Autres personnes passées par Comète via les Pyrénées


N° 004
Section B
IndividuNom : Marcel André Clément VAN DAEL / O-50034
Naissance/Décès : le 19 mars 1903 à Bruxelles / le 12 novembre 1968
Adresse : 33 Place de la Vaillance à Anderlecht
Activité en mai 40 : Instructeur de pilotage à St-Denis-Westrem (Gand)
Rôle : rejoint la France puis le Maroc - renseignements et évasions
Pseudonymes/Noms de guerre : -
Zone d'activité : Belgique à Montpellier
Marcel Van Dael
Unité ou réseau rejointGenre : Agent ARA / Pilote de Transport
Tutelle : Sûreté de l'Etat / RAF
Mission/Unité : COAL
Pseudonymes/Noms de guerre : Turtle
Parachuté/infiltré le : nuit du 18 au 19 janvier 1943
Localisation : entre Pamel et Schepdaal (Ninove)
Action de ComèteRéception : MICHELLI, DE JONGH
Interrogatoire :
Hébergeurs : DROSSAERT, ALECHINSKY
Guides nationaux :
Guide international : DE JONGH, ARACAMA
Durée : 1 semaine
Passage des Pyrénées : le 25 décembre 1941
Informations complémentaires : Dossier Archives Notariales Défense OO/50034
Entre au service au 1 Régiment d'Aéronautique le 04 octobre 1927 (matricule 183/16082) et commence le 01 novembre 1928 sa formation d'observateur. 1er Sgt aviateur en 1933, et adjudant aviateur en 1934. Il est officier de marine à la Lloyd Royal Belge
Passé en France avec son unité le 13 mai 40 : il atterrit le 12 mai à Amiens, puis Chartres, Tours, Le Mans et repart le 13 mai pour Caen, puis en Algérie (à Oran) le 20 juin suivant. Il rentre clandestinement, parti le 20 août, en Belgique le 06 septembre 1940. Il évite ainsi l'envoi en Allemagne. Le 07 septembre, il demande à son oncle, Maurice VAN DAEL, fondé de pouvoir de la Société Générale au 22 Avenue de la Constitution à Ganshoren, de lui trouver un moyen d'évasion vers l'Angleterre. Il fait modifier ses papiers par François VAN HASSELT, employé à la commune d'Anderlecht. Il recrute des aviateurs pour partir et refuse de se faire enrôler dans l'OTAD (Office du Travail de l'Armée Démobilisée). Le 01 novembre 40, il fait établir des faux papiers et habite chez Victor HULET, au 450 Chaussée de Waterloo. Par le service DOUDELET, il est dirigé avec deux soldats anglais à Roubaix, où il attend vainement 15 jours et rentre en Belgique. En début février 41, son oncle policier WENDELL le prévient que les Allemands le recherchent. Il est convoqué le 03 chez M. LEFEVRE, Rue de la Victoire à Saint-Gilles (un agent de William UGEUX), et y retrouve le major Norbert LEBOUTTE et d'autres aviateurs.
Il quitte la Belgique et son épouse Georgette Elyse WYNS, le 04 février 1941 avec Albert Drossaert, Lucien Claert, Parisse et Schul. Ils arrivent à Montpellier le 10 février 1941. Il déclare à Lisbonne le 20 janvier 1942 s'être abouché avec différentes organisations pour rejoindre la Grande-Bretagne, qui se sont avérées ne rien valoir, notamment "le fameux service d'enlèvement par avions".
Arrivé à Montpellier, le commandant DEWEER (chef du département Aéronautique local) lui demande en fin mars de remonter la ligne à la demande du 2e Bureau (Terre) de Vichy. Il accepte - l'inactivité lui pesant - avec le lieutenant d'artillerie HIERNAUX, qui est ensuite pressenti pour s'occuper des passages en Espagne, le laissant seul. Lucien LEBOUTTE l'envoie chez le commissaire belge au rapatriement de Vichy, THIBOUT, qui le met en contact avec le capitaine français LEMONNIER (son vrai nom est LEMAN) du 2e Bureau français de Limoges. Ce dernier lui remet 3.000 FB et 1.000 FF et lui demande de rapporter des renseignements depuis la Belgique. Il quitte Vichy fin mars 1941 et retourne créer un réseau en Belgique, avec des agents à Bruxelles, Anvers, Gand, Bruges, Tournai et Liège. Il arrive à Bruxelles le 03 avril 1941, où son oncle Maurice VAN DAEL accepte de créer un bureau central. Un emploi fictif à la firme "Léon Devos" de Saint-Gilles lui permet de voyager. Il rentre à Vichy vers le 18 avril avec les bases de son "service ALEX", et les trois aviateurs Van Rolleghem, Malchair et Schwartz.
Il trouve un courrier, Eugène DE ROUCK de Dilbeek, et lui enseigne la route jusque Vichy, en amenant les aviateurs Septonet et Sommeville. Sa ligne d'évasion passe par l'hôtel de la gare de Tournai chez Mr Henri DUDANS, passage de la frontière à Toufflers, à Roubaix chez Melle MARMOUSEZ au 39 Rue Saint-Hubert, et passage de la Somme par "Nénette". Oui, il s'agit bien de la même Renée BOULANGER de Hamelet-par-Corbie, par où passe également Andrée DE JONGH ! Ensuite l'hôtel du Paon (où ?) avant la ligne de démarcation qu'il franchit au Sud de Nevers dans les bois de la propriété Schneider. Repos à l'hôtel du Commerce à Sancoins, et enfin Vichy où des ordres de marche leur font rejoindre Montpellier.
En juin 41, il est en Belgique jusqu'au 22 août, pendant que DE ROUCK fait trois voyages vers Vichy, emmenant notamment les deux aviateurs Delloye et Dehasse. La phrase à la BBC, qu'il avait demandé d'émettre pour prouver sa bonne foi, n'est toujours pas entendue. LEMONNIER ne le convainc pas avec ses explications et Van Dael décide de ne plus travailler pour eux. Il pense que ces renseignements ne vont pas plus loin que Vichy. Il reçoit alors 15.000 FB pour continuer à travailler jusqu'au 22 septembre 1941. Il envoie ses derniers renseignements et signifie à Vichy qu'il cesse sa collaboration.
Un certain VEREECKE, de la commission d'assistance publique d'Anderlecht le présente à un secrétaire de la firme Shell C°, M. Robert DE KEYSER, qui le met en rapport avec une organisation d'évasion le 09 octobre 1941. Il doit s'agir du service Escape de William HALOT. Il estimait que passer par la France libre n'offrait qu'un surcroît de difficultés. Il évite ainsi, ce 09 octobre, d'être arrêté et voit des Allemands occupés à fouiller chez lui, à la recherche d'une radio. Il va alors prévenir son oncle et Mr WATTEAU à la Rue Delaunoy de la situation. La dénonciation viendrait vraisemblablement d'un Robert CHRISTIAENS, photographe à la Grand Place, qui photographiait les documents pour Vichy au sein du service. Il se cache chez Mme DROSSAERT au 49 Rue Théodore Roosevelt et est mis en rapport avec Frédéric DE JONGH via Robert DE KEYZER et Robert VAN CUTSEM. Il est caché du 10 au 13 octobre 1941 chez une personne "qui tient un laboratoire pharmaceutique Rue Frans Merger", et dont il a oublié le nom (Le Dr ALECHINSKI, au 44 Rue Frans Merjay, qui fournira encore des médicaments pour Comète). Il remet son service à son oncle, qui continuera avec Henri MICHELLI, et qui le fait rencontrer le capitaine Cassart (fiche B067), qu'il connaissait. Il apprend qu'il a été parachuté et qu'il devait rentrer avec un avion qui viendrait le chercher en décembre 41. Cassart lui remet 10.000 FB pour ses frais de voyage, et il laisse le reste à sa femme.
Michelli dissimule dans ses épaulettes un message pour Londres : le message "Miche peut attendre de la visite" annoncerait l'arrivée d'un messager et le visiteur devait former une phrase avec "Michelli, Marcel, et Malaga". Il part ainsi le 18 décembre pour Bilbao par Comète, en compagnie du commandant de réserve Leo Giersé (fiche B005), secrétaire communal de Vilvoorde et de son fils Paul (fiche B006), qui avaient fourni des timbres de ravitaillement à cette organisation et étaient recherché par la Gestapo. Ils passent par Tournai chez DUDANS, qui les aide à passer la frontière. Ils sont à Paris le 20 décembre, puis Bayone et Saint-Jean-de-Luz. Il dit dans son rapport à Lisbonne : "La demoiselle DE JONGH servait de guide de Valenciennes à la frontière des Pyrénées. Elle nous a accompagnés jusque Bilbao pour une raison que j'ignore."
Il dit que ARACAMA est le guide espagnol qui vient les chercher à la frontière. A Bilbao, le consulat le met en rapport avec un WERY (un agent belge de la Sûreté et/ou du consulat) qui le conduit chez les CHAUMONT, où il reste 15 jours. Les Giersé iront par Madrid. Ensuite, il va à San Sebastian pour arriver à Lisbonne avec un guide. Une note de bas de page dans son rapport dit : "son trajet de Bruxelles à Lisbonne est celui de Chagué". Or, Chagé est le nom de la mère de Gérard Waucquez (fiche B003). Il a donc vraisemblablement suivi son itinéraire. Il arrive à Lisbonne le 19 janvier 1942 sous le pseudo de Martin Chagué et est, après cinq jours d'arrestation et débriefing par l'agent de la Sûreté, envoyé à Gibraltar.
Il embarque donc sur le S/S Sobieski avec les Giersé, qui quitte Gibraltar le 05 mars à 03 heures du matin avec un petit torpilleur. Il en débarque le 11 mars 1942 à Greenock, en même temps que Paul Henry de la Lindi (fiche B009) et Nicolas Monami (fiche B011). Engagé aux FBGB (Matricule 9505) le 03 avril 1942 (le jour de sa libération des Victoria Patriotic Schools), il loge au 107 Eaton Place puis à l'hôtel Regina au 110 Gloucester Road à Londres SW7. Le commandant VANDERMIES reçoit tous les éléments concernant ALEX, et peut contacter MICHELLI au 55 Rue de la Loi en lui demandant "s'il n'a pas besoin de Malaga", la phrase à la BBC "Mich peut attendre de la visite" l'aura prévenu d'une visite. Le problème est que ce message a été intercepté par les services allemands et causera la perte de l'abbé GRANDJEAN.
Il entre à la RAF Volunteer Reserve et fait un cours passage de 5 jours à l'Elementary Fying Training School n°1, mais son âge ne lui permet pas de s'engager.
Il est alors désigné pour une mission en territoires occupés avec le capitaine LEGRAND "Coal", qui aura des papiers au nom de Jean-Louis Goffart. Van Dael "Turtle" a des papiers au nom de Marcel André WYNS (le patronyme de son épouse). La mission dépend du Air Ministry, aucun agent du SOE n'ayant les qualifications requises : aller voler un chasseur de nuit allemand de type Messerschmitt 110 ou Junkers 88 et le ramener en vol jusqu'en Angleterre. Ces appareils et leur nouveau radar d'interception Liechtenstein encore inconnu opèrent depuis Melsbroek, Evere, Florennes et Brustem. Ils se préparent six mois (Legrand pilotera, et Van Dael démarrera les moteurs et utilisera les équipements de bord) et sont parachutés le 18 janvier 1943 à Schepdaal, entre Ninove et Bruxelles, sans comité de réception. Ils seront en uniforme de la RAF et auront des disques d'identification (LEGRAND, Belge, et VINCENT, Anglais) comme couverture, mais aussi des vêtements civils. Ils devaient voler vers Coltishall, Castle Camps ou Wittering en effectuant des manœuvres précises permettant leur identification au retour, outre le nom de code MIMI sur 4070 Kilocycles.
Van Dael fait un rapport à Londres le 25 février 44. Atterris à minuit le 19, ils vont à Anderlecht et sont cachés du 19 au 23 chez Lucienne VAN DAEL, au 88 Rue Docteur Jacobs à Anderlecht. Ils attendent des faux papiers fournis par le substitut VAN ORLAY de Louvain. Cachés du 23 au 25 chez Mme BRIGGENHOUT, Avenue des Ajoncs à Stockel. Le 25, ils résident chez le père de Marcel Van Dael, 5 Rue Cavite à Cortenberg. Ils voyagent pour leur mission du 25 janvier au 15 mars 43. Ses contacts radio avec Londres se font via MM. VEREECKE, DEKEYZER, DEMETS et SIMON de la Shell C°.
Le 18 juin 1943, Legrand fera son rapport en revenant en Angleterre. Seuls les Messerschmitt 110 sont équipés du Liechtenstein, et ils sont toujours dans des hangars camouflés et gardés durant la journée. La nuit, les avions sont rangés par 2 ou 3 avec leurs équipages à proximité. Melsbroek n'est pas utilisé, et Evere sert d'atelier de réparation. Par contre, on a utilisé Beauvechain pendant un moment. Brustem est trop gardé par des SS flamands. Un certain GILBERTUS, ouvrier à Evere et ancien Chasseur Ardennais a pu voler un Liechtenstein, mais les ouvriers ont été arrêtés, puis relachés, et sont surveillés. Un cousin de Legrand essayera de faire parvenir le boîtier. Il espérait revenir par l'organisation connue de Van Dael, mais il apprend le 10 mars 43 que cette ligne est brûlée suite à l'arrestation d'une femme qui aurait parlé. Le 04 avril, Van Dael lui cède la première place sur une autre ligne et le suivra une semaine plus tard. Legrand est conduit par un garçon à Tournai. DUDANS le conduit à Roubaix, en France. Il y reste trois jours puis part vers Paris en train. Il y reste aussi trois jours. Il reste 10 jours à Lyon, part pour Béziers et Perpignan et l'Espagne par le col du Pertuis. Il est arrêté trois semaines à Figueiras et emmené à l'ambassade britannique de Madrid.
Van Dael part de Belgique avec le Fl/Off Souter-Smith (fiche C106) le 16 mai 1943. Ils repasseront par Tournai chez DUDANS, puis Roubaix, Paris, Belfort (Mr BARBIER, Route de Sevenas à Ganjontin-près-Belfort), Meslière vers la Suisse. Ils y arrivent le 25 mai. Il y rencontre l'agent "Dingo" (le Belge Léon HARNIESFEGER) qui s'était servi de "sa ligne". Il est interné à Porrentriz du 26 au 29, puis interné du 29 mai au 18 décembre 1943 à Berne. Il rejoint l'Angleterre via Lyon et y prend la direction d'un convoi par Carcassonne (le 04 janvier) en train, Perpignan en bus le 04 à 20 heures. Sans s'arrêter, ils partent avec un guide et arrivent en Espagne le 05 à 20 heures. Après un repos dans une ferme, ils repartent le 06 à 18 heures pour Figueiras (une voiture les prend). Il s y restent jusqu'au 11 janvier. Dans son convoi sont les agents DINGO (Harniesfeger) et LEAR, le substitut Maurice LEBBE (agent du réseau PWE CAROL en fuite) et le Sgt RAF Collin Vearley oui Varley. Il quitte son groupe pour aller en voiture consulaire anglaise à Barcelone, Madrid, Séville, Gibraltar.
De retour de cette mission, il rentre en GB le 01 février 1944 et devient pilote de transport sur C47 Dakota. (Douglas DC3). Après 5 heures de vol, il fait l'objet d'un Form 5019 (RAF Suspension Report) au 105 OTU le 13 septembre 1944 : même avec des coussins, il n'arrive pas aux palonniers en tenant son manche à balai à cause de sa taille (1m58) et il est ainsi dirigé sur l'entraînement à bord de Dakotas. Commissionné capitaine aviateur le 01 décembre 1946, il passe à la réserve le 01 février 1947 et poursuit une carrière à la Sabena, devenant plus tard chef d'escale.
Sous lieutenant ARA.

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