais est emmené par Hugo-le-Fraudeur, qui est payé par la Résistance pour lui faire passer la frontière.
Quarante kilomètres à vélo … puis ce sera la montagne à grimper, la nuit. Et au sommet, on verra, le matin, les lumières scintillantes de l’Espagne.
Une rivière marque la frontière (La Bidassoa). Il faut la traverser. « Nous enlevons nos chaussures et nos chaussettes, nous relevons nos pantalons au-dessus de nos genoux ». Il s’agit bien de ne pas alerter les sentinelles allemandes qui sont postées, côté Espagnol, à un intervalle de cinquante mètres.
Après la traversée de la rivière, Hugo-le-Fraudeur se tourne vers Terry Bolter : « Félicitations, vous êtes maintenant en Espagne ».

Encore un peu de temps, et ce sera la Grande-Bretagne.

 Le 30 septembre 1997, en souvenir des six morts du crash, un monument est inauguré, dans une zone de tir militaire, dans l’enceinte du domaine de la 7e Brigade, Peloton Plaine du camp Roi Albert, grâce au Major Ghislain Defeche et l’Adjudant chef Michel Lecarme, de Marche-en-Famenne.

Merci à André Bar pour ce document.




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