Aviateurs alliés passés par Comète via les Pyrénées


N° 251
Section A
IndividuNom/Matricule : Donald Keith MacGILLIVRAY / R152382
Naissance/Décès : 15 septembre 1921
Adresse : 765 Fourth Avenue, Niagara Falls, Ontario, Canada
Unité : RAF Bomber Command 428 Squadron
Grade : Fl/Sgt RCAF
Fonction : bombardier
Zone d'atterrissage : aérodrome de Eindhoven, Pays-Bas
Donal McGillivray lors de son passage par Comète en 1943
AvionType : Handley Page Halifax MkII
N° série : LK956
Immatriculation/Nom : NA-S
Abattu : la nuit du 19 au 20 novembre 1943 par la Flak au retour d’une mission sur Leverkusen
Localisation : écrasé en Hollande (?)
Handley Page Halifax
Action de ComèteRéception :
Interrogatoire :
Hébergeurs : MARIE-BAL, GHYOT, ONIMUS, PALLIART, MENDIARA
Guides nationaux : DUMONT, DE BRUYN, ONIMUS, THERRIER
Guide international : MATTENS, STASSART, NOTHOMB
Durée : 5 semaines
Passage des Pyrénées : le 04 janvier 1944
Informations complémentaires : Rapport d’évasion SPG 1697 (complet)
Ils décollent de Middleton St George vers 16hr15 le 19 septembre. Ils sont touchés par la Flak au-dessus de Bonn lors du retour, obligés de descendre et retouchés au-dessus de Aix-la-Chapelle. Le pilote ordonne alors de sauter. Il atterrit le 19 vers 19hr45 dans une haie en périphérie d'un aérodrome. au Nord Ouest de Eindhoven. Un Me 110 est occupé à décoller. Il abandonne son parachute coincé dans des barbelés et cherche à passer en dehors de l'enceinte. Il se cache dans un fossé et prend alors un cap Sud Ouest à travers champs grâce à sa boussole. Il arrive à une route où il doit se cacher d'un cycliste, et arrive à une ferme. Un homme est dehors et allume une fois une torche et entre. Il décide de le suivre, croyant que l'homme essayait d'attirer son attention. C'est le fils du fermier. Il reçoit une tasse de thé et va dormir dans un fauteuil, certain d'être en Hollande. Le fils va chercher un homme qui lui donne un message écrit de Walker, son mécanicien, et dit qu'il est prisonnier. Voilà moins d'une heure qu'ils ont sauté.
On le fait dormir dans un lit au grenier, avec d'autres membres de la famille. Le 20 au matin, on lui donne une salopette, une casquette et des souliers. Il reçoit encore une carte et on lui montre la meilleure route, le long du canal, vers Tilburg. Il reçoit un peu de monnaie argentée. Les fermiers sont manifestement nerveux et disent qu'il y a beaucoup d'Allemands dans cette zone. Il part seul à 06 heures.
Il marche jusqu'au Canal Wilhelmine et atteint Best. Il suit les indications routières, passe au Nord du canal et marche vers l'Ouest. Il y a tellement de monde qu'il ne peut descendre boire dans le canal.
Il arrive à Tilburg vers 17hr30 et trouve la gare. Il y a tellement d'Allemands qu'il se demande s'il saura voyager par train. Il ne voit pas de trains au départ pour Turnhout, ainsi qu'on lui a conseillé, mais quelques bus. Il se décide à s'y rendre à pied. Avant de quitter Tilburg, il rencontre un homme et lui répond qu'il est de la RAF. L'homme le fait rentrer et va chercher un autre, qui a un dictionnaire d'anglais. Ils discutent autour d'une carte comment rejoindre Turnhout. Il dort la nuit du 20 au 21 novembre dans une chambre chez ces gens. Le 21 au matin, son hôte et son fils le conduisent dans une ferme à Goirle, où on lui donne une adresse à Poppel, en Belgique. Deux prêtres viennent le voir au soir et lui expliquent comment passer la frontière, et ensuite deux adresses à Poppel (un maréchal ferrant du nom de VAN BEURDEN, qui le conduirait chez un "Jean"). Le 22, un des curés lui annonce que cette adresse n'est plus valable suite à des arrestations. Il lui donne 25 francs belges et lui conseille de continuer seul.
Il quitte la ferme à 08 Heures. Il traverse des bois à la boussole et atteint Poppel. Il est trop tôt pour les trains conseillés. Il traverse Weelde. A 10hr30 deux jeunes Belges le dépassent à vélo et s'arrêtent à 200 m. Un de deux lui demande s'il est Anglais. Ils l'emmènent à leur ferme. Son évasion est alors organisée. Le fermier va prévenir quelqu'un et un ex-sergent major belge le prend à Turnhout et il loge chez lui du 22 au 23 novembre.
Le 23 au soir, il remplit un Form E et donne ses trois photos d'identité. La belle-sœur du "chef" le conduit le lendemain (23 novembre) en tram à Anvers, puis en train électrique à Bruxelles, portant sa malette et ses plaquettes d'identité. Elle le conduit chez elle au 7 ou 17 rue Albert [à Laeken], où son mari tient une épicerie. Un juif réfugié de Hambourg y loge déjà, et il partage sa chambre du 23 au 24 novembre. Ils avaient déjà logé un major de l'USAAF, peut-être le Maj Cole (fiche A154).
Il passe chez René-Pierre PIRART pour être logé en face, au n° 7 de la Rue des Tournesols à Anderlecht chez Maria BAL épouse de Auguste MARIE. Le 24, il rencontre un policier qui emporte son Form E et revient lui donner des faux papiers l'après-midi. Il le conduit chez Georges, un coiffeur habitant trois pâtés de maisons plus loin. Le 25, ce policier vient le conduire chez "Lilly", qui lui raconte qu'elle est en grand danger et qu'elle change d'adresse tous les jours. Sur le chemin, il a rencontré un Australien, Parker (fiche A250). Se trouvait déjà là un Américain appelé Bob (Robert Grimes - fiche A240), qui avait la jambe bandée et logeait là depuis quatre semaines. Il est chez Hélène CAMUSEL, au 160 Rue Marie Christine à Laeken. Aline DUMONT reconduit Parker et MacGillivray à l'Ouest de Bruxelles.
Mac Gillivray reste dans cette maison jusqu'au 10 décembre. Le 06, au départ de deux Américains, il se passe quelque chose dans le réseau. Les Américains sont conduits chez les logeurs de Parker, qui déménage chez lui. Aline DUMONT lui dit que quelqu'un du réseau les avait trahis à la Gestapo. Une autre personne lui annonce que le traître (un homme dont le pseudo était "Williams" a été abattu). Les deux Américains, en face dans la rue, sont bruyants, et leur voisine est justement l'épouse d'un employé du travail obligatoire. Bref, les Américains, Parker et lui sont envoyés le 10 décembre chez un Henri, dans un autre quartier.
Le 11 décembre, MacGillivray est déplacé chez Mme GHYOT au 748 Chaussée Romaine à Wemmel. Parker l'y rejoint le 12 décembre. Le 23, ils doivent partir car cette veuve part chez sa sœur pour Noël. Il vont chez une autre veuve jusqu'au 27.
Ce 27 décembre 43, Aline DUMONT vient les prendre, Parker et lui. Elle les passe à un guide (Jacques DE BRUYN) et sont emmenés en train à Mons, puis vers Beaumont. Ils avaient reçu des cartes d'identité françaises de Aline DUMONT, qu'ils cachent dans leurs souliers pour le voyage. A Beaumont, ils vont manger chez le docteur VERSTRAETEN. Ils y rencontrent Billows (fiche A252) et un agent anglais de l'IS (certainement Patrick Laming - fiche A247) qui sont venus par le même train. Ils y laissent leurs carte et leur argent belge.
Ils quittent Beaumont à 01 heure le 28 décembre avec deux guides de 22 et 23 ans, "Jean-Jacques" et "Diana" (Albert MATTENS et Amanda STASSART). Ils passent la frontière à pied et prennent le train à Maubeuge, où ils arrivent à 05hr45. Albert MATTENS achète les tickets pour Paris.
Ils y arrivent vers midi et vont à un appartement qui doit appartenir à "Jean-Jacques" (Albert MATTENS dispose en effet d'une chambre meublée au 123 Avenue Philippe Auguste à Paris XIe près du Père Lachaise, et sous-louée par les LORIENT, dans un immeuble ouvrier). Le chef du réseau (Jacques le GRELLE) les voit tout de suite. Parker et MacGillivray sont emmenés par une femme en noir (Fernande PHAL) chez les PALLIART au 17 Rue Pixérécourt Paris XXe (Ménilmontant). Ils y restent jusqu'au 1er janvier 44. L'appartement est près d'une usine qui est bombardée par les Américains le 31 décembre. Mc Gillivray est, quant à lui, repris (sous le nom Donald Keich, mais avec son adresse correcte) sur la liste des 9 aviateurs logés chez Robert ONIMUS et Fernande PHAL au 84 Rue des Rondeaux, Paris XXe, au coin de l'avenue Gambetta et cimetière du père Lachaise.
Ce jour, Fernande PHAL les emmène chez Jacques le GRELLE et une grande guide de 40-45 ans (Rosaline THERRIER), qui les guide jusque Bordeaux. Elle leur passe de nouvelles cartes d'identité avant d'arriver à Bordeaux. Le 02 janvier, ils rencontrent un homme avec Pepper (fiche A253) et Matich (fiche A254). Ils sont pris en train à Dax. De là, ils se rendent en vélo à Bayonne, où ils passent la nuit dans l'auberge de Marthe VILLENAVE, épouse MENDIARA. Le 03 janvier au soir, ils partent pour la frontière espagnole via Ustaritz. Ils sont accompagnés par deux guides. 87e passage de Comète avec "Franco" et les guides de Pierre ELHORGA par Larressore.
Le 04 janvier 44, après 5 heures de marche, ils arrivent dans une ferme, 1 Km en Espagne. A 11 heures, ils partent avec un fermier. Un autre vient les chercher et ils dorment dans une autre ferme. Un autre guide les prend le 05 janvier et les conduit à un village. Ils vont ensuite à un autre village. Leur guide les emmène alors au sommet du plus haut pic qu'ils aient gravi. De l'autre côté, une voiture les attend et les dépose dans les faubourgs de San Sebastian, où ils arrivent le 06 à 6 heures. Un Espagnol borgne les fait monter. On leur apporte des vêtements, des cigarettes et des rasoirs. Ces Espagnols reviennent avec un homme parlant anglais. Le 07 à 1 heure, deux taxis les emmènent de l'autre côté de la ville, où ils montent dans une voiture consulaire et sont emmenés à Madrid. MacGillivray reste du 07 au 10 à Madrid. Il arrive à Gibraltar le 11 janvier. Là, il retrouve Munns (fiche A243).
Il était à bord du même Halifax que Michie (fiche D264), Munns et Shepherd (fiche C073).
Il en part le 13 et arrive à Whitchurch le 14 janvier. Il est débriefé au MI-9 le 15 janvier 44.

Remerciement
Mot de remerciement de McGillivray dans le carnet de Pierre Elhorga.


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